Wednesday, March 08, 2017

Libéralisme versus communisme



Cela fait bien longtemps que je m’insurge contre la fausse évidence qui oppose le libéralisme au communisme de manière absolue, rejetant dans l’utopie toute tentative de « troisième voie ». L’ennui pour les tenants de cette évidence, le minuscule grain de sable qui risque d’enrayer toute la machine idéologique, c’est la jeunesse de cette dichotomie qui ne date que des années 1920-1930 et qui, à l’origine, représentait surtout des variantes d’une constellation mythique prométhéenne, celle du progrès par la technologie. La guerre froide entre les USA et la Russie s’en habilla. C’était assez pratique à tout point de vue : les USA justifiaient ainsi leur refus de toute mesure sociale interne ; l’Europe justifiait sa vassalité vis à vis de ces derniers ; et la Russie justifiait un régime de type pharaonique, où tout appartenait à l’État et relevait d’une hiérarchie de fonctionnaires. Mais si l’on creuse au delà des discours de propagande qui durent encore, de nombreuses questions surgissent. Tout d’abord, libéralisme et communisme sont-ils les enfants de la révolution industrielle ? D’où vient que l’on traite l’homme comme une marchandise ? Comment est née la guerre froide et pour quelles raisons réelles ? Économiques ou mythiques ? Ou même, comme le suggérait un ami l’autre soir dans une discussion de bistrot, d’une série de dérapages que personne n’a voulus ? Au delà du choix médiatique de jouer les élections présidentielles sur des turpitudes plutôt que sur des questions de fond, notons que le mot même de politique n’a plus d’autre sens que celui de la gestion économique et sociale d’une entité géographique et que la fonction présidentielle s’apparente, dans les mentalités forgées par presque un siècle de cette dichotomie, à celle d’un chef d’entreprise dont le rôle serait d’abord d’augmenter le PIB et de mettre le peuple au travail. Même les « questions sociétales » que des groupes de pression soutiennent à grands cris pour la défense de « minorités opprimées » qui ne l’ont été historiquement que dans les pays anglo-saxons si l’on envisage l’ensemble culturel d’origine européenne, même ces questions de mœurs ont un arrière-fond qui relève de l’économie : marchandisation du corps humain par les ventes d’organes ou la GPA, circuit commercial des sex toys, individualisation de plus en plus poussée, déconstruction des structures inhérentes à chaque culture humaine, ce qui permet d’avoir une masse atomisée devant soi, masse dans laquelle on pioche selon les besoins des entreprises. Dans ce contexte, que représente le peuple pour les oligarchies au pouvoir ? Des employés subalternes ? Des marchandises comme les autres ? « La France d’en bas », avait dit Raffarin sans que personne ne lui demande : « En bas de quoi ? » De quelle échelle et qu’est-ce qui la justifie ?

Ces questions sont sans doute trop vastes pour un billet d’un simple bloc-notes, fût-il comme le mien un lieu de réflexions de fond,  Il me semble nécessaire pourtant de les aborder. Marx, pour une fois mieux inspiré que d’ordinaire, parlait déjà de « fétichisme de la marchandise » ; à son époque, le fétichisme était une notion forte qui relevait des sciences religieuses, de la sociologie naissante et non de la psychanalyse encore à naître, et désignait la vénération des idoles ou fétiches qui représentaient et présentifiaient les Puissances chez les peuples de culture que nous dirions aujourd’hui chamaniques. Ce vocabulaire fleurait tout le mépris des « civilisés » pour les « primitifs » mais aussi le choc culturel de la redécouverte, grâce aux expéditions maritimes du XVIIIe siècle, de paganismes vivaces. Auguste Comte en tirait avec un optimisme naïf son schéma d’évolution des sociétés : polythéistes – ou fétichistes – dans leur enfance, monothéistes en grandissant, enfin positivistes lorsqu’elles atteignaient l’âge adulte. Le fétichisme de la marchandise, c’est le nom savant de l’adoration du veau d’or dans l’épisode biblique des Tables de la Loi, une régression d’ordre religieux et sociétal, d’autant plus absurde que la marchandise n’a jamais été une puissance naturelle comme l’orage, la mer, l’arbre ou le soleil, qu’il s’agit d’une œuvre humaine échangée entre les hommes. On pense au psaume 115 : « Leurs idoles sont de l'argent et de l'or, Elles sont l'ouvrage de la main des hommes.
Elles ont une bouche et ne parlent point, Elles ont des yeux et ne voient point,
Elles ont des oreilles et n'entendent point, Elles ont un nez et ne sentent point,
Elles ont des mains et ne touchent point, Des pieds et ne marchent point, Elles ne produisent aucun son dans leur gosier.
Ils leur ressemblent, ceux qui les fabriquent, Tous ceux qui se confient en elles. »
Encore s’agissait-il de statues en semblance d’hommes. Mais la marchandise ? Les boîtes de conserve, les chaussures, les vêtements, les meubles, les lampes… ajoutons aujourd’hui les ordinateurs et les téléphones portables… ? Des fétiches ? Des Puissances ?

Dans de nombreuses sociétés issues du néolithique, des hommes pouvaient être la propriété d’autres hommes, encore que la notion de propriété n’ait pas toujours recouvert ce qu’elle recouvre aujourd’hui. Pour autant, s’agissait-il de marchandises ? À l’origine, on avait affaire à des prisonniers de guerre dont les bras remplaçaient ceux des morts. Dès l’époque d’Hammourabi, leurs droits furent codifiés. Il faudrait, ce que ne permet pas l’espace restreint d’un bloc-notes, en faire l’historique détaillé comme celui de la propriété ; sans doute peut-on trouver de telles recherches dans les bibliothèques d’histoire du droit (si par hasard Catherine Rouvier me lit, j’aimerais parler sous son contrôle !), au moins sous forme de monographies localisées dans l’espace et dans le temps. Il est certains que des hommes furent échangés, achetés ou vendus, et si Hammourabi interdit de séparer les époux ou les parents et leurs enfants, cela signifie que la tentation existait – mais aussi que le législateur avait conscience que les esclaves ne représentaient pas un simple cheptel à l’instar des brebis et des bœufs. À Rome, il arriva même dans les débuts de l’empire que des esclaves possèdent eux-mêmes des esclaves. Rien de simpliste, donc. Rien de simpliste non plus dans les plantations des Antilles et du sud des États-Unis ; la célèbre Case de l’oncle Tom fut, on le sait désormais, un roman de propagande contre les Sudistes. Peut-on vraiment marchandiser l’homme ? Jusqu’à quel point ?

Le libéralisme, en tant que doctrine, est né au XVIIIe siècle, avec le primat revendiqué de l’économie sur la politique. Songeons au « doux commerce » qui aurait du, selon la théorie, remplacer les guerres, à la « main invisible » qui en assure l’équilibre à la façon des lois naturelles. Le communisme, si l’on entend par ce terme la mise en commun des biens et l’élargissement de la famille à une indivision plus large, avait déjà une longue histoire que l’on pourrait faire remonter à la révolte montaniste sous le règne de l’empereur Constantin. Notons qu’ils forment deux des volets de l’impossible devise de la République française : liberté et fraternité ; et que les deux revendiquent le troisième, l’égalité, comme un complément indispensable. Mais qu’on mette les trois ensemble et les contradictions sautent aux yeux. Pour qui pose en premier la liberté, il ne saurait y avoir qu’une égalité des droits, une égalité devant la loi, garante des contrats, figure pâlichonne de Mitra. Pour la fraternité communautaire, il s’agit d’une égalité dans l’accès aux biens et la chaleur des relations. L’égalité devant la loi reste pourtant théorique si la disparité des richesses et des fonctions la soumet aux rapports de force concrets. La fable du pot de fer et du pot de terre… Et l’égalité des frères dans l’accès aux biens suppose une autorité distributrice, un paterfamilias ou l’équivalent de l’abbé d’un monastère, sinon les conflits ne cesseraient pas. Ce qui exclut la liberté. Et si c’est un parti d’idéologues qui l’impose, si la chaleur affective ne se révèle pas, il ne reste qu’une prison…

Si l’on ne sort pas de cette dichotomie, de ce conflit d’idéologies qui ne sont que les deux pôles d’un même choix, celui de la primauté de l’économie, et l’on n’en sortira pas si l’on privilégie un pôle aux dépens de son opposé, qu’il s’agisse du pôle « droit » ou du pôle « gauche », on risque de perdre d’autres valeurs, plus hautes à mes yeux : le sens de la beauté, la profondeur spirituelle et l’ascèse, l’élan qui fit bâtir les cathédrales ou les temples d’Angkor, la fidélité et le sens du service kénotique. Je rappelle que la kénose, notion essentielle de la théologie orthodoxe, est le mouvement par lequel le supérieur – à commencer par Dieu – se courbe vers l’inférieur afin de le hausser et, si possible, au-dessus de lui-même, mouvement impossible dans une logique purement économique, impossible aussi si l’on s’illusionne à courir après de fausses égalités.

Jusqu’ici, chaque fois qu’un État, empire ou royaume, s’est effondré, la vie est repartie à partir de communautés locales qui, très vite, parce que l’homme est l’homme, se sont stabilisées en seigneuries locales, légales ou non. Dans un village, il y a toujours eu le sage à qui l’on demandait conseil, qui n’était pas toujours le maire élu pour son dynamisme et sa capacité à défendre les siens ou pour ses dons d’organisateur. Mon grand-père fut ce sage, fonction sacerdotale ou souveraineté façon Mitra, qui arbitrait les conflits et les cas de conscience, guérisseur des corps et des âmes. Puis, quand la crise s’atténuait, comme tout ne peut se régler au niveau local, une hiérarchie des pouvoirs s’établit. Nous retrouvons l’équilibre de ces hiérarchies dans l’Odyssée, dans l’Égypte des périodes intermédiaires, les fidélités féodales, le Japon des samouraïs, les principautés des Indes, l’Irlande d’avant la conquête anglaise… Il semble s’agir d’un mouvement plus universel que la trifonctionnalité indoeuropéenne, peut-être lié à la révolution néolithique. On le voit percer derrière ce qu’on appelle les « barons » en politiques, ces hommes enracinés dans leur ville et leur région, qui bien souvent l’aiment et ne la considèrent pas comme un simple marchepied vers les honneurs nationaux, ceux à qui l’on veut bêtement barrer la route par le non cumul des mandats. Serait-ce parce que l’expérience des réalités concrètes, tracé des égouts, installation d’écoles ou de parkings, ne prédispose pas à penser le monde dans un cadre idéologique dichotomique ?

Monday, March 06, 2017

Des drapeaux sous la pluie



Une place du Trocadéro noire de monde malgré la boue, les giboulées grêleuses, une foule agitant le drapeau français à des milliers d’exemplaires et qui réagissait avec bonhommie aux suggestions des orateurs… Pour les partisans de François Fillon, il s’agissait d’une réussite. Environ 100'000 personnes venues de toute la France l’ont acclamé : la presse en attendait nettement moins, ce qui mesure la perte d’influence de ceux qui se veulent faiseurs d’opinion si ce n’est d’actualité. Plus qu’une manifestation, on pouvait voir dans ce rassemblement un « grand métinge » en plein air, entre statue équestre et palais art déco aux allures de théâtre pour l’occasion. Je n’avais jamais autant remarqué la parenté de cet ensemble architectural avec la Roma Nuova et la porte de Brandebourg : interdite aux voitures et revêtue d’une foule, la place devenait plus sévère, plus hiératique, le décor idéal pour un homme qui se veut droit dans ses bottes malgré l’adversité. La mise en scène était remarquable. Le public, lui, rappelait la toute première édition de la Manif pour tous : des retraités, des familles avec enfants, peu de jeunes ; d’un point de vue socioprofessionnel, plutôt le haut de la classe moyenne. En d’autres termes, les électeurs de Fillon lors des primaires de la droite et du centre lui restent fidèles.

Trois discours ont précédé le sien. Le premier, Bruno Retailleau ?, ne retenait pas vraiment mon attention, tandis que j’essayais de prendre quelques photos malgré la difficulté de pénétrer une foule très dense, jusqu’à ce qu’une expression inattendue me fasse lâcher l’appareil pour le calepin et le stylo : « C’est le serment du Trocadéro : nous ne trahirons pas nos convictions, nous ne lâcherons pas François Fillon. » Un serment ? Bigre ! Depuis quand n’y avait-il pas eu de serment lors d’un discours politique ? Des promesses, oui, à la pelle, à ramasser comme les feuilles mortes de la chanson et qui, selon la boutade qui tend à devenir proverbiale puisqu’on l’attribue à cinq ou six personnalités différentes, n’engagent que ceux qui les croient. Mais un serment ?

L’intervention suivante venait d’une femme dont je n’ai pas entendu le nom et que les journaux se gardent bien de situer. J’en retiendrai deux points intéressants, tout d’abord l’insistance sur les enfants, sur notre responsabilité envers les générations futures qui remet le présent à sa place dans l’histoire longue. Puis l’oratrice a usé d’une ficelle classique, faire conspuer leurs adversaires. Le nom de Macron fut salué d’une anti-ovation sonore et longue à se calmer. Mais quand elle évoqua « l’extrême droite » sans nommer de candidat, les huées furent nettement plus clairsemées, plus en sourdine et vite arrêtées, ce qui suggère d’intéressants reports de voix si Fillon ne parvient pas au second tour.

L’intervenant suivant n’était autre qu’Éric Ciotti, le maire de Nice qui prend ainsi le contrepied de la position de Christian Estrosi. Là encore, je n’ai retenu que quelques points saillants : « Vous êtes le peuple de France debout » – « Vous voulez que la France retrouve l’autorité. » Pourquoi l’autorité plutôt que la prospérité ou la puissance ? À méditer. Lui aussi fait huer « ceux qui autorisent les manifestations contre la police [et qui] voulaient interdire cette manifestation. » Suivra un ferme couplet contre le communautarisme, plus explicite que ce qu’on entend d’ordinaire dans un parti dit « de gouvernement ». Il achève son discours par un appel aussi solennel que le serment de son prédécesseur : « Jamais la France n’avait joué son destin en si peu de temps. » Jouons nous notre destin ? Pourquoi ce sentiment aussi profond, qui dépasse les aléas des élections habituelles ? Il ajoute que, alors que tout semblait gagné au sortir des primaires, après la longue orchestration par la presse appelant à la condamnation judiciaire de Fillon, « l’élection d’un candidat de gauche n’est plus impossible, celle d’une candidate d’extrême-droite n’est plus improbable. » Si les mots ont un sens, il juge donc seulement possible que Macron recueille les fruits de l’immense campagne médiatique en sa faveur mais probable que, in fine, Marine Le Pen le dépasse et remporte la mise. Que cette prévision soit juste ou non, elle est fort intéressante et promet là encore des reports de voix qui ne devraient rien au « front républicain » de 2002.

Après les vedettes américaines, vient le principal orateur, François Fillon lui-même. On trouvera  le texte de son intervention sur son site de campagne. Je n’ai, là encore, fait que prendre au vol des points clés, difficiles à noter car la pluie redoublait et noyait l’encre de mon stylo. Le ton fut d’emblée gaullien : « Ils veulent que je sois seul », mais, s’adressant au public, « vous êtes là (…) Vous êtes une certaine idée de la France (…) plus haute que cette élection, plus haute que moi. » Un appel à la France éternelle ? Cela faisait longtemps qu’on n’avait pas entendu en politique une telle conscience plus spirituelle encore qu’identitaire. Puis : « Je vous dois des excuses. » Des voix le couvrent : « Non, non, ne vous excusez pas ! » Il reprend : « Je vous dois des excuses de devoir défendre mon épouse et mon honneur » au lieu de défendre son programme et ses idées. 

Pourtant, après cette introduction qui rappelait tacitement le caractère de monarchie élective de notre régime, après le bilan négatif de la gauche aujourd’hui au pouvoir, de rigueur dans un discours de campagne, le ton change et s’appuie plutôt sur l’esprit de la Fête de la Fédération ou sur les visions de Victor Hugo : « La République, elle n’est que mouvement… tombée, elle se relève toujours comme Gavroche sur sa barricade. » – « De fil en aiguille, de flamme en flamme, c’est tout un peuple qui se redresse et retrouve le chemin du bonheur. » Le bonheur ? Le grand souhait du XVIIIe siècle, le « droit au bonheur » de la constitution américaine ? Je ne peux m’empêcher d’entendre en contrepoint le sursaut d’Antigone devant Créon dans la pièce de Jean Anouilh. De quoi parle-t-on, quand on invite au bonheur ? Après cet éloge ambigu de la République et ces allusions aux révolutions qui la fondèrent, revient paradoxalement la tradition : « Vous êtes le peuple qui tous les jours est au travail, qui croit à la famille… » André Breton, peut-être, en filigrane ? Lui qui, dans le Manifeste du surréalisme, appelle à rejoindre « un certain point de l’esprit d’où le haut et le bas, le bien et le mal… cessent d’être conçus contradictoirement. » Dépasser les paires d’opposés a toujours fait partie des conseils pressants de toutes les voies spirituelles, y compris chez les Pères neptiques. Mais de quel point de l’esprit peut-on tenir ensemble les idéaux de la chevalerie et ceux de la République ? Comment réparer la profonde brisure et blessure qui empoisonne la France depuis plus de deux siècles et ne parvient pas à se refermer ? Avec quel Graal guérir le roi méhaigné ? Suffira-t-elle, l’ambition « d’être la première puissance européenne dans les dix ans qui viennent », au lieu de se mettre à la remorque économique de l’Allemagne et politique de l’Amérique ? Et faut-il encore miser sur l’Europe ?

Il évoque explicitement ensuite le « totalitarisme islamique », contre lequel il se déclare « d’une détermination totale », notant l’incompatibilité de la charia avec la civilisation française. Puis parle de la « fierté d’être français », de « redonner l’envie de créer », et insiste sur le fait que la France est « un pays dont nous sommes légataires et que nous laisserons à nos enfants, avec le même respect… », appelle à « arracher la victoire non seulement sur l’adversité mais aussi sur nous-mêmes ». Et termine en inversant la formule habituelle : « Vive la France ! Vive la République ! » Pourquoi cette inversion ? Quel est pour lui le plus essentiel ?

Je ne conclurai pas. J’étais là en journaliste et en historienne du présent, pour entendre et réfléchir. Mais ces discours posent de nombreuses questions qui n’ont rien de trivial et nous confrontent à nous-mêmes, à notre être, à notre mémoire profonde, à nos souhaits et à nos peurs. Ces questions, nous ne devons pas les éluder, ni laisser la campagne présidentielle s’enliser dans les caniveaux et flatter un toutou à la pensée creuse. 

Et, je le rappelle, je ne suis pas filloniste.

Les photos de l’événement seront visibles sur ma page Facebook.