Puisqu'il s'agit d'une montagne sacrée désormais et qu'on dispute sur la date de sa sacralisation -- certains la jugent récente, je la pense pour ma part protohistorique, mais qu'importe... Quelques vues de la belle et dangereuse séductrice.
Thursday, December 27, 2012
Chroniques de la fin du monde 5
Ah, que le pech de Bugarach est
beau au coucher du soleil ! Le monde continue, personne dans la région n’a
vraiment cru que la Terre s’arrêterait de tourner ni que ce coin de Razès
serait l’île épargnée dans un océan de destructions en tout genre. Des curieux
sont venus, surtout pour voir la horde de journalistes accourus du monde entier
pour couvrir un événement inexistant, la ruée attendue des survivalistes et des
sectes. Il y avait bien quelques ésotéristes et quelques figures du new age,
mais c’était la petite douzaine d’habitués de Rennes-le-Château et
Rennes-les-Bains, chercheurs de trésor ou de tombeau sacré, et les animateurs
de stages déjà bien implantés localement. Certains anciens comme Jean-Luc
Chaumeil revenaient sur leurs traces refroidies de longue date. S’agissait-il
de simple curiosité, s’agissait-il de profiter de la foule journalistique comme
d’un tremplin pour revenir sur le devant de la scène ? Ou simplement de passer un bon moment avec les
copains, ce qui était après tout ma propre motivation ? Et comme prêts à
défendre leur domaine contre sauvages et médiateux, on voyait aussi les
randonneurs Amis du Pic, en grand
uniforme.
Quelques uns avaient essayé de
transformer la chose en fête, en carnaval qui ne dirait pas son nom. On put
ainsi croiser de rares extraterrestres, la soucoupe volante du Père Noël dont
les rennes, ici, se transforment en villages et qui doit bien changer
d’équipage, une pin-up posant pour les calendriers de routiers, un James Bond
de hasard dont le smoking tranchait sur les dreadlocks des adeptes du
développement écologique et personnel. Mais la vraie manne, le vrai cadeau de
Noël maya fut pour les restaurateurs, ceux de Bugarach comme ceux des environs.
Trois centaines de journalistes, cela ne vit pas de l’air du temps !
Quant aux gendarmes, nerveux le
matin tant ils avaient été chauffés par les discours alarmistes de Fennech,
président de la Miviludes, ils étaient déjà largement hilares en fin
d’après-midi. Au moins, Fennech se sera-t-il ridiculisé à la face du monde et,
pour ma part, je m’en réjouis : la police de la pensée et des mœurs
d’inspiration rationaliste est aussi odieuse et insupportable que toute autre
inquisition. Et ce n’est pas Massimo Introvigne qui me contredira.
Reste à comprendre comment, d’une
simple discussion de bistro entre le maire de Bugarach (196 habitants) et un
journaliste de L’Indépendant,
quotidien local, rapportée en rigolant par ce dernier dans les colonnes de son
journal a pu d’une part faire fusionner deux lignées mythiques jusqu’ici
distinctes et, d’autre part, déclencher une telle agitation des médias et des
autorités. Ce n’est certes pas la première fois qu’on annonce une fin du monde
ni même la première fois que quelques journaux locaux reprennent la nouvelle
pour remplir leurs fins de pages. Les vrais cataclysmes, eux, ne frappent pas à
la porte avant d’entrer en action. Ils frappent, tout simplement. Quelque
chose, dans la mythologie en gésine autour de Rennes-le-Château, avait-il
préparé le terrain des croyances ? Il est vrai qu’on retrouve dans le
discours de Plantard et sa reprise par Gérard de Sède ou Henry Lincoln la
thématique du roi caché qui implique un renouvellement des temps après une
série de catastrophes mais, dans la saga du Grand Monarque, il s’agit de
guerres très humaines, de désastres politiques ou politico-religieux. Et cela
n’explique pas qu’on vienne du Japon, de Chine ou de Corée couvrir
l’inexistant.
Et le lendemain... A part un étrange soldat accompagné de son chien que filmaient de tout aussi étranges cinéastes, le seul évènement de Bugarach fut le trophée des chasseurs.
Tuesday, November 20, 2012
Juste un mot à l’intention des émules parisiennes des Pussy Riots
Que ne lit-on pas sur les pauvrettes venues s’amuser et qui furent « molestées » par les vilains garçons manifestants ! J’étais trop loin, j’ai seulement entendu une minute de clameurs. Mais l’AFP, me semble-t-il, a eu la bonne idée de mettre en ligne une photo. On y voit une jeune femme dévêtue en costume sado-maso des plus classiques comme les professionnelles de la rue Saint-Denis n’osent même pas en porter et coiffée d’un voile de bonne sœur. Ludique ? Soit. Le fantasme n’est pas très neuf et, d’ordinaire, plutôt masculin. Mais lorsque l’on vient s’exhiber dans cet appareil pour railler ce que ceux que l’on vise considèrent comme le plus sacré, cela s’appelle plutôt de la provocation. Et quand on provoque – c’est un jeu auquel j’ai joué aussi dans d’autres contextes du temps de ma folle jeunesse, je sais de quoi je parle – on doit être prêt à assumer les conséquences, les réactions de ceux qu’on asticote. Venir ensuite pleurnicher parce que l’autre a réagi n’est pas très cohérent et devrait n’être accueilli que par un « Eh bien, il ne fallait pas y aller, ma belle ! » C’est en tout cas ce que m’aurait dit ma mère, suffragette de gauche s’il en fut ! Mais l’enjeu de cette provocation là, c’était peut-être justement de pousser à bout quelques manifestants pour pouvoir ensuite piauler, se présenter en victimes et obtenir la punition paradoxale de ceux qu’on a incité au délit. Ruse de guerre peut-être efficace mais particulièrement inélégante.
En tant que femme et assez
chatouilleuse sur ce qui me renverrait à ce que j’ai appelé l’éducation en
« femme-ne-pas », c’est une ruse qui me fait honte.
Libellés :
Coups de gueule politiques,
Politique française
Monday, November 19, 2012
Du bon usage des chaussures
-- J’y étais !
-- Où ça ?
-- Aux manifs, bien sûr !
Aux deux manifs.
Ce dialogue résume l’ambiguïté de
ces journées de lutte contre la loi sur le mariage homosexuel dit
frauduleusement « pour tous » et comment, au lieu d’unir toutes les
forces contre l’imbécillité monstrueuse du texte en préparation, elles furent
divisées en une manif également « pour tous » et une autre, censément
aux extrêmes. Bref, pour ne pas se tromper d’adversaire, il fallait aller aux
deux, même – et surtout – si l’on ne partageait pas toutes les idées des autres
manifestants. Et donc j’ajouterai une photo des deux. 200 000 participants
pour l’une, 20 000 pour l’autre, cela fait longtemps que le pavé de Paris
n’avait été battu avec une telle force.
Comme l’a fort bien montré Claude
Lévi-Strauss, les structures de la parenté ne sont pas des milliers dans les
sociétés humaines et toutes les variantes culturelles se ramènent à quelques
modèles simples qui sont le pont-aux-ânes des études d’ethnologie : filiation
patrilinéaire ou matrilinéaire (on hérite en ce cas de l’oncle maternel, comme
on le lit encore en filigrane des romans arthuriens et des canetons de Disney),
mariage matrilocal ou patrilocal fixant la demeure des jeunes époux, exogamie
donnant la préférence à la cousine croisée ou endogamie qui mène à épouser sa
cousine germaine du côté paternel. A cela s’ajoutent les interdits de proximité
qui étendent plus ou moins le refus de l’inceste. Au bout du compte, les mœurs
idéales de chaque peuple se résument en une formule mathématique courte et
parlante. J’ajouterai que, si plusieurs cultures ont donné une place honorable
à l’homosexualité, aucune n’a eu l’idée d’en faire la base d’une famille car c’est bien ce que signifie
ce projet de loi aussi sot que grenu.
Qu’y a-t-il derrière cette mode
pour ne pas dire cette rage qui saisit brusquement les élites politiques des
cultures dites « occidentales » de vouloir détruire le mariage comme
base sociale de la famille pour en faire la reconnaissance (?) de l’amour, un
« droitdlhomme » ou une revendication féministe, trois slogans
largement éprouvés ? Au fond, je ne vois que trois justifications
potentielles et indicibles, et les trois me font frémir tant elles représentent
une régression vers l’anomie sociale. La première est d’ordre malthusien et
soutient tout ce qui ferait baisser la fécondité humaine ; or il est
certain que l’encouragement à l’homosexualité réduit forcément la démographie
sans forcer à l’ascèse. En d’autres termes, le sexe stérile remplacerait le
rôle de régulation des populations qu’ont joué les monastères dans le
christianisme comme dans le bouddhisme. La deuxième est d’ordre économique
libéral : dans un monde entièrement régulé par le marché, l’homme devient
à la fois producteur, consommateur et… marchandise. Si l’on ne remet pas en
selle l’esclavage, si on lui préfère le salariat, c’est surtout pour se
débarrasser des devoirs qu’imposerait aux maîtres les extrémités improductives
du début et de la fin de vie. Mais tout ce qui peut rentrer dans le marché donc
bientôt la gestation pour autrui serait bon à prendre. La troisième, qui
confond l’égalité avec l’uniformité, c’est la peur de l’autre et le refuge
narcissique dans le même, tels qu’Alain de Benoist ne cesse de les dénoncer en
de fort pertinentes analyses.
Et qu’on ne nous oppose pas
qu’aujourd’hui la famille est souvent recomposée. Elle l’a toujours été, soit
dans des cultures qui admettaient la répudiation, soit plus cruellement par le
nombre de mères qui mouraient en couches. De nombreuses études ont montré que
le remariage des veufs a privé d’accès au mariage précoce des classes entières
de jeunes gens depuis le moyen âge jusqu’au XVIIIe siècle ; on en trouve
assez l’écho chez Molière. Rares étaient alors les enfants qui grandissaient
avec le même père et la même mère jusqu’à leur propre entrée dans l’âge adulte.
Et pourtant la famille a tenu, le
concept même des liens du sang, de la filiation, de l’héritage et du lignage
s’est maintenu. Avant de le détruire bêtement par la loi, il conviendrait de se
demander pourquoi.
Sunday, July 15, 2012
Pilate, mon frère…
Pontius Pilatus,
préfet de Judée, a mauvaise réputation, tant chez les auteurs chrétiens pour
avoir permis la crucifixion que chez les auteurs romains pour sa rapacité.
Pourtant, dans un récit où tous et chacun rivalisent de certitudes, il est le
seul à poser une question. La
question, la seule qui vaille : qu’est-ce que la vérité ? Certes, on
peut l’entendre sur le ton désabusé du relativiste désespérant de l’atteindre,
ironique à l’égard des croyances populaires et les commentaires de catéchisme
ne manquent pas de blâmer cette attitude laïciste avant l’heure. Pourtant, même
adossée à la morgue du conquérant vis-à-vis des peuples tributaires, cette
question nous renvoie au plus abrupt de la condition humaine, à l’incertitude
et l’ignorance fondamentales, au voyage dans la nuit qu’est toute existence qui
s’interroge sur elle-même. Il importe aussi que cette phrase ne soit pas
aimablement jetée pour l’amour du paradoxe dans quelque banquet platonicien
mais qu’elle surgisse au cœur d’un dilemme entre politique et justice, au cœur
du tragique qu’engendre la vie sociale lorsque l’on se résout à l’action.
Il y a quelques
années, Jean Robin avait publié un ouvrage[1] dans
lequel il listait les débats parfaitement légaux mais interdits par les préjugés
médiatiques. Il mériterait sans doute une actualisation qui tiendrait compte
d’un interdit tacite annexe, celui du mélange des genres. Lamartine, poète et homme politique, serait aujourd’hui
vilipendé d’oser briguer les suffrages après avoir commis des vers : que
n’a-t-on pas sur ce point brocardé Dominique de Villepin ! Et peu me chaut
d’où viennent ces brocards, de quel adversaire. Souvenons nous aussi de
Coluche. Il suffit à ma réflexion du moment que les murs soient réputés
infranchissables et les spécialisations étanches, sauf à braver le ridicule. Et
parmi les privilèges tant des médias que de certains hommes politiques figure
celui d’annoncer les vérités, celles
qui feront l’objet d’un interdit de débat. Certaines de ces
« vérités » ne sont que des mensonges de propagande, tenaces au
demeurant : il a fallu soixante ans pour qu’on reconnaisse que les
véritables auteurs du massacre de Katyn ne sont pas les nazis mais les
communistes russes et, encore, est-il mal vu en France de le crier trop fort. D’autres
ne relèvent que des préjugés et bons sentiments, d’un effet de mode
intellectuel confondu avec la morale et il ne sert pas à grand chose de
rappeler ce que savaient nos grand-mères, que l’enfer est pavé de bonnes
intentions, tant que le réel n’a pas battu en brèche la bien-pensance.
On sait qu’à
beaucoup d’égards je me méfie de Platon, premier théoricien du goulag, premier
à tenter de définir a priori une
société parfaite jusqu’à prévoir d’avance le sort des dissidents devenus
esclaves d’Etat[2]. Malgré ma défiance, je
dois lui reconnaître la même vertu qu’à Pilate. Il ne se contente pas
d’affirmer comme le faisaient les présocratiques, il interroge ou, plutôt, met
dans la bouche de Socrate des interrogations. Biaisées, certes, conçues pour
amener l’interlocuteur à reconnaître, in
fine, l’éclatante justesse de la pensée qu’il développe mais, du moins, y
a-t-il questionnement, ébauche même de discussion, d’arguments contraires. Un
lecteur moins sensible à sa maïeutique que les personnages de ses Dialogues peut tenter de poursuivre
l’objection, d’en inventer d’autres, tant le mode en questions/réponses ouvre
la pensée. On retrouve ce mode interrogatif chez Thomas d’Aquin, même si, là
encore, la question ne sert qu’à introduire une réponse élaborée, censément la
seule possible.
Platon, Pilate,
Thomas et puis ? La philosophie critique ou dialectique ose opposer
argumentaire contre argumentaire mais la question reste le plus souvent sous-jacente,
inexprimée comme telle, d’où le lecteur peut comprendre qu’il suffit d’objecter
pour développer une pensée originale. On finit par confondre rhétorique et
polémique. Platon et Thomas répondent à leurs questions comme le maître à ses
élèves. La grande force de l’Evangile de Jean, c’est peut-être d’avoir laissé
ouverte la question de Pilate. Il ne répond pas et Jésus non plus, ce Jésus qui
vient d’affirmer : « Je suis né et je suis venu dans le monde pour
rendre témoignage à la vérité. Quiconque est de la vérité écoute ma
voix. » Immédiatement, l’action reprend ses droits, le drame judiciaire
l’emporte. Mais pour deux millénaires déjà, la question sans réponse continue
de vibrer et de se ficher comme une lance dans le cœur des hommes :
« Qu’est-ce que la vérité ? »
Le terme grec
est ἀλήθεια, littéralement sans Léthé, le fleuve des enfers
responsable de l’oubli. Derrière la question de Pilate, une autre résonne en
grec : « Qu’est-ce que la mémoire ? », qui suggère de
suite : « Qu’est-ce que le temps ? »
En hébreu,
vérité se dit amen, AMN, que l’on
décomposera si l’on est kabbaliste en remarquant qu’il contient AM, qui
signifie à la fois mère, aïeule et
les conjonctions si, ou bien. AMN est aussi le verbe avoir confiance et la fidélité. Remarquons au passage que,
malgré la racine AM qui plonge dans le passé, vers l’origine et la matrice,
l’ajout du noun projette vers le
futur. L’Amen exprime une dynamique de la foi, une dynamique relationnelle.
Derrière la question de Pilate, un sémite entendra : « A quoi être
fidèle ? En qui ou quoi avoir confiance ? » et, finalement,
« Où allons-nous ? Où mène le chemin que j’ai suivi ? »
Lus ensemble, la
question de Pilate embrasse toute l’ignorance de l’homme, tant de l’origine que
de ses fins. En un temps où reviennent trop de certitudes, de préjugés et de
propagandes, où le moralisme l’emporte sur la démonstration, l’entendre
résonner n’est peut-être pas inutile.
Libellés :
Comme un veilleur,
Identité,
Méditation théologique,
Politique française
Saturday, May 05, 2012
Une toute petite objection...
Je n'ai pas envie de commenter ici la campagne électorale d'un point de vue politicien, cela n'a jamais été la vocation de ce blog, mais il faut avouer que, dans le feu du discours (même écrit à l'avance par des "plumes"), les vedettes de la politiques en sortent souvent de plus grosses qu'eux. La dernière en date qui a fort esbaudi l'historienne des religions que je suis encore, malgré tout, nous vient du sieur Mélanchon affirmant que "le premier mai a toujours été rouge".
Toujours ? Nous ne devons pas avoir le même sens du long terme. Parce qu'enfin, avant les grèves, les défilés ouvriers et autres grondements de foules, le premier mai s'est nommé Beltaine : l'une des 4 fêtes celtiques majeures, porte de l'été comme Samain, au premier novembre ouvrait sur l'hiver. Et si l’Église romaine n'a jamais tenté de la christianiser comme elle avait fait des trois autres, Samain devenant la Toussaint en gardant le sens des retrouvailles avec les ancêtres, Imbolc au 2 février se transformant en Chandeleur et Lugnasad au début août en fête de la Transfiguration, la coutume des villages fut longtemps que les jeunes gens plantent un arbre en l'honneur des jeunes filles nubiles, de celles qui deviendraient leurs épouses et les mères de leurs enfants. Comme à Samain, il s'agissait de célébrer la continuité des générations en laquelle s'enracine un peuple mais en se tournant vers l'avenir, l'espérance de fécondité, la joie de vivre et de fonder ce qui nous survivra.
Pourquoi Beltaine n'a-t-elle pas été christianisée en occident ? Pourquoi même a-t-elle fait l'objet de méfiances et d'une véritable inversion de sens avec le folklore germanique de la nuit de Walpurgis ? Puissante question, pour laquelle j'ai des pistes de réflexion mais pas encore de solution.
L'une de ces pistes serait le double emploi avec la fête mobile de Pâques et sa signification eschatologique. Il semble difficile de bénir la simple continuité familiale alors que l'on vient d'entrevoir, au travers de la résurrection, le renouvellement de toute chose, la recréation de l'univers. Une autre tient au primat donné à la virginité sur le mariage par les moines à la suite de l'apôtre Paul et, il faut l'avouer, des philosophes néoplatoniciens. Faire du mois de mai celui de la Vierge et y interdire le mariage -- ce qui revient à prolonger une forme de carême jusqu'à Pentecôte et même parfois au delà -- c'est affirmer une autre fécondité que celle des corps et des cultures, à tous les sens du mot culture. Ces éléments de réponse ne suffisent pas à expliquer l'absence de christianisation officielle alors que la coutume populaire se maintenait vivace.
Ce que j'accorderais toutefois à monsieur Mélanchon, c'est que depuis la révolution française, les plus enragés jacobins ou montagnards et leurs successeurs marxistes ont tenté régulièrement de s'emparer de cette fête et d'en détourner le sens par un glissement étonnant de la fécondité à la violence, des rites de passage à l'âge adulte et de la continuité des paternités au meurtre au moins symbolique du père, du sang des noces à celui des guillotines.
Que l'on me pardonne: je préfère Beltaine.
Libellés :
Coups de gueule politiques,
Païens et chrétiens,
Pensée mythique
Tuesday, March 20, 2012
Congrès du SIEL

"Le Général de Gaulle appelle Français ceux qui ne
veulent pas que la France meure". C'est à cette hauteur que le SIEL entend
réunir les patriotes contre les innombrables menaces qui pèsent sur les valeurs
de la France : Indépendance de la Nation, Souveraineté du peuple, autorité de
l'Etat, défense des libertés de la pérennité de notre civilisation. Réunissons
enfin les Français sur la France ! Paul Marie Coûteaux
Samedi
24 mars 2012
de
13 h. à 18 h.
Le S.I.E.L vous convie à son
CONGRES FONDATEUR
auquel
participeront les principales personnalités de l’Union des Patriotes,
et
MARINE LE PEN
Maison de la Chimie
28 Rue Saint Dominique – 75007 PARIS
(Métro :
Invalides)
Contact : contact@siel-souverainete.fr
Site: www.siel-souverainete.fr
Entrée gratuite pour les membres –
Entrée non membres 10 €
Libellés :
Annonces d'amitié,
Politique française
Saturday, March 03, 2012
Mémoire, sœur obscure…
Le plus intéressant de Lyall
Watson, c’est l’hypothèse d’une mémoire partagée qui transcende les espèces et
pourrait remonter aux origines de la vie si ce n’est de l’univers. C’est une
notion très proche de celle des annales
akashiques dont parlent les Théosophes mais au lieu d’en tirer une sagesse
abstraite, il y voit plutôt la source d’une libération possible par rapport à
la tyrannie des gènes. J’avais remarqué dans un article paru l’an dernier dans Liber Mirabilis[1]
l’étrangeté des mythes mayas et de ceux d’autres peuples amérindiens pour qui
la pérennité des astres et la régularité de leur course ne sont pas
assurées : Ce sont les hommes qui,
par leurs rites et sacrifices, par le don de leur sang, leur permettent de
maintenir leur énergie et assurent la tranquillité de l'univers. En dehors de
cette aire culturelle, tant en Eurasie qu'en Afrique, si la Terre peut connaître des
phases de chaos et de destruction, le ciel offre la certitude de la perfection
et l'image même de l'ordre. Quel traumatisme avait-il pu inscrire ainsi dans
l'inconscient collectif des Mayas, Olmèques, Toltèques et autres la notion
d'une fragilité cosmique ? Si nous regardons une carte, nous voyons que les
Mayas occupent une partie de l'isthme reliant l'Amérique du Sud à celle du Nord
: la presqu'île du Yucatan et les Chiapas au Mexique, le Guatemala, Belize et
les zones frontalières du Salvador et du Honduras. Que l'on accepte la datation
basse qui fait peupler le continent américain vers 20000 BP, pendant la dernière
glaciation permettant de passer à pied sec le détroit de Behring ou les
hypothèses plus récentes qui remontent cette arrivée à 40 voire 60 000 ans BP,
on ne voit pas très bien ce qui aurait pu causer un tel trauma.
Du moins ne voit-on pas la source de ce traumatisme dans la fourchette
de dates correspondant à la civilisation maya (de -1600 à environ 700) ni même
si l’on considère le peuplement par des tribus plus ou moins nomades
contemporaines de notre magdalénien. Il faudrait remonter à plus de 65 millions
d'années, lorsqu'une météorite pour ne pas dire un petit astéroïde a percuté la Terre sur l'actuelle
presqu'île du Yucatan, très précisément sur le site de Chicxulub près du
village de ce nom. Un caillou de 10
km de diamètre, lancé à près de 20 km/s, cela fait du
dégât et si l'angle d'impact n'avait pas été aussi rasant (entre 20 et 30°),
nul ne sait si la Terre
aurait gardé sa cohésion. Un cratère de 180 km de diamètre, c'est déjà une belle
cicatrice ! Un tel cataclysme, s'il s'était produit aux temps historiques, en
présence des hommes, expliquerait largement que, pour la culture concernée, le
ciel soit le lieu de tous les périls et que le soleil risque de s'éteindre,
voilé par une nuit sans fin prévisible. Mais comment expliquer qu'un traumatisme
n'ayant touché que des espèces animales dont aucune, semble-t-il, ne fait
partie des ancêtres de l'homme influe sur l'inconscient collectif de ces
tard-venus dans la région ? Y a-t-il une mémoire des pierres capable d'inscrire
en l'homme des peurs et des obsessions ?
A cette question que je posais
dans l’article sans apporter de réponse, l’hypothèse d’une mémoire transpersonnelle
et universellement partagée donne une solution élégante.
Il faudrait alors s’interroger sur le rapport qu’elle entretient avec le
temps. J’ai rendu compte ici, il y a quelques mois, du dernier livre de
Bertrand Meheust[2], Les miracles de l’esprit : Qu’est-ce que les voyants peuvent nous
apprendre ? dans lequel il définissait la voyance comme « un état
limite de la mémoire ». S’il s’agit de cette mémoire transpersonnelle dont
Watson pose l’hypothèse, et l’on ne voit pas bien de quelle autre il serait
question, il faut alors admettre qu’elle échappe à l’espace-temps, qu’elle
surplombe la succession des trois déesses indoeuropéennes du déroulement de la
vie, Parques ou Moires. D’un point de vue physique, on aurait alors la
tentation de l’inscrire dans le vide quantique, cet état où nos repères et nos
équations s’effondrent et que nos mathématiques ne savent pas décrire. J’avais
alors rappelé que Mnémosyne, dans le panthéon grec et particulièrement
chez Homère connaît tout ce qui est, qui
fut et qui sera, dépassant largement le simple enregistrement de souvenirs
individuels. Je notais au passage que cette formule homérique qui unit passé,
présent et futur en une seule conscience surplombante sera exactement reprise
comme attribut divin dans la liturgie chrétienne. En d’autres termes, pour un
Grec de l’empire, nourri de culture hellénistique, ayant forcément lu Homère et
les grands tragiques, l’omniscience de Dieu est mémoire. Par ce rappel
d’Homère, Meheust ouvre des horizons que je qualifiais de vertigineux.
Parmi ceux-ci, on ne peut éluder le rapport de cette mémoire totale et
de la liberté, donc de l’imprévisibilité qui s’exprime dans et par le temps en
s’accommodant des divers déterminismes. Impossible de s’en sortir sans insister
sur les incertitudes d’Heisenberg et la signification de la fonction d’onde des
particules fondamentales. Vues de notre univers, ces incertitudes soulignent
les limites de notre science. Vue à travers cette mémoire, la fonction d’onde
décrit le passage de l’état indescriptible que nous appelons assez
maladroitement un vide à l’état
localisé, descriptible. Les physiciens qui l’ont découverte à leur cœur défendant
et comme à reculons étaient pour la plupart horrifiés de son caractère
statistique et du manquement au déterminisme que cela représentait. Que l’univers
ait du jeu dès l’origine les accablait. Jusqu’à ce que l’intrication quantique
qu’on appelait alors le paradoxe d’Einstein-Podolsky-Rosen soit démontrée
expérimentalement par l’expérience d’Alain Aspect à Orsay en 1982[3], certains
espéraient encore que des variables cachées resserreraient les boulons du
cosmos. Mais si nous renversons la perspective, la liberté permise à la
particule émergente par le processus qui la localise partiellement n’est pas
absolue. La fonction d’onde peut aussi se lire comme la naissance ou le germe d’un
déterminisme qui croît avec les grands nombres.
(à suivre)
Libellés :
Paranormal,
Pensée mythique,
Physique fondamentale,
Science et théologie
Friday, March 02, 2012
Quelques réflexions
Mon travail m’oblige à entendre
de très nombreux répondeurs téléphoniques. Depuis deux ou trois ans, je
constate une mode de plus en plus prégnante : faire enregistrer le
message, en tout ou en partie, par ses enfants. Tout se passe comme si la
famille, valeur décriée par tous nos médias, se réaffirmait avec toute la force
de l’inconscient à travers ce message d’absence.
En continuant la lecture de Lyall
Watson, je suis frappée de la manière dont la biologie, poussée dans ses
derniers retranchements pour devenir explicative des phénomènes de la vie,
ouvre sur un dualisme à tous les niveaux. Polarisation/dépolarisation des
neurones, dualité des hémisphères cérébraux, mais déjà dualité symbiotique des
composants de la cellule, l’ensemble de toutes ces divisions débouche sur le
vieux dualisme corps/esprit mais revisité à l’échelle de la planète si ce n’est
de l’univers. Ce qu’il nomme le contingent,
jouant sur l’étymologie latine cum-tingens
(ce qui touche ou tient à tout) avec l’ambiguïté du sens philosophique qui
l’oppose à l’absolu, a tous les attributs du monde des Idées platoniciennes, un
monde où se créent les modèles et les formes par lesquels s’enracinent la vie,
l’intelligence, la culture, monde sans lequel l’homme ne pourrait émerger. Mais
ce dualisme le plus profond, celui qui oppose l’égoïsme du gène au contingent platonicien et s’exprime au
travers des archétypes et des mythes, crée aussi en l’homme un conflit
schizophrénique fondamental. Nous sommes là quelque part entre la gnose et la
définition augustinienne du péché originel, concupiscence comprise puisque le
gène n’a d’autre visée que sa reproduction. On peut alors s’interroger sur les
entrelacs intellectuels, les embrassements inconscients de la théorisation
scientifique et de l’éducation religieuse des pays anglo-saxons, visibles même
chez un homme dont la curiosité philosophique s’est ouverte beaucoup plus largement.
La synthèse qu’il opère entre Darwin, Jung et Platon exige Augustin comme
catalyseur.
Ce constat m’effraie. Il suggère
que l’avance prise au XIXe siècle par le monde « occidental » et
particulièrement les pays à forte présence calviniste dans les domaines
scientifiques et technologiques, l’orientation idéologique donnée à la
recherche, ne sont pas une simple fluctuation dans l’histoire des civilisations
comme je le pensais jusqu’ici mais la résultante d’un choix inconscient dans
l’arborescence des possibles.
Nous avons l’habitude de
considérer la science, notre science
mathématisée qui ramène tous les phénomènes à des équations dans un espace
abstrait, comme l’unique voie heuristique de connaissance de l’univers. En
fait, il s’agit surtout d’un buisson de savoirs dont chaque embranchement
anéantit d’autres possibles, d’autres découpages du réel. En étudiant le I
Jing, j’avais déjà remarqué que la divergence de la science chinoise et de la
nôtre se situait à un niveau extrêmement fondamental, celui où l’espace et le
temps se différencient. Nous traitons le temps comme une dimension spatialisée.
Le I Jing ramène l’espace à un mode du temps – un temps discontinu, en quelque
sorte quantique. Nous pouvons dater ce choix dans notre propre parcours :
c’est celui des Eléates qui ont donné primauté à Parménide contre Héraclite.
J’ignore si la Chine a connu et rejeté une vision parménidienne.
On ne peut nier la fantastique
fécondité de cet élagage des possibles. Pourtant me trotte en arrière-fond la
phrase de l’Evangile : « A quoi sert à l’homme de gagner le monde
s’il vient à perdre son âme ? »
Le monde est plein d’énigmes
comme le notait Charles Fort, de coquecigrues en maraude auxquelles on trouve à
grand effort des explications triviales mais capillotractées. Des sons
rugissent au fond des océans et dans les villes, comme une respiration de
géants ; des trous circulaires s’ouvrent dans le sol sans prévenir, sans
le moindre séisme précurseur ; on voit passer dans le ciel des structures
grandes comme un terrain de football et que nul n’a fabriquées ; des
entités s’invitaient autrefois sur les photos argentiques mais semblent fuir
les numériques, laissant place à des effets lumineux qui permettent tous les
scepticismes, à commencer par le mien. Mais ces émergences du merveilleux se
font dans les interstices, entre les branches solidifiées de la science, ce qui
fait que nul ne les étudie sinon quelques poignées d’amateurs qui oscillent
entre mythe et raison. Mais imaginons que la science ait poussé autrement,
qu’elle n’ait pas tout calé sur les ressorts et les boules de billard, le
mouvement des mobiles et la trajectoire des boulets. Il y suffirait de
peu : des fenêtres sensorielles légèrement décalées par rapport aux nôtres
comme il en existe déjà dans le monde animal. D’où vient que les chiens
réagissent à la présence d’entités invisibles pour nous, comme certains fantômes
ou certains OVNI ? Comment les perçoivent-ils ? Une forme, un
mouvement, une odeur, un vide ? Un spécialiste de chimie physique s’est-il
déjà demandé pourquoi tous les contes celtiques prétendent que les êtres de
Faërie ne supportent pas le contact de l’argent ? Résoudre cette question
permettrait peut-être de statuer sur la nature des êtres du folklore au lieu de
se baser sur des présupposés philosophiques pour en accepter ou nier
l’existence indépendante de notre propre esprit.
(à suivre)
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Mythologie contemporaine,
Pensée mythique,
Science et théologie
Sunday, February 26, 2012
De l’utilité des crises ?
Il arrive que l’on rate la sortie
d’un livre essentiel et qu’on ne le découvre que des années plus tard au hasard
d’une fouille chez un bouquiniste. C’est ce qui vient de se passer pour moi
avec l’ouvrage de Lyall Watson rédigé en 1979, La marée de la vie[1]. Le
regard qu’il porte sur l’évolution des espèces est si particulier bien qu’il
admette le darwinisme sous sa forme sans doute la plus extrême, celle du gène
égoïste, si intelligent que chaque page plonge le lecteur dans des abîmes de
réflexion. J’ai toujours apprécié qu’un auteur me donne à penser et je crois
que c’est le plus beau cadeau que l’on puisse faire à l’homo sapiens. Je l’ai
déjà dit plusieurs fois en hommage à Aimé Michel mais je ne radote pas en
reprenant ces mots, j’enfonce le clou. Il ne s’agit pas tant de se gaver de
données que de les organiser comme on tisse des perles, en un motif à la fois
cohérent et ouvert sur d’autres aspects du réel.
Dans les pages 101 à 104, Watson
s’interroge sur les fondements de l’identité et sur l’apparition de ce que l’on
pourrait nommer des proto-pluricellulaires, bactéries sociales Chondromyces aurantiacus et amibes Dictyostelium discoideum. Dans les deux
cas, tant que la nourriture abonde, il ne se passe rien de très intéressant. Broute,
broute, broute… et chez les amibes, chacune pour soi. Mais dès qu’elle vient à
manquer, dès que la pénurie s’installe, alors intervient une coopération, une
stratégie de groupe qui permet de passer outre. Les bactéries édifient ensemble
une sorte de tour haute de plus de mille fois leur taille qui servira de
propulseur pour éjecter au loin, très loin à l’échelle bactérienne, de petits
spores qui libèreront des milliers d’entre-elles et reconstitueront des
troupeaux. Les amibes se regroupent et se spécialisent jusqu’à former ensemble
un être composite aux fonctions différenciées, plus sensible à l’environnement
que l’amibe isolée, le grex, qui
permettra lui aussi de se déplacer plus vite, plus loin et de libérer des
spores. « Ce n’est pas la nourriture qui conduit l’amibe d’un sol visqueux
à se socialiser », écrit Watson. « Les amibes peuvent se nourrir tout
aussi efficacement, peut-être même plus, lorsqu’elles demeurent petites et
isolées. C’est en réalité par manque de nourriture que s’établit la chaîne de
relations sociales. »
Encore plus étonnant, le
« cri » moléculaire qui rassemble les amibes autour des premières qui
ont ressenti le manque, le monophosphate d’adénosine cyclique ou AMP cyclique,
est aussi le marqueur chimique des bactéries qui leur servent de nourriture et
« un messager intracellulaire dans tous les organismes, même chez l’homme.
Il sert de médiateur entre les hormones qui atteignent la barrière cellulaire
et les enzymes qui se trouvent à l’intérieur. » Watson dérive ensuite vers
la construction du système immunitaire, la reconnaissance de l’autre et de soi.
Mais je me demande si sa présence n’introduit pas chez les organismes plus
évolués un modèle de comportement analogue à celui des amibes ou, si AMP
cyclique n’en est plus le vecteur, si ce modèle n’est pas mystérieusement
inscrit dans la vie même. Car on le retrouve dans l’humanité.
Quelles sont les sociétés les
plus anomiques, les plus individualistes ? La ville, en période
d’abondance. C’est vrai de la période hellénistique prolongée par et dans
l’empire romain. C’est vrai des cités italiennes de la Renaissance. C’est vrai
en France du second empire et de l’Europe quasiment jusqu’à nos jours si l’on
excepte les temps de guerre. C’est vrai des Etats-Unis entre la guerre de
sécession et la crise de 1929 puis de la fin de la seconde guerre mondiale
jusqu’à ces dernières années. On en trouverait sans doute d’autres exemples
mais je connais plus mal la périodisation des vieilles civilisations
asiatiques. Il n’est pas anodin, dans cette perspective, que les théories
libérales soient apparues au moment où la sortie du Petit Age Glaciaire
permettait de meilleures récoltes, où la révolution industrielle s’annonçait,
où la classe moyenne s’étoffait au propre comme au figuré.
La crise, la vraie, la terrible,
celle qui fait basculer les peuples de l’abondance à la misère comme on le vit
en 1929 et jusqu’au New Deal de
Roosevelt, celle que l’on impose à la Grèce aujourd’hui et dont on nous menace
jour après jour, serait-elle un chemin de resocialisation ? En d’autres
termes, génère-t-elle des solidarités au lieu d’une simple lutte pour la survie
où les « forts » l’emporteraient sur les faibles comme dans
l’illusion du darwinisme social ? C’est ce qui semble se faire jour en
Grèce où les solidarités familiales se renouent, où semble apparaître de
l’inventivité dans de petits groupes. Il serait intéressant de voir sur quels
critères l’ont s’assemble ou l’on s’exclut. En France, les élites culturelles
poussent au communautarisme ethnique tout en le repoussant avec les cris de
Tartuffe : cachez ce racialisme que je ne saurais voir ! Mais je ne
suis pas sûre que cela devienne la seule base de solidarités réelles,
l’idéologie étant toujours plus pauvre que les stratégies de la vie.
Aujourd’hui, tout le monde le
sait, tout le monde en parle, une oligarchie mondialisée tend à niveler les
peuples vers le bas afin de s’assurer de plus vastes profits et à détruire par
là même la diversité des cultures, à commencer par ce marqueur d’identité
évident qu’est le vêtement. Derrière cette façade de lutte des classes, de
marxisme inversé, se cache une autre lutte dont on ne sait si elle
instrumentalise les nations au profit de grands groupes industriels ou s’il
reste quelque chose du patriotisme de grand-papa, celle pour s’assurer le
contrôle des énergies et des matières premières. Une stratégie de puissance
dans un contexte de pénurie anticipée. La crise n’est rien d’autre que la
confluence de ces deux combats titanesques[2] et,
comme l’a très bien vu Alain de Benoist[3], il
s’agit d’un seuil structurel plutôt que d’une flambée conjoncturelle. Or l’une
des leçons de l’histoire, c’est qu’une oligarchie à elle seule ne saurait
engendrer une civilisation. Les seules qui réussirent, Carthage, Gênes, Venise,
régnaient sur des cités et se sont englouties dans l’impérialisme. Les empires
qui tiennent la durée ont d’abord une structure militarisée et ne se déploient
qu’avec l’abondance. Les effondrements ont toujours suscité des « périodes
intermédiaires » avec des regroupements plus restreints, des clans, des
seigneuries ou des royaumes dans lesquels le sentiment d’appartenance, la
réciprocité des engagements et l’affectivité sont particulièrement puissants.
Quelque chose comme des grex
humains ?
Acceptons-en l’augure pour sortir
de la crise actuelle.
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Monday, January 02, 2012
RIP pour le cartel bancaire des USA
J'ai trouvé ça superbe :

Nous nous sommes posé la question de savoir pourquoi était véhiculée l’idée de fin du monde pour le 21 décembre 2012. Tout d’abord nous avons cru qu’il s’agissait d’une date issue du calendrier Maya. Manque de chance, la fin du calendrier Maya se situe le 28 octobre 2011. En somme, nous vivons déjà la nouvelle ère. Le 21 décembre 2012 correspond au solstice d’hiver, soit la nuit la plus longue de l’année. C’est une symbolique d’initié qui n’a rien à voir avec les Maya. Alors pourquoi cette date ?
Au lieu de rechercher des raisons ésotériques, il faut en revenir à plus de pragmatisme. Nous avions évoqué dans Morphéus l’usurpation en 1913 de la souveraineté monétaire US par le cartel bancaire. Fut établi alors un bail de 99 ans, qui remettait le destin de la Réserve Fédérale américaine entre les mains de ces faux-monnayeurs. Or, l’échéance de ce bail se termine le 22 décembre 2012. En clair, le 21 décembre 2012 quand minuit aura sonné, ce sera la fin du monde pour le cartel bancaire privé. Soit il aura mis en place un système mondialisé de contrôle total de la monnaie au-dessus de toutes les banques centrales (type BRI), soit il perdra le contrôle total, libérant enfin la souveraineté monétaire des peuples.
On peut comprendre que des banques à coût de milliards de dollars, lancent des films et séries hollywoodiennes de fin du monde. Sans doute pour rappeler à leurs agents du Nouvel Ordre Mondial que tout peut être perdu le 21 décembre 2012, s’ils ne font pas leur besogne.
Frédéric Morin
Morphéus n°48
Aux dernières nouvelles, ce bail serait un hoax. N'empêche ! On aura bien ri...
Pourquoi une fin du monde le 21 décembre 2012 ?

Nous nous sommes posé la question de savoir pourquoi était véhiculée l’idée de fin du monde pour le 21 décembre 2012. Tout d’abord nous avons cru qu’il s’agissait d’une date issue du calendrier Maya. Manque de chance, la fin du calendrier Maya se situe le 28 octobre 2011. En somme, nous vivons déjà la nouvelle ère. Le 21 décembre 2012 correspond au solstice d’hiver, soit la nuit la plus longue de l’année. C’est une symbolique d’initié qui n’a rien à voir avec les Maya. Alors pourquoi cette date ?
Au lieu de rechercher des raisons ésotériques, il faut en revenir à plus de pragmatisme. Nous avions évoqué dans Morphéus l’usurpation en 1913 de la souveraineté monétaire US par le cartel bancaire. Fut établi alors un bail de 99 ans, qui remettait le destin de la Réserve Fédérale américaine entre les mains de ces faux-monnayeurs. Or, l’échéance de ce bail se termine le 22 décembre 2012. En clair, le 21 décembre 2012 quand minuit aura sonné, ce sera la fin du monde pour le cartel bancaire privé. Soit il aura mis en place un système mondialisé de contrôle total de la monnaie au-dessus de toutes les banques centrales (type BRI), soit il perdra le contrôle total, libérant enfin la souveraineté monétaire des peuples.
On peut comprendre que des banques à coût de milliards de dollars, lancent des films et séries hollywoodiennes de fin du monde. Sans doute pour rappeler à leurs agents du Nouvel Ordre Mondial que tout peut être perdu le 21 décembre 2012, s’ils ne font pas leur besogne.
Frédéric Morin
Morphéus n°48
Aux dernières nouvelles, ce bail serait un hoax. N'empêche ! On aura bien ri...
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