La charge symbolique des jeux imprègne profondément la mentalité des joueurs et connaître le jeu dominant dans une culture pourrait permettre de saisir ses choix stratégiques les plus profonds, sa vision de l’identité et de l’altérité. Les échecs sont un jeu d’affrontement dont l’enjeu sera le roi – mais quel roi ? Si le nom évoque le centre du pouvoir, le roi des échecs semble n’en pas avoir. Il se tient là, axial mais peu mobile, à peine capable d’esquiver sauf en s’enfermant dans la forteresse du roc mais protégé par ses émissaires mobiles et actifs qui seuls s’affrontent directement. Deux armées chacune dirigées par un général en chef enfermé dans son bunker ? Mais alors qu’y fait le fou sur sa diagonale ? Notons que les règles limitent le mouvement des pièces plus qu’elles ne l’autorisent. Il ne s’agit même pas de « tuer » les pièces adverses mais de se rendre maître du trône opposé, opposition d’ailleurs réduite à l’image dans le miroir : l’autre est le même, le symétrique.
Des stratèges rompus à la pratique des échecs tendront à voir les lieux, villes, pays, collines, forts, comme des cases dont la conquête rapproche du but ultime, faire céder totalement le pouvoir de l’ennemi, mais la tentation sera grande de s’affranchir des règles qui limitent le mouvement des troupes, juste bonnes à donner du piquant au jeu sur table, ou de ne les comprendre que comme des contraintes techniques à dépasser. Dans cette perspective échiquéenne, la localisation du roi ne pose aucun problème particulier mais s’en rapprocher assez pour le saisir tout en protégeant son propre centre de puissance suppose de déjouer les attaques et les pièges posés comme autant d’épreuves par l’adversaire. Ajoutons que le sens de progression défini pour chaque pièce et la disposition de départ en miroir, doublement symétrique, qualifie chaque direction, identifie chaque case ne serait-ce que par ses coordonnées cartésiennes.
Le jeu de go déconcerte les joueurs d’échecs pour lesquels ses règles semblent peu lisibles voire évanescentes et l’espace du jeu tout aussi peu défini. Pas de centre de pouvoir absolu comme le roi, les pions se ressemblent tous. L’enjeu n’est plus la conquête d’un axe symbolique du pouvoir mais, conformément à la science taoïste des métamorphoses telle qu’elle s’exprime dans le I Jing, le retournement, la mutation d’un territoire, d’une situation, d’un peuple que l’on englobe. Est maître celui qui aimante et renverse qualitativement les énergies[1]. Spykman a compris l’importance de l’encerclement, sa puissance intrinsèque mais peut-être l’a-t-il vue comme une magie du cercle, l’a-t-il encore pensée en termes d’échiquier et d’espace qualifié. Le containment cherche à abattre la puissance et non à transformer l’ancien adversaire en allié créatif. La ressemblance avec le go n’est que superficielle, le Rimland entoure la forteresse du cœur continental comme les armées médiévales mettaient le siège devant une tour forte ou les Grecs devant Troie.
On peut se demander toutefois ce que des joueurs de go soumis au containment vont comprendre des intentions de l’adversaire. Sur le plan le plus immédiatement stratégique, ils réagiront forcément en cherchant à encercler l’autre à leur tour pour regagner l’avantage mais surtout, ils ne verront pas l’encerclement comme une simple manœuvre militaire mais comme la traduction spatiale d’une volonté de conversion à une autre vision du monde, un autre mode d’agir.
Le désir de reterritorialisation que l’on trouve chez Alain de Benoist et, avec des nuances, quez les chantres de la décroissance comme Latouche, n’obéit pas à une logique de plateau de jeu mais prend en compte profondément la charge symbolique de chacun des éléments géopolitiques, terre ou mer, archipel ou continent, montagne, plaine ou fleuve, les différenciations culturelles qui leur sont liées. L’autre n’est pas le même dans le miroir ni le pôle énergétique complémentaire qui se potentialise quand le même s’actualise pour le dire dans le langage de Lupasco. On passe du noir et blanc à l’arc en ciel. Cela n’empêche pas les conflits qu’Alain de Benoist dans son commentaire de l’œuvre de Carl Schmitt recommande même d’identifier le plus clairement possible[2].
Ile ou continent, terre ou mer ? Termes chargés de résonances mythiques dans notre imaginaire et dont les oppositions cachent parfois d’étranges parentés. Il est significatif que Gilbert Durand, abordant la symbolique marine en vienne immédiatement aux milieux aquatiques de pleine terre, sources, fleuves, rivières associés à la Grande Mère universelle[3] tandis que Mircea Eliade aborde ce lien des eaux, de la Lune et de la féminité d’abord au travers du thème du coquillage[4] avant de s’intéresser au baptême et au déluge comme submersion régénératrice. Cette absence de la mer en soi chez les deux plus grands comparatistes du 20e siècle ne laisse pas d’étonner. Quant à Chevallier et Gheerbrant dont le Dictionnaire sert de vademecum aux maçons en mal de références pour leurs planches, ils ne consacrent à l’article mer qu’une courte page et réussissent même à évoquer la mythologie celtique sans citer ni la déesse Morrigana ni Manannan Mac Lir et les Grecs sans nommer Poseidon[5]. A l’article océan-mer qui reprend le thème, après avoir fait le plein de métaphores mystiques sur l’insondable nature divine, ils osent tout de même Manannan Mac Lir mais prennent soin de préciser qu’il « n’est pas une divinité aquatique » puisqu’il se « rattache à la primordialité ». Alors même qu’ils précisent que son nom signifie Manannan fils de l’océan. Si nous rapprochons cela des connotations négatives qu’Alain de Benoist donne à la logique de la mer qu’il assimile, du point de vue géopolitique, au libéralisme économique avec toutes ses conséquences, mondialisation, déculturation, épuisement des ressources planétaires et anomie sociale, on peut se demander pourquoi le milieu maritime semble être devenu l’impensable de l’imaginal.
Il est vrai qu’en dehors de grands cargos transportant pétrole, produits chimiques ou marchandises non périssables d’un continent à l’autre et dont on ne parle guère qu’à l’occasion des marées noires ou des risques terroristes, de quelques croisières et de flottilles de pêche ou de voiliers de tourisme dont le rayon d’action ne dépasse pas le cabotage, les océans sont de plus en plus vides. Parler aujourd’hui de puissances maritimes n’a plus guère de sens. Du point de vue militaire, cela signifie quelques porte-avions mais il est moins risqué de s’assurer une base proche de l’ennemi que l’on veut atteindre et d’en faire décoller des bombardiers que d’attendre les mêmes services d’un pont d’envol flottant. Les airs ont détrôné les mers et la puissance américaine, aujourd’hui, s’appuie davantage sur un cordon de bases fixes et sur sa puissance de feu aérienne et terrestre que sur ses flottes trop lentes à déplacer et trop vulnérables. Seuls les sous-marins nucléaires (propulsion comme armement) représentent encore un avantage stratégique non négligeable mais ce sont surtout des armes de dissuasion.
La mer est-elle impensable parce que son rôle économique et stratégique s’amenuise ? Ou faut-il renverser les termes de la question ? Oublie-t-on la mer dans les grands plans stratégiques parce qu’elle repousse l’imaginaire des hommes de ce temps ?
Quelles figures mythiques incarnent l’océan ? Le mot ne figure même pas en index dans le Dictionnaire des mythes de Nadia Julien[6]. Pour trouver, encore faut-il savoir. Mais cette absence a de lointaines racines. Lorsque Hésiode évoque Océan Tourbillons Immenses[7], il en fait le fils de la Terre et du Ciel, le frère de Koïos, Titan oublié de tous les dictionnaires[8], de Krios qui est peut-être un coquillage donc un enroulement, d’Hypérion père du Soleil et de la Lune dont le nom signifie le Très Sombre, le très Obscur, de Iapetos père de Prométhée dont le nom dérive de iaptô, lancer, envoyer, poursuivre, atteindre, blesser, s’élancer, le mouvement même du javelot, frère encore de Kronos Pensées Retorses, Kronos générateur et dévorateur que l’on finira par assimiler au temps. Nous sommes là dans un monde de puissances substrats de l’univers, inhumaines car préhumaines. Les sœurs ne sont d’ailleurs pas en reste : Theia, l’inspiration divine, Rheia, la ruisselante d’où coule aisément l’eau, la vie et la parole, Thémis la loi qui règle l’univers, Mnémosyne la mémoire, Phoïbé couronnée d’or, pure radiance[9] et Téthys la désirable, celle qui frappe de stupeur ou d’admiration selon le verbe tethypa[10]. Quant à la descendance de Téthys et d’Océan, ce ne sont que fleuves, rivières et parfois fontaines si leurs eaux sont puissantes. Comme chez Gilbert Durand, la thématique océane dévie vers les eaux de pleine terre.
On la retrouve toutefois au détour du vers 413 lorsque Hésiode nous apprend que Zeus donna part sur « la mer qu’on ne moissonne pas » à l’une des petites-filles d’autres Titans, Hécate fille d’Astéria fille de Phoïbé et Koïos. Hécate donne à son gré la victoire aux guerriers, la richesse aux marins et multiplie les troupeaux des paysans. Elle entend, seule, le cri de Perséphone lors de son enlèvement[11] et seule peut instruire Déméter du destin de sa fille, l’accompagner auprès de Zeus, puis à la fin, lors du retour de la jeune fille, l’accueillir avec tendresse.
Mais revenons à Océan. Il est frappant qu’il n’intervient jamais directement dans les mythes qui racontent les combats des Puissances ou les convulsions géologiques intervenues dans l’histoire de la Méditerranée ; seuls ses descendants combattent, seuls ses descendants intriguent, seuls ses descendants civilisent le monde.
Dans notre exploration des anciens mythes grecs, il reste une figure féminine que l’on doit associer à la mer : Aphrodite déesse de l’écume et de la volupté, née des couilles du Ciel tranchées par Kronos et jetées dans la mer, compagne d’Eros, le Désir. Quant à Poseidon que les commentateurs modernes associent volontiers avec la mer, Hésiode le nomme Maître de la terre car il la fait trembler. C’est d’abord le seigneur des séismes, accessoirement celui des tsunamis. S’il perd les navires, c’est en déclenchant des séismes sous-marins qui se traduisent par des lames mortelles en surface[12]. N’oublions pas que les Cyclades sont en partie des îles volcaniques. Une seule fois, Hésiode le nomme seigneur des vagues, dans l’hymne 22 :
« Je commence à chanter Poséidon le grand dieu.
Il fait bouger la terre et la mer où ne pousse rien.
Seigneur des vagues, maître d’Hélicon et d’Aïgaï la grande,
Toi qui secoues la terre, les dieux t’ont donné double don,
Celui de dompter les chevaux, celui de secourir les bateaux[13].
Vis en joie, Poséidon, Cheveux bleus, Seigneur de la terre,
Heureux et bienveillant, viens en aide à ceux qui naviguent[14]. »
La mer en soi, fils d’Océan, c’est Pontos qui n’apparaît que trois fois dans la Théogonie, au vers 107 quand Hésiode plante le décor, au vers 131 lorsque la Terre l’enfante, lui « l’infertile qui se gonfle et qui saute, le gouffre de la mer, sans aucun désir d’amour », puis au vers 233 comme père de Nérée le sage vieillard. A noter qu’il n’inspire pas davantage les mythologues, Nadia Julien l’omet tout comme Pierre Lavedan. Ainsi pour les Grecs la mer semble-t-elle une puissance hostile bien que familière puisque pontos est même un nom commun, celui de la haute mer d’où dérivent une foultitude d’autres vocables, thalassa s’employant plutôt pour les eaux proches du rivage, celles qui permettent le cabotage et que l’on peut relier aux différents pays.
Le seul dieu grec de la mer qui n’emporte ni l’oubli ni la crainte serait Nérée, le vieux sage aux cinquante ou cent filles aussi changeantes et charmantes que la couleur des vagues, Nérée le prophète qui avertit et guide les héros, et parfois se laisse vaincre. Bien que personne n’ait encore fait le rapprochement, je me demande s’il ne tient pas son antique sagesse de figures marines plus archaïques comme Ea, le dieu suméro-babylonien qui avertit Ut-napishtim de l’imminence du déluge ou comme le Dagon phénicien, instructeur et civilisateur.
Frazer a quelques remarques intéressantes à propos de la mer, notant le vécu des marées par les Bretons de la côte : « Dans le flux, ils voient non seulement un symbole mais une source d’exubérance, de prospérité, de vie ; dans le reflux, au contraire, ils discernent un agent réel aussi bien qu’un mélancolique symbole d’échec, de faiblesse et de mort[15]. » Pour Aristote, Pline et Philostrate, selon lui, on ne meurt qu’à marée basse et cette croyance se retrouve de l’Espagne et du Portugal aux côtes anglaises, au Chili, aux îles de la reine Charlotte[16]. Plus étranges, les interdits qu’il glane lorsqu’il étudie les tabous : ainsi le roi de l’île de Fernando-Po ne doit pas même apercevoir la mer ; il en va de même des rois des Ewé, du Dahomey, du Loango et de Guinée. L’horreur aurait été la même pour « les prêtres égyptiens », sans que Frazer qui tire le renseignement de Plutarque précise lesquels[17]. J’ai pour ma part tendance à me méfier de Plutarque en tant qu’informateur mais il pourrait s’agir d’une répugnance héritée de la part africaine de la civilisation nilotique. L’existence d’un tel tabou donnerait un autre sens à la division géopolitique classique. Il ne suffit pas d’habiter sur le rivage, à la périphérie d’un continent, pour devenir une puissance maritime et la lecture hâtive d’une carte ne nous apprendra rien si nous ne la corrélons pas avec des données ethnographiques. Dans une civilisation clairement maritime, celle des Vikings, Aegir que Snorri appelle Gymir ou Hymir, l’un des plus anciens dieux scandinaves et le plus océanique devient dans les mythes tardifs le brasseur de bière des Ases[18], profession qui n’a rien de particulièrement terrifiant. Sa parèdre Ran serait plus inquiétante, elle qui pêche au filet les marins morts mais ne pourrait-on voir en elle l’archétype de Morgane, reine de l’île d’Avalon ?
Quant au folklore plus récent, il nous offre un nombre assez conséquent de vaisseaux fantômes dont le célèbre Hollandais volant n’est qu’un avatar parmi d’autres. A Dieppe comme au Pollet, au jour des morts, un bateau naufragé dans l’année vient s’amarrer à la jetée pour le temps d’un dernier adieu[19]. On trouverait de telles histoires en Bretagne, en Angleterre, en Irlande. Ajoutons la grande rumeur du Kraken, ce poulpe géant capable d’entraîner un navire par le fond et l’art n’est pas en reste, particulièrement le cinéma renouvelant la figure vernienne du capitaine Nemo et donnant au requin la dimension d’un démon des eaux[20] ou d’une Némésis océane.
Ainsi, l’imaginaire de la mer serait très largement un imaginaire de la mort, que l’on situe par delà l’horizon les îles bienheureuses et le pays de Gorre ou que l’on voie dans l’océan l’avaleur par excellence comme le note Gilbert Durand. Même Aphrodite née de l’écume serait ambivalente. Aux époques moins médicalisées, les eaux amniotiques signes de naissance signifiaient un risque assez fort de mort pour la parturiente ; aujourd’hui, la crainte de la surpopulation tarit la joie de mettre au monde, Aphrodite devient une survivante. Les îles bienheureuses se retrouvent dans les publicités d’agences de voyage avec la mer réduite au ressac sur la plage, espace hors de l’espace ordinaire du travail, dans le temps hors du temps qui serait celui des vacances. Mais parler de temps hors du temps, qualifier ces rives de « paradis », c’est encore apprivoiser la mort comme le montre la dernière image du film de Jean Luc Godard, Pierrot le Fou, lorsque le héros a disparu dans l’explosion d’une ceinture de dynamite. Il n’y a plus que la plage vide, la mer et le ciel, tandis qu’une voix off récite le poème de Rimbaud : « Elle est retrouvée – Quoi ? L’éternité – C’est la mer allée – Avec le soleil ». Il n’est donc pas si étonnant que notre époque qui refuse de regarder la mort refuse aussi de penser la mer[21] et que certains ressentent les « puissances maritimes » comme des puissances de mort ou d’éternité immobile.
De tout temps, au moins depuis la civilisation crétoise de l’âge du bronze, les navires de haute mer sont d’abord un moyen de commerce avec les terres lointaines. Par les chemins, on échange avec ses voisins et même les caravanes passent de royaume en royaume, de proche en proche ; par les routes de mer, on va droit au lointain, sans compter qu’on met plus de marchandises dans la cale que dans un chariot traîné par des bœufs. Cet aspect commercial s’est progressivement mondialisé. Loin d’être un phénomène du 20e siècle, la mondialisation des échanges date de la fin du 15e avec les expéditions portugaises mais elles ne font que reprendre et élargir les tentatives phéniciennes. Echange allait alors de pair avec découverte, rencontre, exploration de l’inconnu. Lorsqu’il n’y a plus de blancs sur la carte, le sentiment de la finitude du monde l’emporte, corrélé à la finitude de la vie humaine et de ses civilisations. Cet aspect morbide va se reporter sur l’image du commerce maritime. C’est le vieux conte des korrigans et du bossu : tant qu’il rajoute des jours à la semaine que chantent les lutins, le bossu reçoit une récompense car le temps reste ouvert mais le jaloux qui achève le chant devra porter la bosse de l’autre, en d’autres termes vieillir sans retour. Ainsi la mondialisation achevée devient une des figures de la dissolution des formes dans la mort.
A cela s’ajoutent des résonances proprement françaises. On sait que la pensée mythique, comme le rêve, procède souvent par jeux de mots[22]. En français, l’océan sonne comme l’eau céans, l’inondation, la thématique du déluge et, surtout, phonétiquement, la mer c’est la mère, l’amère et l’âme erre. Faut-il rappeler la thématique des âmes errantes, ces morts inapaisés susceptibles de revenir hanter les vivants et les parasiter ou simplement leur rappeler quels cadavres gisent derrière l’apparent oubli familial, tribal, culturel ? Corrélée aux images négatives de la mondialisation/dissolution, l’errance sur terre comme sur mer devient un analogon de l’errance des âmes.
Cela n’est pas rationnel, piauleront certains. Je le leur accorde bien volontiers mais depuis quand la raison mène-t-elle le monde ?
[1] Les pions noirs commencent : traditionnellement, le noir représente le mouvement yin, mouvement vers l’intérieur, le substrat, creusement du contenant ou de l’abîme d’où jaillira le yang, extériorisation, élan, désir actif. De la zone encerclée par une couleur disparaissent les pions « adverses », ce qui signifie non pas des « prisonniers » comme le dit bêtement un site d’apprentissage du jeu mais l’uniformité de mouvement à l’intérieur. « Mouvement » n’est d’ailleurs qu’une traduction très approximative du concept chinois mais polarité énergétique n’est pas plus satisfaisant. Voir mon étude sur le I Jing sur le site de Florence Ghibellini.
[2] Alain de Benoist, Carl Schmitt actuel : guerre « juste », terrorisme, état d’urgence, « nomos de la terre », Krisis, Paris 2007
[3] Gilbert Durand, Les structures anthropologiques de l’imaginaire, Bordas, Paris, 1969, pp.256-8
[4] Mircea Eliade, Images et symboles : essais sur le symbolisme magico-religieux, Gallimard, Paris, 1952, chapitre 4.
[5] Jean Chevallier et Alain Gheerbrant, Dictionnaire des symboles, éd. Laffont et Jupiter, Paris, 2e éd. augmentée, 1982.
[6] Nadia Julien, Dictionnaire des mythes, Marabout, Alleur, 1992
[7] Hésiode, Théogonie, édition Backès, vers 133.
[8] Le seul nom qui s’en rapproche est koïox, le palmier d’Egypte. Comme cet arbre a servi de modèle pour les piliers de l’architecture égyptienne et grecque en passant par la Crète, faut-il voir en lui un soutien du ciel ?
[9] Qui fut peut-être déesse de la Lumière avant que celle-ci ne se condense dans un soleil masculin.
[10] Les dictionnaires de mythologie la confondent immanquablement avec Thétis mère d’Achille comme si les historiens avaient épousé la cause de Zeus dans la guerre des Olympiens contre les Titans, guerre qu’il faudrait lire comme celle de la civilisation contre la nature sauvage, thématique on ne peut plus grecque.
[11] Hésiode, Hymne 2 à Déméter, vers 25.
[12] Hésiode, Les travaux et les jours, vers 667.
[13] Les scaldes étudiés par Régis Boyer feront le même rapprochement, puisque le snekkar devient cheval des mers dans leurs poèmes.
[14] J’utilise toujours l’édition de Jean Louis Backès.
[15] James George Frazer, Le rameau d’or, Laffont Bouquins, Paris, 1981 (1927-35), tome 1, p.109.
[16] Frazer n’y voit que superstition alors qu’il s’agit peut-être d’observation puisque les marées qui soulèvent les eaux s’exercent aussi sur les corps vivants. Le passage de la Lune est plus facile à repérer sur les rivages maritimes du fait justement des marées.
[17] Ibid. pp.490-1.
[18] La boiraient-ils salée ?
[19] Patrice Boussel, Histoires et légendes de la Normandie mystérieuse, Sand, Paris, 1987, p.217. On reconnaît le thème celtique de Samain, temps de contact entre les vivants et les morts. Ici ne s’ouvrent pas les tertres mais la vague.
[20] Je fais évidemment allusion au célèbre film de Spielberg, Les dents de la mer.
[21] Ce refus s’inverse en fascination lors des débats sur l’avortement et l’euthanasie. La culture de la grand peur de la mort est aussi une culture de mort et de violence.
[22] Comme l’a bien remarqué le psychologue Jacques Salomé.
No comments:
Post a Comment