Je ne parlerai
que de mes coups de cœur et de mes étonnements. Le premier stand que j’ai
abordé proposait avec quelque provocation un « p’tit sniff ».
Diantre ! En fait, il s’agit d’un
petit diffuseur individuel de parfum que l’on active d’un doigt et qui permet
mille jeux : un parfumeur l’utilisera pour faire découvrir ses nouveautés
aux clients, un thérapeute y verra l’occasion de détente pour un patient, un
éducateur lui trouvera une utilité pédagogique permettant aux enfants de
reconnaître et nommer les odeurs. Moi qui pensais ne pas avoir beaucoup de nez,
j’ai pu identifier les composants d’une dizaine d’élaborations odorantes
complexes ; je n’en revenais pas ! Et j’ai vu de suite une autre
utilité, pouvoir traverser certaines stations de métro en respirant autre chose
que des relents d’égout. Trois créateurs furent à l’origine de cet objet
insolite, Valérie Pasmanian pour les parfums, Michel Pozzo pour la conception
du diffuseur et sa miniaturisation, Helmut Dippold pour le design. Site, page
facebook, le P’tit sniff semble aussi implanté à Paris.
J’ai rêvé devant
les lunettes en bois. L’artisan qui les fabrique aux Voivres, dans les Vosges,
sous la marque In’Bô fabrique aussi des vélos en bambou et fibre de lin et… des
skateboard de hêtre. On sent l’écho de ses passions de jeunesse ! Dans un
tout autre genre, une petite voiture électrique prévue pour la conduite en
fauteuil, donc pour les handicapés, intelligente et moins laide qu’on aurait pu
le craindre. Chez Kimsi, à Saint-Aubin la Plaine, site et page facebook. Une
autre voiture électrique, la Bee Bee, a pour particularité un châssis modulable
et évolutif, mais je n’ai pas tout compris ! Voiture de plage ou de ville,
utilitaire, mais trois modèles différents ou trois en un ? Le vendeur
parlait avec un homme sérieux et j’ai rengainé ma curiosité.
A Tain
l’Hermitage, sous la marque Manu Fêtes, on trouve un créateur de drapeaux,
depuis les pavillons officiels de tous les pays jusqu’aux voiles publicitaires.
Ils se déclinent dans tous les formats, comme les mâts et les hampes auxquels
on les associera. On a même des bannières de pèlerinage, qui voisinent
pacifiquement avec les fournitures de mairie, buste de Marianne, écharpes de
maire, d’adjoint ou de simple conseiller, ruban tricolore pour inaugurations,
cocardes, coussins de présentation et autres impédimenta. N’oublions pas les
écussons militaires et les fanions d’association.
Il me reste à
évoquer les plus insolites. Une bande de filles présente le Pisse debout,
gadget qui réjouira les psychanalystes freudiens qui croient encore que les
femmes souffrent toutes de l’absence de pénis (ne leur ôtez pas leurs
illusions, les filles, ils en feraient une dépression !). Mais ce machin à
usage unique (heureusement) fabriqué à Montpellier à partir de pin des Landes
transformé en papier en Charente a son utilité dans certaines toilettes
publiques mal entretenues ou quand de tels édicules manquent, qu’il n’y a pas
de buissons bien drus pour se dissimuler… Enfin, nous avons toutes connu ce
type d’inconfort ! Et peut-être pour nous donner l’occasion de l’utiliser,
le stand le plus proche propose un vin blanc étonnant : un vin de kiwi, dont
le jus vinifié se laisse boire sans problème et pourrait accompagner des fruits
de mer, des poissons, des légumes frits. Un peu acide, mais pas plus qu’un vin
jeune. Reste à savoir combien d’années il se garde, puisque c’est la première
production des jeunes de Longonya.
Pourquoi cet
écho d’un salon d’artisanat, cet article plus léger que mes messages
habituels ? L’art de vivre qu’il représente, même s’il n’est accessible
qu’avec quelques moyens, n’est pas une évocation nostalgique de la France
rurale des années 1950 ; il trace des chemins vers un autre mode
économique qui conjuguerait innovation et tradition, localisme de la production
et échanges au long cours via internet. Ce mode économique qui tâtonne encore
entre luxe et quotidien pourrait offrir une alternative viable au capitalisme
de grands groupes, ne laissant à ces derniers que la guerre et l’espace.
A suivre.
P.s. Je n'ai pas réussi à importer les photos prises à cette occasion. Vous les trouverez sur ma page Facebook, dans l'album dédié.
P.s. Je n'ai pas réussi à importer les photos prises à cette occasion. Vous les trouverez sur ma page Facebook, dans l'album dédié.