Revenir sur l’identité. Une discussion sur ce thème existe sur l’Agora du GRECE.
http://www.grece-fr.net/agora/index.php?showtopic=66
à partir d’un article de Robert de Herte paru dans la revue Eléments n°113, été 2004, sous le titre « Liberté, égalité, identité » et disponible à l’adresse
http://www.grece-fr.net/agora/index.php?showtopic=66
à partir d’un article de Robert de Herte paru dans la revue Eléments n°113, été 2004, sous le titre « Liberté, égalité, identité » et disponible à l’adresse
Robert de Herte écrit : « Un premier paradoxe est que l'identité désigne à la fois ce qui nous distingue des autres et à ce qui nous rend semblable à eux ou à certains d'entre eux. L'identité renvoie aussi bien au spécifique qu'à l'identique, au semblable qu'au dissemblable, à la différence qu'à la ressemblance. D'un côté, elle répond à une logique de définition du sujet (" qui suis-je ? "), de l'autre à une logique d'appartenance (" sur quoi se fonde ma sociabilité ? "). Dans le premier cas, elle dit en quoi je diffère de tout autre que moi. Dans le second, elle fonde le lien social qui m'unit à tous ceux qui partagent les mêmes valeurs symboliques, les mêmes pratiques sociales, les mêmes formes de langage. Le concept d'identité s'articule de façon dialectique à l'interface de l'appartenance et de la singularité. »
Une telle définition, aux yeux d’un théologien, n’est pas tenable car elle confond la personne unique avec l’identité, terme dont la parenté linguistique avec identique saute aux yeux ; ce n’est donc pas à la question « Qui suis-je ? » qu’elle répond, mais à une interrogation plus subtile : « A quoi suis-je identique ? » En d’autres termes, l’identité est une problématique de la nature, d’une nature travaillée par ce que j’ai, dans un article déjà ancien, nommé l’enhypostasiation, la tension vers l’unique. C’est, d’un certain point de vue, la question posée en hébreu par le nom de l’archange Michel, Mikael, « qui est comme Dieu ? » et l’on sait que les fonctions de cet archange sont triples. Il est le guerrier qui terrasse le dragon, qui le fixe de la rectitude de sa lance, vérité devenant axe du monde ; il est le diacre de la liturgie céleste préposé aux encensements, celui qui fait respirer aux fidèles le parfum de la présence divine ; il est enfin celui qui pèse les âmes dans la balance du jugement. Le combat, le rite et plus précisément ce qui se respire, l’évaluation.
A quoi, à qui suis-je identique ? Sans aucun doute aux autres hommes, par opposition à l’animal. La variabilité de l’ADN humain porte sur 0,1% du code génétique, ce qui signifie que toutes nos différences surgissent comme la vague sur l’océan, sur un fonds commun beaucoup plus essentiel. Est-ce à dire que ces différences sont à gommer ou à négliger ? Si nous étions des animaux, j’aurais tendance à répondre oui mais nous ne sommes pas des singes ou des chèvres ; chez nous, hommes, la biologie n’est que le substrat qui permet l’épanouissement de la culture.
A quoi, à qui suis-je identique ? D’abord à ceux qui parlent ma langue maternelle, langue de mots, de signes corporels, de gestes…
(à suivre)
Une telle définition, aux yeux d’un théologien, n’est pas tenable car elle confond la personne unique avec l’identité, terme dont la parenté linguistique avec identique saute aux yeux ; ce n’est donc pas à la question « Qui suis-je ? » qu’elle répond, mais à une interrogation plus subtile : « A quoi suis-je identique ? » En d’autres termes, l’identité est une problématique de la nature, d’une nature travaillée par ce que j’ai, dans un article déjà ancien, nommé l’enhypostasiation, la tension vers l’unique. C’est, d’un certain point de vue, la question posée en hébreu par le nom de l’archange Michel, Mikael, « qui est comme Dieu ? » et l’on sait que les fonctions de cet archange sont triples. Il est le guerrier qui terrasse le dragon, qui le fixe de la rectitude de sa lance, vérité devenant axe du monde ; il est le diacre de la liturgie céleste préposé aux encensements, celui qui fait respirer aux fidèles le parfum de la présence divine ; il est enfin celui qui pèse les âmes dans la balance du jugement. Le combat, le rite et plus précisément ce qui se respire, l’évaluation.
A quoi, à qui suis-je identique ? Sans aucun doute aux autres hommes, par opposition à l’animal. La variabilité de l’ADN humain porte sur 0,1% du code génétique, ce qui signifie que toutes nos différences surgissent comme la vague sur l’océan, sur un fonds commun beaucoup plus essentiel. Est-ce à dire que ces différences sont à gommer ou à négliger ? Si nous étions des animaux, j’aurais tendance à répondre oui mais nous ne sommes pas des singes ou des chèvres ; chez nous, hommes, la biologie n’est que le substrat qui permet l’épanouissement de la culture.
A quoi, à qui suis-je identique ? D’abord à ceux qui parlent ma langue maternelle, langue de mots, de signes corporels, de gestes…
(à suivre)
No comments:
Post a Comment