Monday, September 05, 2005

Mythologie du pôle et réalités vécues

Le 19 octobre 1947, l’US Air Force publie les résultats obtenus par une expédition militaire lors de la mesure de routine du déplacement du pôle magnétique nord : il n’y avait pas alors un pôle magnétique mais trois, définissant un champ elliptique en guise de nord. Cette même année 47, Byrd dirige l’opération High Jump d’exploration antarctique. Drôle de nom de code que ce « saut haut » pour une expédition terrestre, même s’il y a quelques avions impliqués. Où veut-on sauter exactement ? A quelle hauteur ? Qu’est-ce qui se trame depuis 1938 et plus encore en 1947 ? Deux remarques avant de te donner l’hypothèse à laquelle je suis parvenue. Primo, la physique quantique date de 1904, la relativité de 1905, le radar de 1900, la mécanique ondulatoire de 1924, la première tentative d’unification théorique de l’électromagnétisme et de la gravitation par Kaluza et Klein de 1921-26. Donc déjà en 1938, on était capable de penser antigravitation, interactions électromagnétiques sur l’espace-temps, etc. Secundo, en 1947, on a la fameuse recrudescence d’observations de phénomènes insolites — ceux que les journalistes vont appeler « soucoupes volantes ». Or chaque fois qu’on a pu faire des mesures lors d’une observation ou après, on s’aperçoit que les principaux effets des OVNI sont d’ordre électromagnétique.
Par où commencer ? Peut-être par rafraîchir les notions de base. Quand on parle du pôle, on parle en fait de trois réalités géographiquement proches mais distinctes.
On peut considérer la Terre comme le lieu d’une pulsation de vie dans le présent élargi, celui de la mémoire orale par témoignage de première main (3 générations) : dans ce cas, l’important, c’est le cycle jour/nuit et le cycle de l’année. C’est le temps social par excellence, Arthur tenant sa cour à la Pentecôte, le renouvellement des solstices, tu connais tout cela par cœur. Dans cette perspective, le pôle qui compte, c’est le pôle géographique, c’est l’axe de rotation de la Terre.
On peut s’intéresser au devenir à long terme, à la précession, à la Grande Année. Dans ce cas, le pôle est dans le ciel, parmi les étoiles, mais ce n’est pas le même. Si on prolonge l’axe polaire géographique, on s’aperçoit qu’il décrit très lentement un cercle autour d’un autre point, le pôle de l’écliptique. Dans les faits, la Grande Année n’est pas aussi régulière que le voudraient les ésotéristes, parce que le cycle précessionnel se combine avec des cycles cosmiques plus longs, mais l’axe de l’écliptique se déplace si lentement qu’au niveau de la conscience des hommes, c’est lui qui représente le moyeu fixe de la roue des apparences. Et c’est un pôle vide dans le ciel, aucune étoile visible à l’œil nu ne le signale jamais : il faut connaître le cercle du pôle de l’année et trouver le point central où l’on ne voit ni matière ni lumière — quel symbole ! Voilà pour les deux pôles dont les cycles sont réguliers. Entre les deux axes, l’angle est d’environ 23°. Du point de vue mythique, ils ont le même sens de moyeu ou d’axe immuable, ils sont évoqués par les mêmes symboles.
Mais on peut voir aussi la Terre comme une coquille d’énergie, oublier la matière solide, oublier la localisation dans l’univers, ressentir la danse de son champ magnétique. La perception du pôle se transforme radicalement. Ce n’est plus l’axe de rectitude autour duquel tourne la planète, mais les points de tension, complémentaires et antagonistes comme aurait dit Lupasco, qui ordonnent le chaos. Yin et Yang, ou du moins l’une de leurs expressions. Au nord, nous avons vu que ce n’est pas aujourd’hui un point unique mais au moins une triade. Au sud, il semble que ce soit plus ramassé, plus ponctuel, mais je n’ai pas de données vraiment précises. De plus ces pôles réels ne sont pas aux antipodes l’un de l’autre, il n’y a pas d’axe passant par le centre de la Terre. Pour simplifier le calcul, on utilise des points moyens, fictifs, et un axe dont l’angle avec l’axe géographique est de 11°5, et c’est ce qu’on voit sur les cartes, mais l’aiguille de la boussole les ignore ! Enfin, le champ est plus intense au sud qu’au nord et de plus il varie avec les cycles diurne, saisonnier, sans doute aussi avec la Grande Année. Ces pôles ne sont que l’une des composantes du champ total, l’autre est un octopôle, donc un champ tournant ou pulsant, comme une sorte de cœur énergétique profond de la Terre. Un vortex si tu veux mais un vortex naturel, permanent dans son impermanence.
Il faut vraiment voir cette Terre d’énergie comme une danse, en perpétuel mouvement et transformation. Les pôles magnétiques se déplacent de 10 km par an environ en ce qui concerne le mouvement séculaire et de manière irrégulière, beaucoup plus lente, le dipôle s’affaiblit, les pôles glissent vers l’équateur, l’octopôle prend le relais, puis les polarités s’inversent, le nord devient le sud et réciproquement. C’est comme une fleur qui s’ouvre avant de redonner un fruit. Et là, il n’y a plus de cycle régulier, calculable, mais une succession de « vagues » imprévisibles (comme les vagues d’OVNI, mais sur des durées de plusieurs dizaines ou centaines de milliers d’années). Enfin, pour ma part, je suis persuadée qu’en faisant une bonne analyse de Fourier on trouverait des cycles derrière cette succession irrégulière mais pour l’instant on ne les connaît pas. Tant que ce mouvement est « rapide », de l’ordre de 10 à 100 millénaires entre les renversements, il semble favoriser la vie. Mais lorsque une stase intervient et que sur plusieurs millions d’années les pôles ne changent pas, la reprise du mouvement est cataclysmique. Je me suis aperçue qu’elle correspondait aux grandes solutions de continuité où 80 à 90% des espèces s’éteignent et où la vie repart sur d’autres bases : fin de l’ère primaire, la vie jusque là confinée au milieu aquatique repart mais sur la terre ferme ; fin de l’ère secondaire, des dinosaures et des plantes à spores, la vie repart avec les mammifères et les plantes à fleur. Mais même dans les cycles courts, l’inversion semble s’accompagner d’une forme de recréation, d’une aurore de la nature. Je n’ai pas encore pu le mettre en évidence de manière irréfutable, faute de précision suffisante dans les données, mais il y a de forts indices d’une émergence d’abord d’espèces puis, avec l’homme dit « moderne » (nous, du point de vue biologique), d’une émergence culturelle majeure. La dernière inversion correspondrait peut-être (mais sa date exacte n’est pas la même sur tous les diagrammes que j’ai pu consulter) à la révolution néolithique pré-céramique. C’est le temps des domestications, des alliances avec l’animal et la plante, le temps des premiers bâtisseurs, le temps où s’originent tous les contes, tous les mythes et tous les symboles de la Tradition. S’il a existé un Age d’Or, un temps des Hamsa, un jardin d’Eden, l’examen de toutes les nostalgies culturelles tend à le placer là, avec des états de conscience jamais retrouvés ensuite.
Autre chose, essentielle. La Terre matérielle, le plancher des vaches et l’océan réunis, et même l’air respirable n’occupent qu’un tout petit espace au centre de la Terre d’énergie. En gros, le rayon de la Terre est de 6370 km ; mais pour obtenir celui de la Terre d’énergie, il faut rajouter 63 000 km environ. Au delà, le vent solaire l’emporte. Nous vivons sur un grain de poussière au cœur d’une immense rose de moins en moins matérielle et de plus en plus énergétique plus on va vers le bord des pétales. Tout cela est très structuré, avec des couches diverses, mais aussi très intense, avec des courants, des tourbillons, des foudres. Tout de même, les trois pôles, ceux de la Terre matérielle, ceux de l’écliptique ou de la Terre entre les étoiles et ceux de la Terre d’énergie sont géographiquement proches, plus resserrés au nord, plus écartés au sud pour l’instant. Et les lignes de force du champ magnétique convergent dans ces régions polaires et plongent vers le centre de la planète.
Que se passe-t-il lors du renversement des pôles magnétiques ? Le dipôle s’affaiblit, il reste un champ octopolaire et donc pulsant. Et cela, on connaît partiellement ses effets sur le vivant et surtout sur le cerveau. On sait que cela favorise des états à la fois visionnaires et hyperlucides. On connaît moins les effets sur le climat, sur les séismes, sur les volcans, sur l’ionosphère et les ceintures de van Allen protectrices de la vie, sur la couche d’ozone et autres composantes de la chimie de la haute atmosphère, etc. Mais on sait que taquiner le champ magnétique terrestre a des effets à tous ces niveaux.
Officiellement depuis les années 50, les militaires américains et russes se sont intéressés à ces questions, chacun à leur manière. Les Américains, comme d’hab, ont travaillé avec la grosse artillerie, à savoir la Bombe ; les Russes, comme d’hab aussi, ont travaillé avec les ondes et les mathématiques de pointe — le régime soviétique n’a rien changé à leur génie profond. Les Américains aiment vaincre sans péril et si possible s’attaquer à plus faible qu’eux ou, du moins, affaiblir considérablement l’adversaire à distance avant de l’affronter directement. Leur stratégie a toujours été la préparation par un déluge de feu, cela commence avec l’artillerie de la guerre de Sécession et culmine avec la bombe d’Hiroshima. On en a vu encore quelques exemples récents. Donc les questions qu’ils se posent et depuis longtemps, c’est comment utiliser la Terre d’énergie pour (liste non exhaustive) :
* Paralyser les moyens énergétiques, les capacités de guidage et de repérage de l’adversaire, sa radio puis son électronique (guerre électromagnétique)
* Détruire ses moyens de subsistance et affaiblir à la fois ses capacités et son moral (guerre climatique)
* Détruire ses bases même souterraines et ses villes pour faire bonne mesure (guerre sismique, guerre par infra et ultrasons)
* Détruire sa capacité de compréhension et de décision, bref abêtir sa population, la rendre infra-humaine (guerre par modulation d’ondes)
Les Russes, eux, ont surtout travaillé dans l’idée de prendre la maîtrise des climats, des psychismes, etc., d’en retourner la puissance à leur profit plutôt que de tout casser. En l’analysant à la chinoise, on pourrait dire que les Américains font du karaté basique, yang contre yang ; au mieux, mais c’est rare, de l’aïkido, yang contre yin ; alors que les Russes pratiquent le judo et le tai ji, yin contre yin et yin contre yang. C’est un constat, pas un jugement. Sauf qu’un guerrier ou un chevalier au sens traditionnel travaille avec les deux polarités. Tout cela exige de produire, moduler et diriger deux types d’ondes électromagnétiques, des micro-ondes d’une part et des ondes à extrêmement basse fréquence d’autre part (ELF en acronyme anglais, il fallait oser !). En fait, la meilleure façon de produire des ELF, c’est de bombarder l’ionosphère avec des micro-ondes et, pour cela, le meilleur emplacement, c’est d’installer l’émetteur à proximité des pôles magnétiques. Je te passe les détails techniques. Celui (avoué) des Américains, le fameux projet HAARP, se trouve en Alaska. Les Russes en avaient un vers Riga mais, depuis l’indépendance des pays baltes, il doit se trouver quelque part entre Mourmansk et la Sibérie. Celui de l’Europe est en Norvège.
Revenons à l’Antarctique et à ses énigmes. Que cherchait-on vers le pôle sud en 1938-39 alors que la guerre était proche et que les gens bien informés la sentaient venir ? Plusieurs aspects font de la seconde guerre mondiale un événement singulier. Tout d’abord, l’accent mis sur la science et sur la recherche d’une arme absolue qui soit une forme de foudre, de feu purificateur. Avant que cela ne culmine dans la bombe atomique, il y aura eu les fusées de von Braun et le napalm. C’est la thématique du déluge de feu, tel que le pressentaient les occultistes de toute obédience depuis 1860 environ[1]. Les seul précurseurs historiques, ce sont les miroirs d’Archimède, le feu grégeois et la poudre à canon. Et puis, toujours dans la course scientifique, l’accent mis sur les ondes : radar pour la détection, radio pour la communication.

[1] C’est étrange. 14-18, c’est la terre, la boue des tranchées, la guerre immobile, la thématique du Golem. 39-45, c’est le feu, le mouvement rapide, les foudres venant du ciel avec Hiroshima comme point d’orgue. Le Vietnam, c’est l’eau et le végétal, avec l’agent orange et d’autres diableries du même ordre. La guerre du Golfe de 1991 ainsi que les Balkans, c’est l’air, l’avion furtif à 7000 pieds, les frappes guidées par laser, la première mise en œuvre d’obstacles climatiques (on ne l’a pas dit publiquement, mais je l’ai lu sur les cartes météo). Et depuis 2001, c’est l’information et tout ce qui concerne les ondes, l’électronique, etc. : on peut le voir comme une forme de quintessence. Alchimiquement, l’étape suivante devrait voir un retour à l’élément terre pour un nouveau tour de roue, sans doute par un conflit sismique.

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