Colère désorganisée et pourtant présente. Des univers juxtaposés,
à l’image d’un pays éclaté en « secteurs
professionnels », en « communautés », en
« quartiers » qui n’en sont plus. Et quand la non
violence idéaliste croise le chemin des violents, que font les gens
ordinaires ?
Ananas, quenelles, mais aussi drames autour de l’enfance et de la
pédophilie des puissants. On passe sans transition de la dérision
la plus délibérément vulgaire à la colère des larmes.
On a beaucoup marché, on a beaucoup parlé au départ comme à
l’arrivée. Peu de slogans dans le cortège, finalement. Plus de
rage que de mots.
La souricière se met en place avant l’ordre de dispersion.
Personne ne sait comment sortir de la place Vauban. Nous finirons par
le faire mais notre petit groupe se verra séparé par un mouvement
de foule tandis que les ananas se transforment en battes de baseball,
bâtons ou pétards fumigènes. Provocations policières ? On
voyait depuis quelques minutes que ce groupuscule attendait l’ordre
de dispersion pour se déchaîner.
A mi cortège, des policiers parlaient de plus de 12 000 personnes ;
ils annoncent 17 000 aujourd’hui. Possible. Mais la
multiplication par 10 qui donnerait 120 000 me semble exagérée.
Contrairement aux manifs pour tous de l’an dernier, ici pas de
service d’ordre ni de comptage, c’est du pifomètre enivré.
Toutefois 17 000 est forcément sous évalué. Bien malin qui
donnera le vrai chiffre sans vidéos prises d’hélicoptère –
tiens, au fait, où était-il, le moustique de fer ?
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