Tuesday, March 20, 2012

Congrès du SIEL






"Le Général de Gaulle appelle Français ceux qui ne veulent pas que la France meure". C'est à cette hauteur que le SIEL entend réunir les patriotes contre les innombrables menaces qui pèsent sur les valeurs de la France : Indépendance de la Nation, Souveraineté du peuple, autorité de l'Etat, défense des libertés de la pérennité de notre civilisation. Réunissons enfin les Français sur la France Paul Marie Coûteaux

Samedi 24 mars 2012
de 13 h. à 18 h.

Le S.I.E.L vous convie à son

CONGRES FONDATEUR

auquel participeront les principales personnalités de l’Union des Patriotes,
et

MARINE  LE  PEN

Maison de la Chimie
28 Rue Saint Dominique – 75007 PARIS
(Métro : Invalides)





Entrée gratuite pour les membres – Entrée non membres 10 €


Saturday, March 03, 2012

Mémoire, sœur obscure…



Le plus intéressant de Lyall Watson, c’est l’hypothèse d’une mémoire partagée qui transcende les espèces et pourrait remonter aux origines de la vie si ce n’est de l’univers. C’est une notion très proche de celle des annales akashiques dont parlent les Théosophes mais au lieu d’en tirer une sagesse abstraite, il y voit plutôt la source d’une libération possible par rapport à la tyrannie des gènes. J’avais remarqué dans un article paru l’an dernier dans Liber Mirabilis[1] l’étrangeté des mythes mayas et de ceux d’autres peuples amérindiens pour qui la pérennité des astres et la régularité de leur course ne sont pas assurées : Ce sont les hommes qui, par leurs rites et sacrifices, par le don de leur sang, leur permettent de maintenir leur énergie et assurent la tranquillité de l'univers. En dehors de cette aire culturelle, tant en Eurasie qu'en Afrique, si la Terre peut connaître des phases de chaos et de destruction, le ciel offre la certitude de la perfection et l'image même de l'ordre. Quel traumatisme avait-il pu inscrire ainsi dans l'inconscient collectif des Mayas, Olmèques, Toltèques et autres la notion d'une fragilité cosmique ? Si nous regardons une carte, nous voyons que les Mayas occupent une partie de l'isthme reliant l'Amérique du Sud à celle du Nord : la presqu'île du Yucatan et les Chiapas au Mexique, le Guatemala, Belize et les zones frontalières du Salvador et du Honduras. Que l'on accepte la datation basse qui fait peupler le continent américain vers 20000 BP, pendant la dernière glaciation permettant de passer à pied sec le détroit de Behring ou les hypothèses plus récentes qui remontent cette arrivée à 40 voire 60 000 ans BP, on ne voit pas très bien ce qui aurait pu causer un tel trauma.
Du moins ne voit-on pas la source de ce traumatisme dans la fourchette de dates correspondant à la civilisation maya (de -1600 à environ 700) ni même si l’on considère le peuplement par des tribus plus ou moins nomades contemporaines de notre magdalénien. Il faudrait remonter à plus de 65 millions d'années, lorsqu'une météorite pour ne pas dire un petit astéroïde a percuté la Terre sur l'actuelle presqu'île du Yucatan, très précisément sur le site de Chicxulub près du village de ce nom. Un caillou de 10 km de diamètre, lancé à près de 20 km/s, cela fait du dégât et si l'angle d'impact n'avait pas été aussi rasant (entre 20 et 30°), nul ne sait si la Terre aurait gardé sa cohésion. Un cratère de 180 km de diamètre, c'est déjà une belle cicatrice ! Un tel cataclysme, s'il s'était produit aux temps historiques, en présence des hommes, expliquerait largement que, pour la culture concernée, le ciel soit le lieu de tous les périls et que le soleil risque de s'éteindre, voilé par une nuit sans fin prévisible. Mais comment expliquer qu'un traumatisme n'ayant touché que des espèces animales dont aucune, semble-t-il, ne fait partie des ancêtres de l'homme influe sur l'inconscient collectif de ces tard-venus dans la région ? Y a-t-il une mémoire des pierres capable d'inscrire en l'homme des peurs et des obsessions ?
A cette question que je posais dans l’article sans apporter de réponse, l’hypothèse d’une mémoire transpersonnelle et universellement partagée donne une solution élégante.

Il faudrait alors s’interroger sur le rapport qu’elle entretient avec le temps. J’ai rendu compte ici, il y a quelques mois, du dernier livre de Bertrand Meheust[2], Les miracles de l’esprit : Qu’est-ce que les voyants peuvent nous apprendre ? dans lequel il définissait la voyance comme « un état limite de la mémoire ». S’il s’agit de cette mémoire transpersonnelle dont Watson pose l’hypothèse, et l’on ne voit pas bien de quelle autre il serait question, il faut alors admettre qu’elle échappe à l’espace-temps, qu’elle surplombe la succession des trois déesses indoeuropéennes du déroulement de la vie, Parques ou Moires. D’un point de vue physique, on aurait alors la tentation de l’inscrire dans le vide quantique, cet état où nos repères et nos équations s’effondrent et que nos mathématiques ne savent pas décrire. J’avais alors rappelé que Mnémosyne, dans le panthéon grec et particulièrement chez Homère connaît tout ce qui est, qui fut et qui sera, dépassant largement le simple enregistrement de souvenirs individuels. Je notais au passage que cette formule homérique qui unit passé, présent et futur en une seule conscience surplombante sera exactement reprise comme attribut divin dans la liturgie chrétienne. En d’autres termes, pour un Grec de l’empire, nourri de culture hellénistique, ayant forcément lu Homère et les grands tragiques, l’omniscience de Dieu est mémoire. Par ce rappel d’Homère, Meheust ouvre des horizons que je qualifiais de vertigineux.
Parmi ceux-ci, on ne peut éluder le rapport de cette mémoire totale et de la liberté, donc de l’imprévisibilité qui s’exprime dans et par le temps en s’accommodant des divers déterminismes. Impossible de s’en sortir sans insister sur les incertitudes d’Heisenberg et la signification de la fonction d’onde des particules fondamentales. Vues de notre univers, ces incertitudes soulignent les limites de notre science. Vue à travers cette mémoire, la fonction d’onde décrit le passage de l’état indescriptible que nous appelons assez maladroitement un vide à l’état localisé, descriptible. Les physiciens qui l’ont découverte à leur cœur défendant et comme à reculons étaient pour la plupart horrifiés de son caractère statistique et du manquement au déterminisme que cela représentait. Que l’univers ait du jeu dès l’origine les accablait. Jusqu’à ce que l’intrication quantique qu’on appelait alors le paradoxe d’Einstein-Podolsky-Rosen soit démontrée expérimentalement par l’expérience d’Alain Aspect à Orsay en 1982[3], certains espéraient encore que des variables cachées resserreraient les boulons du cosmos. Mais si nous renversons la perspective, la liberté permise à la particule émergente par le processus qui la localise partiellement n’est pas absolue. La fonction d’onde peut aussi se lire comme la naissance ou le germe d’un déterminisme qui croît avec les grands nombres.

(à suivre)


[1] Geneviève Béduneau, « Le mur du temps », Liber Mirabilis n°63, janvier-février 2011, pp.18-52.
[2] Bertrand Meheust, Les miracles de l’esprit : Qu’est-ce que les voyants peuvent nous apprendre ?, Les empêcheurs de penser en rond, La Découverte, Paris, 2011.
[3] Trente ans seulement…

Friday, March 02, 2012

Quelques réflexions



Mon travail m’oblige à entendre de très nombreux répondeurs téléphoniques. Depuis deux ou trois ans, je constate une mode de plus en plus prégnante : faire enregistrer le message, en tout ou en partie, par ses enfants. Tout se passe comme si la famille, valeur décriée par tous nos médias, se réaffirmait avec toute la force de l’inconscient à travers ce message d’absence.


En continuant la lecture de Lyall Watson, je suis frappée de la manière dont la biologie, poussée dans ses derniers retranchements pour devenir explicative des phénomènes de la vie, ouvre sur un dualisme à tous les niveaux. Polarisation/dépolarisation des neurones, dualité des hémisphères cérébraux, mais déjà dualité symbiotique des composants de la cellule, l’ensemble de toutes ces divisions débouche sur le vieux dualisme corps/esprit mais revisité à l’échelle de la planète si ce n’est de l’univers. Ce qu’il nomme le contingent, jouant sur l’étymologie latine cum-tingens (ce qui touche ou tient à tout) avec l’ambiguïté du sens philosophique qui l’oppose à l’absolu, a tous les attributs du monde des Idées platoniciennes, un monde où se créent les modèles et les formes par lesquels s’enracinent la vie, l’intelligence, la culture, monde sans lequel l’homme ne pourrait émerger. Mais ce dualisme le plus profond, celui qui oppose l’égoïsme du gène au contingent platonicien et s’exprime au travers des archétypes et des mythes, crée aussi en l’homme un conflit schizophrénique fondamental. Nous sommes là quelque part entre la gnose et la définition augustinienne du péché originel, concupiscence comprise puisque le gène n’a d’autre visée que sa reproduction. On peut alors s’interroger sur les entrelacs intellectuels, les embrassements inconscients de la théorisation scientifique et de l’éducation religieuse des pays anglo-saxons, visibles même chez un homme dont la curiosité philosophique s’est ouverte beaucoup plus largement. La synthèse qu’il opère entre Darwin, Jung et Platon exige Augustin comme catalyseur. 

Ce constat m’effraie. Il suggère que l’avance prise au XIXe siècle par le monde « occidental » et particulièrement les pays à forte présence calviniste dans les domaines scientifiques et technologiques, l’orientation idéologique donnée à la recherche, ne sont pas une simple fluctuation dans l’histoire des civilisations comme je le pensais jusqu’ici mais la résultante d’un choix inconscient dans l’arborescence des possibles. 

Nous avons l’habitude de considérer la science, notre science mathématisée qui ramène tous les phénomènes à des équations dans un espace abstrait, comme l’unique voie heuristique de connaissance de l’univers. En fait, il s’agit surtout d’un buisson de savoirs dont chaque embranchement anéantit d’autres possibles, d’autres découpages du réel. En étudiant le I Jing, j’avais déjà remarqué que la divergence de la science chinoise et de la nôtre se situait à un niveau extrêmement fondamental, celui où l’espace et le temps se différencient. Nous traitons le temps comme une dimension spatialisée. Le I Jing ramène l’espace à un mode du temps – un temps discontinu, en quelque sorte quantique. Nous pouvons dater ce choix dans notre propre parcours : c’est celui des Eléates qui ont donné primauté à Parménide contre Héraclite. J’ignore si la Chine a connu et rejeté une vision parménidienne.

On ne peut nier la fantastique fécondité de cet élagage des possibles. Pourtant me trotte en arrière-fond la phrase de l’Evangile : « A quoi sert à l’homme de gagner le monde s’il vient à perdre son âme ? »


Le monde est plein d’énigmes comme le notait Charles Fort, de coquecigrues en maraude auxquelles on trouve à grand effort des explications triviales mais capillotractées. Des sons rugissent au fond des océans et dans les villes, comme une respiration de géants ; des trous circulaires s’ouvrent dans le sol sans prévenir, sans le moindre séisme précurseur ; on voit passer dans le ciel des structures grandes comme un terrain de football et que nul n’a fabriquées ; des entités s’invitaient autrefois sur les photos argentiques mais semblent fuir les numériques, laissant place à des effets lumineux qui permettent tous les scepticismes, à commencer par le mien. Mais ces émergences du merveilleux se font dans les interstices, entre les branches solidifiées de la science, ce qui fait que nul ne les étudie sinon quelques poignées d’amateurs qui oscillent entre mythe et raison. Mais imaginons que la science ait poussé autrement, qu’elle n’ait pas tout calé sur les ressorts et les boules de billard, le mouvement des mobiles et la trajectoire des boulets. Il y suffirait de peu : des fenêtres sensorielles légèrement décalées par rapport aux nôtres comme il en existe déjà dans le monde animal. D’où vient que les chiens réagissent à la présence d’entités invisibles pour nous, comme certains fantômes ou certains OVNI ? Comment les perçoivent-ils ? Une forme, un mouvement, une odeur, un vide ? Un spécialiste de chimie physique s’est-il déjà demandé pourquoi tous les contes celtiques prétendent que les êtres de Faërie ne supportent pas le contact de l’argent ? Résoudre cette question permettrait peut-être de statuer sur la nature des êtres du folklore au lieu de se baser sur des présupposés philosophiques pour en accepter ou nier l’existence indépendante de notre propre esprit.
(à suivre)