Sunday, February 16, 2014

Je relaie cette pétition, merci pour les abeilles !


En prison pour avoir refusé de polluer !

Chère amie, cher ami,
Emmanuel Giboulot, viticulteur bio dans le département de la Côte-d'Or, exploite depuis plus de quarante ans 10 hectares de vignes en agriculture biologique.
Le 24 février 2014, il passera devant le tribunal correctionnel pour avoir refusé de déverser un dangereux pesticide sur sa vigne. Il encourt jusqu'à 6 mois d'emprisonnement et 30 000 euros d'amende.
Par solidarité avec lui, je vous demande de signer la déclaration de soutien située en bas de ce message.

Un insecticide qui détruit les abeilles

En juin dernier, pour contrer un risque hypothétique d'épidémie de flavescence dorée, une maladie de la vigne, le préfet de Côte-d'Or a pris un arrêté radical : tous les vignerons devront traiter leur vigne contre la cicadelle, l'insecte qui répand la maladie.
Le problème est que même l'insecticide le moins polluant contre la cicadelle tue les abeilles et la faune auxiliaire.
Il détruit toutes sortes d'insectes nécessaires à la régulation de la vigne pour éviter les parasites. Or, Emmanuel Giboulot travaille justement depuis plus de 40 ans à préserver les équilibres biologiques de sa vigne.
Il décide donc, fort logiquement, de lutter contre la cicadelle en choisissant parmi les nombreux traitements naturels bien connus des agriculteurs bio.
Le 30 juillet dernier, un inspecteur de la direction régionale de l'Agriculture arrive chez lui. L'inspecteur s'aperçoit qu'il n'a pas déversé de pesticide.
Il décide aussitôt de le signaler au procureur. Emmanuel Giboulot est mis en examen, comme un délinquant.

Traîné en correctionnelle !!

Emmanuel Giboulot est convoqué le 24 décembre pour un arrangement amiable avec le procureur, mais celui-ci annule au dernier moment.
Au lieu de classer l'affaire, le procureur décide de le renvoyer devant le tribunal correctionnel, avec un procès le 24 février prochain !
Emmanuel Giboulot sera donc jugé aux côtés de délinquants sexuels et de cambrioleurs endurcis, qui forment la population habituelle des audiences correctionnelles.
Le problème est que, en dehors de quelques réactions isolées, personne ne s'est exprimé publiquement pour défendre Emmanuel Giboulot.
Aucune réaction massive n'a eu lieu dans la population, jusqu'à présent.
L'IPSN avait créé une page de soutien sur Facebook pour Emmanuel Giboulot, qui a récolté plus de 35 000 soutiens. Mais, vu le contexte, la mobilisation doit aujourd'hui être infiniment plus forte et plus officielle.

Les alternatives naturelles sont efficaces !

En effet, contrairement à ce qu'affirment les autorités, il existe plusieurs moyens de protéger les vignes contre la cicadelle tout en respectant l'environnement :
  • les vignes peuvent être protégées avec des fougères et de l'argile calciné ;
  • des pièges à cicadelle existent, et ils sont efficaces (la cicadelle est attirée par la couleur orange) ;
  • on peut également poser entre les pieds de vigne de la paille d'avoine ou du papier d'aluminium, dont la forte intensité lumineuse empêche l'insecte de se poser. Des expériences ont montré que cette simple mesure est tout aussi efficace que l'insecticide ;
  • mais surtout, surtout, c'est en préservant la biodiversité qu'on lutte le mieux contre la cicadelle, car c'est un insecte apprécié par de nombreux prédateurs dans la nature. Le problème est que ces prédateurs, les araignées, la mante religieuse et certains types de punaises, ont aujourd'hui été éradiqués dans les vignes non biologiques, où la faune est ravagée par les insecticides.
Ces solutions ne devraient pas être combattues mais au contraire encouragées par les autorités.
Les agriculteurs qui les utilisent devraient être félicités et donnés en exemple, non pas soumis à la terreur d'une répression judiciaire.
C'est pourquoi je vous demande de signer la déclaration officielle de soutien à Emmanuel Giboulot.

Signez la déclaration de soutien

Emmanuel Giboulot ne doit pas se rendre au tribunal abandonné de tous. Il doit savoir qu'il est soutenu par des centaines de milliers de personnes.
Oui, si vous signez la déclaration de soutien ci-dessous, et si vous passez ce message à tout votre carnet d'adresses, nous pouvons provoquer une vague de solidarité historique dans le pays.
Nous pouvons aussi changer l'issue de ce procès en rassemblant des centaines de milliers de signatures de soutien.
Car sans réaction massive de la population, ce viticulteur risque très probablement d’être condamné, pour l'exemple.
La plupart des agriculteurs qui verront cela se le tiendront pour dit. Ils comprendront qu'ils doivent obéir aveuglément aux injonctions des autorités, y compris si cela implique d'empoisonner leur propre terre et de décimer plus encore les abeilles et autres insectes pollinisateurs !!
Ne laissez pas se commettre une telle injustice, avec des conséquences aussi lourdes et contraires à l'intérêt de tous. Manifestons publiquement notre réprobation la plus totale contre les réglementations qui marchent à l'envers et qui nuisent autant à l'environnement qu'au bon sens.
L'Institut pour la Protection de la Santé Naturelle vous appelle donc solennellement à signer la déclaration officielle de soutien à Emmanuel Giboulot et à la faire signer par tout votre entourage.
Cela ne vous demandera qu'un instant, mais c'est un moyen concret d'empêcher qu'une grave injustice ne soit commise, doublée d'une grave atteinte à notre planète.
S'il vous plaît, ne fermez pas cet email pour l'envoyer aux oubliettes. Ce serait un énorme gâchis. Puisque vous avez investi du temps pour lire ce message jusqu'ici, faites un geste simple et signez la déclaration officielle de soutien à Emmanuel Giboulot.
Puis transmettez ce message à toutes vos connaissances.
Un grand merci,
Avec tout mon dévouement,
Augustin de Livois
Institut pour la Protection de la Santé Naturelle
Institut pour la Protection de la Santé Naturelle – Rue du Vieux Marché au Grain 48, 1000 Bruxelles
www.ipsn.eu
Association sans but lucratif conforme à la loi du 27 juin 1921.

Saturday, February 01, 2014

Un con sommateur



L’homme peut tout supporter, à condition de pouvoir donner du sens à ses épreuves. Que ce sens puisse se révéler illusoire est une autre question mais l’absurdité engendre la révolte. L’une des erreurs de nos dirigeants est de croire qu’on gouvernera plus aisément des gens déculturés et réduits à la seule fonction de consommateurs, en pilotant leurs envies par la publicité ou par des formes plus insidieuses de contrôle mental1. Or cela ne fonctionne pas comme on le prévoyait depuis l’environnement douillet des instituts de recherche très spécialisés, qu’ils dépendent des agences de renseignement ou des multinationales. Fabriquer des crétins est moins facile qu’on ne pense. On peut certes abîmer une génération en la laissant dans l’ignorance, en ne lui fournissant pas les outils d’une pensée structurée ni les mots pour exprimer son ressenti, on peut déculturer des enfants de migrants et, par la même occasion, les enfants des couches pauvres du peuple de souche, mais les sauvageons qui en résultent ne deviennent pas de passifs imbéciles, de dociles consommateurs pour autant. Ils savent au tréfonds d’eux-mêmes qu’on leur charcute l’âme et ce qui les habite n’est pas l’envie, la passion de posséder mais la colère de ne pas être et de ne pouvoir le dire. Ou si la passion d’avoir, la seule qu’on encourage en eux, trouve son chemin, c’est sous forme d’exigence, d’arrogance dans le sentiment d’y avoir droit, de violence pour arracher les choses là où elles se trouvent. Au lieu d’un crétin docile et lobotomisé, on obtient un con sommateur, qui vous somme de lui donner sans contrepartie tout et le surplus. Bien joué, messieurs les manipulateurs !

Chez les loups ou dans un poulailler, les hiérarchies s’établissent vite, encore que les sociétés animales soient plus complexes qu’on ne l’avait cru dans les premiers temps de l’observation. Chez l’homme, des hiérarchies spontanées s’établissent dans les groupes restreints mais se voient concurrencées par celles qu’encadre le droit et tout un jeu subtil qui forme une bonne partie de la politique consiste à composer entre les qualités propres des dirigeants et leur statut légal. Durant des siècles, la vertu consistait à connaître ou trouver sa place dans une structure complexe de pouvoirs et de contre-pouvoirs où le principe de subsidiarité jouait pleinement. Cela n’empêchait pas chacun de se cultiver, d’épanouir son intelligence, ses dons artistiques ou ses qualités de cœur, bien au contraire. Faut-il rappeler qu’encore avant la seconde guerre mondiale des bergers, dans les Alpes de Haute Provence, gardaient leurs troupeaux en lisant Homère dans le texte – en grec ?

Notre société est plus simple, voire simpliste, que le monde paysan d’ancien régime, très hiérarchisée dans l’entreprise avec plus d’échelons que n’en a jamais connu la féodalité, anomique à la ville, de plus en plus séparée en deux castes – l’oligarchie et le peuple – sans contact l’une avec l’autre. Or qui s’ignore se fantasme et se redoute. Y compris qui s’ignore soi-même.

1 Comme le montre bien le Dr Dickès dans L’ultime transgression : refaçonner l’homme, éditions de Chiré, 2e éd., 2013. Qu’on soit d’accord ou non avec sa vision du monde, les faits qu’il dévoile donnent à réfléchir.

Quelques photos du Jour de colère, prises sous la pluie…


Colère désorganisée et pourtant présente. Des univers juxtaposés, à l’image d’un pays éclaté en « secteurs professionnels », en « communautés », en « quartiers » qui n’en sont plus. Et quand la non violence idéaliste croise le chemin des violents, que font les gens ordinaires ?







Ananas, quenelles, mais aussi drames autour de l’enfance et de la pédophilie des puissants. On passe sans transition de la dérision la plus délibérément vulgaire à la colère des larmes.
On a beaucoup marché, on a beaucoup parlé au départ comme à l’arrivée. Peu de slogans dans le cortège, finalement. Plus de rage que de mots. 

La presse est en cage – pour sa protection, mais quel symbole ! Et ceux qui l’attaquent ne s’y trompent pas.


La souricière se met en place avant l’ordre de dispersion. Personne ne sait comment sortir de la place Vauban. Nous finirons par le faire mais notre petit groupe se verra séparé par un mouvement de foule tandis que les ananas se transforment en battes de baseball, bâtons ou pétards fumigènes. Provocations policières ? On voyait depuis quelques minutes que ce groupuscule attendait l’ordre de dispersion pour se déchaîner.



 A mi cortège, des policiers parlaient de plus de 12 000 personnes ; ils annoncent 17 000 aujourd’hui. Possible. Mais la multiplication par 10 qui donnerait 120 000 me semble exagérée. Contrairement aux manifs pour tous de l’an dernier, ici pas de service d’ordre ni de comptage, c’est du pifomètre enivré. Toutefois 17 000 est forcément sous évalué. Bien malin qui donnera le vrai chiffre sans vidéos prises d’hélicoptère – tiens, au fait, où était-il, le moustique de fer ?