Serge de Beketch vient de mourir ce samedi 6 octobre, à la limite du dimanche 7, dans le jour liturgique (qui commence à Vêpres car "il y eut un soir, il y eut un matin") de la fête des saints martyrs Serge et Bacchus, l'un comme l'autre pouvant apparaître comme ses saints patrons ! L'humour de Dieu aurait-il répondu à l'humour du satiriste ?
La première fois que j'ai lu Serge de Beketch, c'était dans Pilote, le Pilote hebdo de Goscinny qui n'était encore connu que des initiés et qu'on se passait avec des mines de conspirateur. Il y voisinait avec des gens qui eurent leur succès plus tard comme Gotlieb ou F'murr. J'ai même retrouvé avec émotion il y a deux ans chez un bouquiniste une réédition d'un album de son héros Thorkaël.
Curieusement, j'ai bien mis deux mois quand j'ai découvert Radio Courtoisie à la fin des années 80 pour relier le satiriste du mercredi soir au scénariste de BD qui m'avait enthousiasmée 20 ans plus tôt. Puis il a repris la rédaction en chef de Minute et c'est pour moi la seule période où ce magazine fut lisible, que je sois d'ailleurs d'accord ou non avec les articles. Je n'en ai pas raté un seul numéro. Merci à lui pour m'avoir fait découvrir des auteurs comme ADG ou des livres comme "Sire" de Jean Raspail...
Tout cela pour dire que Serge, c'est une présence restée dans mon horizon depuis plus de quarante ans, ce qui finit par compter. Par un tour de cochon comme la vie sait en jouer, je ne l'ai rencontré en chair et en os que lors d'un repas d'amis en juin dernier et, par un autre tour de cochon, etc., il cherchait à me joindre sans savoir que la petite bonne femme en face de lui était l'auteur qu'il voulait inviter à son émission. Troisième tour de cochon, etc., c'était trop tard et ni l'un ni l'autre ne le savait.
Il avait vieilli, ces derniers temps. Quelle banalité ! Il lui restait du courage, du punch, de l'humour mais je ne le suivais pas dans tous ses centres d'intérêt. Je lui reprochais d'inviter à la fois, dans des domaines controversés comme la question des OVNI, des gens intéressants et de grands naïfs.
Je n'avais pas non plus le même point de vue sur l'avenir de Radio Courtoisie.
Malgré ces divergences, c'est sur son émission que je me précipitais en priorité quitte à me lever très tôt pour pouvoir écouter la rediff ou, dans certains cas, à sacrifier une partie de ma nuit. Adieu, Serge !
Je sais, et c'est dans la liturgie, "il n'y a pas d'homme qui vive et qui ne pèche pas". Je suis de ceux qui réagissent à l'ancienne, préférant devant la mort prier pour que Dieu efface les péchés de celui qui vient de partir vers les cieux et l'accueille dans sa Lumière.
Ce qui veut dire aussi effacer en nous-même les différends, quels qu'ils soient. Cela s'appelle l'absoute.
"Seigneur, ô Amour ineffable, souviens toi de ton serviteur défunt".
Sa biographie wikipedia
http://fr.wikipedia.org/wiki/Serge_de_Beketch
Je voulais ajouter un lien vers sa bibliographie de bédéiste mais impossible aujourd'hui de retrouver le site sur lequel j'arrivais tout droit hier.
Mes condoléances à sa famille.
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