Tuesday, November 21, 2006

La Loi et le doute

Nous vivons une époque étrange où puritanisme et rationalisme croissent ensemble, tandis que le retour du religieux bat en brèche toutes les attentes universitaires et donne raison à Malraux. Le XXIe siècle sera – et sera spirituel. Ou du moins voit le retour d’un Dieu de la loi, de justice rétributive et de volonté aussi arbitraire qu’infrangible mais révélée, un Dieu qui comble le besoin de repères plus que le besoin d’amour. J’ai toujours tenu ce Grand Gendarme Cosmique pour une idole et même si je comprends qu’une jeunesse déboussolée se rassure avec des injonctions simples, des interdits sans casuistique et des comportements bien listés, du « prêt à vivre » comme en couture on fait du prêt-à-porter, je ne suis pas prête à me rallier à cette théologie ni à confondre les canons de l’Eglise avec une forme de charia.
Pourquoi ce retour de la Loi ? A tort ou à raison, j’y vois quelque chose de plus profond que le simple balancier des générations, après la folle libération des années 60 où il devenait interdit d’interdire. Car c’est aussi un retour à la lettre plutôt qu’à l’esprit, à l’injonction de certitude au mépris du réel, de sa complexité et des interrogations qui en résultent. C’est un monde où le langage n’a pas de mode interrogatif, seulement le oui et le non, abrupts.
Oui et non. Un et zéro. En d’autres termes, il s’agit du langage machine qui, in fine, régit les ordinateurs et me permet de saisir et de diffuser cet article. C’est aussi l’un des modes de fonctionnement de nos propres neurones : polarisé, dépolarisé. Dans notre cerveau, ce jeu simplissime se couple avec le nuancier chimique des neurotransmetteurs ; en informatique, la souplesse des langages évolués comme le C++ pallie partiellement à la rigueur binaire. Toutefois, même les plus évolués des langages informatiques ne connaissent pas l’hésitation qui induirait une boucle oscillant sans fin, ce que l’on élimine dès que cela se produit car ça empêche les programmes de tourner ; ils ignorent aussi le doute, les états crépusculaires, les contradictions… Tout se passe comme si leur emploi de plus en plus répandu dans les nouvelles générations induisait des processus mentaux à l’image de cette certitude informatique.
Or ce mode interrogatif, ce doute est un acquis culturel récent. On pourrait le faire remonter aux quaestiones de Thomas d’Aquin, même si les questions qui ouvrent les chapitres de son œuvre pléthorique ne sont là que pour introduire des réponses. Jusqu’à lui, presque tous les textes philosophiques ou théologiques se bornaient à des propositions affirmatives assorties de quelques négations indignées. A dire vrai, je ne connais que trois exceptions dans l’antiquité : certains dialogues platoniciens dans lesquels Socrate interroge son interlocuteur pour mieux l’amener où Platon veut en venir ; le livre biblique de Job ; les épîtres de saint Paul. Le moyen âge va développer la question amorce, que ce soit au travers de ce qu’on appellerait aujourd’hui le débat interreligieux[1] ou comme ouverture de la disputatio universitaire. Les Questions de Thomas d’Aquin ne sont que la transcription d’une disputatio imaginaire. Cette timide percée ne durera pas puisque, dès le XIVe siècle, le dialogue se fige en questions et réponses stéréotypées que l’étudiant doit apprendre par cœur et régurgiter telles. On ne retrouvera doutes et questionnements qu’avec l’émergence de la science expérimentale et, en philosophie, avec Descartes.
Sur cette émergence du doute et de l’esprit critique, on lira avec profit l’ouvrage d’Eric Werner La maison de servitude[2]. Je ne partage pas toutes les idées de l’auteur. En particulier, je ne pense pas que le christianisme se réduise à un message temporel, à la psychologie ou la sociologie, encore moins à la politique ; dès que Werner insiste sur le « ce n’est que… », je décroche. Mais la lecture qu’il fait, si l’on accepte d’y voir une exégèse parmi d’autres et qui n’épuise pas le texte biblique, ne manque pas d’intérêt. Pour lui, le questionnement, le doute, l’esprit critique apparus timidement avec Héraclite puis Aristote ne sont réellement accouchés que par le christianisme libérateur de la parole, parole individualisante qui s’oppose tant aux structures sociologiques répétitives qu’au décervelage du Grand Inquisiteur[3] (ou de Big Brother).
(à suivre...)

[1] Débat piégé puisqu’il servait surtout, en tout cas à partir du XIIIe siècle, à repérer les suspects afin de permettre au « bras séculier » les arrêter. La méthode avait déjà servi à Léon l’Isaurien et aux autres empereurs iconoclastes. Elle s’est répandue dans l’Eglise romaine quand celle-ci, en plus de devenir augustinienne, a repris à son compte avec Hildebrand le projet impérial pour le transformer en projet de théocratie papiste.
[2] Eric Werner, La maison de servitude : réplique au Grand Inquisiteur, Xénia, Vevey, 2006.
[3] On aura reconnu l’allusion à l’œuvre de Dostoïevski.

Sunday, November 05, 2006

Les Illuminés et le Prieuré de Sion

Note de lecture
Massimo Introvigne, Les Illuminés et le Prieuré de Sion, traduction Antoine Ofenbauer, Editions Xénia, Vevey, CH.

On ne présente plus Massimo Introvigne. Encore que… Tous les lecteurs de ce blog ne rôdent peut-être pas dans les cours de sociologie religieuse des universités. En deux mots, Introvigne est « le » sociologue italien spécialiste des religions émergentes et des croyances contemporaines, fondateur et dirigeant du CESNUR (Centro Studi sulle Nuove Religioni), groupe d’étude international qui compte les meilleurs spécialistes européens.
On ne compte plus les réfutations du Da Vinci Code. On en trouve par centaines, peut-être par milliers sur la Toile mais la plupart d’entre elles s’attachent à rectifier les erreurs historiques du romancier. L’ouvrage d’Introvigne a l’intérêt d’aborder la question par un autre angle, celui de sa préhistoire, des élaborations ésotéristes dans lesquelles Dan Brown a puisé sa thématique.
C’est une œuvre d’historien, documentée, solide, et qui se lit comme un polar. Je veux dire par là qu’avant de ranger ce livre sur les rayons de sa bibliothèque, du côté des ouvrages de référence, on risque de ne pas pouvoir le refermer avant la dernière ligne et de passer une nuit blanche comme avec le meilleur Maigret. On pénètre dans les coulisses de l’ésotérisme du XXe siècle. Si l’on n’y trouve ni secret dynastique sulfureux ni trésor caché, on y rencontre une galerie de personnages hors du commun qui vaut à elle seule le détour. Les mauvais romans de Brown s’oublient très vite devant la réalité.
Et comme pour un bon polar, je n’en dévoilerai pas les révélations.
J’ai particulièrement apprécié la distinction qu’opère Introvigne entre microcomplot, terme qui peut recouvrir tous les complots historiques réels, qu’ils aient eu ou non un impact sur leur temps, complot métaphysique dont le principal acteur sera Dieu, diable ou autres entités du monde invisible et qui échappe forcément à l’analyse scientifique[1], et enfin macrocomplot, complot mythique censé expliquer tous les aléas de l’histoire.
J’aurais cependant trois légères critiques.
La première vise le traducteur et porte sur un point de détail. Lorsque Introvigne précise que Henry Lincoln, l’auteur de L’Enigme sacrée, avait joué dans la série télévisée anglaise The Avengers, Ofenbauer traduit par Agent spécial, ce qui donne au lecteur français l’impression qu’il s’agit d’une série de seconde zone jamais diffusée hors du Royaume Uni. En fait, c’est la série culte Chapeau melon et bottes de cuir ! Une correction s’impose si l’ouvrage est réédité.
La seconde concerne l’explication de l’aisance de l’abbé Saunière par des trafics de messe. C’est l’hypothèse chérie du chercheur de trésor qui signe Pierre Jarnac après avoir été celle de Descadeillas. Je ne suis pas entièrement d’accord. L’un comme l’autre ont cherché à dégonfler le trafic de mythes et le montage à plusieurs voix qui s’est opéré autour de Rennes le Château. Ma propre contre-enquête, qui prenait encore les choses sous un autre angle et s’attachait surtout à démonter le montage lui-même, me laisse penser que la réalité est plus complexe. En particulier, Saunière n’a pas laissé dans le pays le souvenir d’un escroc mais celui d’un homme généreux qui offrait un louis d’or aux couples qu’il mariait pour qu’ils puissent au moins s’acheter deux écuelles et deux cuillers pour leur premier repas ensemble. Ce témoignage, je le tiens des enfants ou petits-enfants de ces couples, des ouvriers, des secrétaires, des paysans de la région qui n’ont rien à faire de l’ésotérisme. Vu le nombre de pièces distribuées et ses autres générosités, le trafic de messe ne peut pas tout expliquer. Cela ne signifie pas l’existence d’un trésor mirifique dans le sous-sol de la commune.
La troisième est encore un point de détail. Introvigne parle d’un manuscrit vendu aux Anglais prétendument par un neveu de l’abbé Saunière et, comme Saunière n’avait pas de neveu, il met en doute très logiquement toute l’affaire. Or il se trouve que j’ai rencontré le vendeur du dit manuscrit, un papier de famille sans intérêt dynastique quelconque mais, comme m’a dit en rigolant ce protagoniste : « Moi aussi, j’ai profité du trésor de l’abbé Saunière ! » J’appris ainsi que c’est le surnom donné dans toute la haute vallée de l’Aude à la manne touristique que représentent les gogos attirés par le montage de Plantard et qui sont prêts à payer cent fois son prix le moindre souvenir de famille… Bref, neveu de curé il y a bien. L’erreur ne porte que sur le nom. C’est un neveu de l’abbé… Boudet.
J’espère que ceux à qui ces noms ne disent rien seront assez alléchés, auront assez envie de comprendre de quoi l’on parle pour se précipiter sur l’ouvrage d’Introvigne.

[1] Ce qui n’est pas une preuve d’inexistence.

Wednesday, November 01, 2006

Un poème de Jacques Tallote Botelli

Un de mes correspondants m’envoie ce poème. Comme j’ai aimé, je le cite . J’ai aimé l’ambiance onirique ou peut-être la rencontre de ce texte avec l’ambiance du Caucase que je parcourais au travers de dépêches d’agence au moment où je l'ai reçu.

Ami, venu du Haut Pays porter, de ton amour, la preuve,
tu tends, transi, ta lettre fermée de cire verte.

Tes rêves, le cercle enneigé de la place
ne les contient plus, ils volent entre les toits pointus,
indécis, sans repos,
fragments de carte que sème le vent des vallées.

La main d'un autre (à cette heure endormi), brisera le sceau de ta lettre que tu serres comme le pan du manteau
de celle qui veut fuir. Il dépliera (mal réveillé) la lettre
entre les bêlements, près de l'octroi, et la neige,
glissant d'une corniche, mais ne comprendra pas,
n'ayant lu que décrets agraires, impropre à recevoir
la preuve avant que l'énigme s'énonce.

Jacques Tallote Botelli

Que fais-tu ? (2)




Revenons aux images du 11 septembre. Si l’Amérique a suivi comme un seul homme la structure mythique de la séquence en boucle de ses télévisions, l’Europe s’y est craquelée avant de se briser, sauf dictature imprévisible dans les années à venir. Trois jours après les faits, une émission nocturne d’Antenne 2 expliquait déjà que les représailles annoncées sur l’Afghanistan réalisaient en fait un projet caressé par les pétroliers anglo-saxons durant de discrets entretiens à Berlin l’été précédent. En d’autres termes, le mythe se brisait d’emblée.
Quelques jours plus tard, la France connaissait une catastrophe aussi puissante d’impact que le 11 septembre : l’explosion de l’usine AZF. L’événement aurait pu, convenablement traité, induire un mythe de renouvellement. Au lieu de quoi, on a vu suinter une peur malsaine et un règlement de comptes d’une rare bassesse : avant toute enquête, on nous donnait officiellement un verdict d’accident et l’on désignait à la vindicte populaire… les victimes, les ouvriers de cet atelier. On assistait à un débat écologiste larvé sur les dangers des usines à risque, on cherchait à incriminer Total et, pour qui réfléchissait un minimum, cela sonnait comme une revanche assez mesquine sur l’affaire de l’Erika ; et l’on avait l’impression que les autres hypothèses, à commencer par celle d’un attentat à grande échelle, étaient repoussées sans examen pour ne pas fâcher on ne sait quelle puissance, pays de l’OPEP, parti politique local, voire même les USA ou certains de leurs partisans exigeant un statut de victimes privilégiées comme d’autres se réservaient, toujours en France, l’usage exclusif du terme génocide, du moins jusqu’aux délires de Carla del Ponte et de ses épigones contre les Serbes. En France, AZF l’oubliée marque le point d’inflexion mais, loin de permettre une refondation dans l’espérance, l’explosion joue comme un traumatisme non soigné, lequel induit culpabilisation, sentiment de mensonge sans possibilité d’accès à la vérité, angoisse et peur. Et je rappelle que, dans cette série d’articles, je ne traite pas des responsabilités réelles mais de l’impact de l’information sur l’inconscient collectif[1]. Or l’information, en dehors d’une ou deux émissions courageuses, a surtout consisté en un défilé d’experts ou labellisés tels qui venaient asséner des « vérités » à croire sur parole. Circulez, y a rien à voir, et laissez parler les doctes ! Soyez encore heureux qu’on vous les amène sur les écrans, ces doctes, pour jeter à bas vos superstitions, peuple sans cervelle. Et pas de débat. Les témoins ne peuvent rien voir, pas plus que Fabrice à Waterloo ; seuls les Napoléon de la Justice et de l’Université ont la vision globale nécessaire.
Mais on a tout de même vu, en particulier lors de la reconstitution qui devait définitivement assurer l’hypothèse de l’erreur humaine dans AZF même et qui tourna en 2 minutes au grand guignol. Rappelons, pour mémoire, que les experts prétendaient qu’on avait déversé par erreur un produit chloré sur l’ammonitrate et que la réaction chimique s’était amorcée je ne sais plus pourquoi, un cadavre de chat ou une histoire du même genre. Le jour où l’on devait faire détonner en petit ce mélange hypothétique, l’odeur de chlore chassa les participants toussant et haletant, doctes et juges, sans parler des médias, dès l’ouverture du sac. Exit l’erreur humaine, en tout cas celle ci. On enterra donc derechef AZF dans le placard des choses qui fâchent, telles que le procès de Milosevic à la défense un peu trop efficace, les promesses de Chirac ou l’évolution de certaines banlieues. Mais tant d’enterrements finissent par donner le sentiment d’un pays qui meurt étouffé par l’inachevé.
Revenons aux images et à l’information. Les premières qui parviennent d’AZF, ce sont celles d’une autoroute jonchée d’éclats de verre et d’épaves entre lesquelles erre un journaliste solitaire[2]. C’est une étrange impression de déjà vu qui s’en dégage, du moins pour les lecteurs assidus de BD qui reconnaissent des séquences de Simon du Fleuve ou de Valérian et Laureline. On a des descriptions de ce genre dans la SF, tant américaine que française : c’est l’univers post-atomique, celui qui se reconstruit comme monde tribal ou mafieux après l’effondrement de la civilisation. Par delà cette autoroute qui semble le sceau d’un futur régressif longtemps prophétisé, une tour se dresse encore, rouge et blanche, de forme allusivement phallique, au bord d’un cratère boueux. Tout ce qui reste de ce monde explosé, c’est donc une virilité de métal ou de béton.
Nous ne sommes pas dans le régime hermésien. Ce phallus dressé appartient à l’imaginaire du combat, du régime diurne des oppositions manichéennes, des monstres que doit vaincre le héros, de la lumière affrontant les ténèbres. Il n’est pas question de régénération mais de victoire sur le dragon, un dragon que manifeste assez bien cette autoroute qui serpente autour de l’usine détruite. Il n’est pas non plus indifférent que cela se passe à Toulouse, ville des cathares, des troubadours et des Jeux Floraux : c’est encore l’Occitanie victime de la rapacité du Nord auquel s’assimile fantasmatiquement Total, les multinationales ayant pris dans l’imaginaire politique la place des envahisseurs ou de l’Inquisition. En filigrane, ce combat destructeur entre le héros (la tour d’AZF) et le dragon autoroutier, combat faussement chevaleresque puisque ce serait celui d’un pollueur contre un autre, loin de délivrer la princesse Toulouse la blesse irrémédiablement. Toulouse la rose, Toulouse de Clémence Isaure, dame des troubadours, et même d’Ariane au nom de femme mais très ambiguë puisqu’elle envoie des fusées phalliques dans le ciel.
La séquence mythique est relativement cohérente mais elle ne peut fonctionner qu’en inversion du régime diurne. Si le héros est représenté par la tour d’AZF et le dragon par l’autoroute de ceinture qui enserre (enferme ?) la Dame du capitole, la Ville, le combat s’achève par la mort définitive du faux chevalier et la mort uniquement symbolique et temporaire du grand serpent. La Dame n’en est pas délivrée mais meurtrie. Et pour les oreilles francophones, ce pourrait être non la princesse attendue mais une dame « vile »[3]. C’est un conte sans issue qui ne conduit qu’au constat de mort et d’échec. L’inconscient collectif ne pouvait en tirer qu’une leçon : dans le monde réel, l’héroïsme détruit tout ; pour vivre heureux, évitons l’univers diurne et ses corollaires, l’effort, le sentiment d’identité, les sommets et les gouffres.

Depuis, il n’y a pas eu d’événement, en France, qui puisse induire un sentiment de renaissance assez puissant pour la rendre effective et les commentateurs ne cessent de parler de « fin de règne », une fin qui n’en finit pas de finir et qui laisse les gens sur l’impression que les choses vont mal et qu’elles iront de plus en plus mal, ce qui paradoxalement les incite à une certaine confiance dans les gouvernants. Tout comme la « fin de règne », ces rapports au pouvoir plongent loin dans l’histoire, jusqu’à l’époque où les rois se voulaient les pères de leurs peuples. C’est une confiance de désespoir, le sentiment d’un dernier rempart contre l’adversité. La France serait mûre pour un homme providentiel, à ceci près qu’il n’y en a pas. Elle ne l’est pas tout à fait pour une jacquerie.

[1] Au vu de l’enquête, officielle et surtout non officielle, j’ai encore deux hypothèses en lice concernant l’événement lui-même. Je sais que le verdict condamnera Total parce que les politiques veulent une peau de pollueur pour faire bien dans leur tableau de chasse ; l’attentat ne sera jamais évoqué parce que, dans ce cas, les frais d’indemnisation seraient à la charge de l’Etat. Les hypothèses les plus probables au vu des données physiques, celle d’un essai militaire qui aurait mal tourné et celle d’un accident assez particulier dans l’usine voisine, celle qui fabrique des explosifs militaires et le carburant d’Ariane, engageraient aussi financièrement et moralement l’Etat. Elles seront évoquées dans un siècle, quand les historiens auront le droit de travailler sur les archives nécessaires.
[2] J’ai cherché à retrouver ces images sur Internet, mais je n’y suis pas parvenue.
[3] Quelque temps plus tard, l’affaire Baudis prolongera cette inversion mythique comme des variations sur le thème de la dame vile, qu’il s’agisse de la prostituée dénonciatrice ou de la ville corrompue ; le tueur en série prolongeant aussi le thème du faux héros diabolique.