Ce
texte de 2003 faisait partie d’une correspondance échangée avec
un ami dont j’avais suivi les cours à la Sorbonne et que je
retrouvais dans le cadre du Centre Européen des Mythes et Légendes.
Il était resté sur un CD de sauvegarde, oublié… A le relire, il
me semble s’inscrire dans les préoccupations de ce blog.
L’ensemble
des papiers de Byrd a été donné par la famille à l’université
de l’Ohio. La liste est disponible sur la toile mais il y a
beaucoup de choses qui n’intéressent que les historiens stricto
sensu.
Dans tout cela, le plus intéressant, ce sont les cartes et, s’il y
en a, des relevés géomagnétiques (c’est enregistré en bloc
comme « relevés scientifiques »). Il serait intéressant
de comparer point par point les cartes de Byrd à celles des atlas
récents — et surtout aux impossibles portulans du XVe siècle !
Il serait encore plus intéressant de regarder les données
géomagnétiques et d’établir des comparaisons avec les données
plus récentes, de faire un diagramme du déplacement des pôles. En
dehors de ce site et de quelques panégyriques ennuyeux, on trouve
évidemment tout ce qui tourne autour du mythe de la terre creuse,
les grands délirants et les grands sceptiques se partageant le
domaine, comme de juste. Les grands délirants font d’ailleurs sans
le savoir, puisqu’ils y croient au premier degré, de l’excellente
mythopoièse. Tout y est, les gnomes et les Elfes, les étoiles et
les souterrains, les vaisseaux de lumière et les cités de cristal…
Je suis tombée toutefois sur un site assez intéressant, celui de
Dennis Crenshaw, The
Hollow Earth Insider.
Il veut croire à la terre creuse et aux mondes souterrains mais
aussi éliminer les contes pour présenter un dossier solide. Il en
ressort que 1, le voyage allégué de Byrd en février 1947 vers le
pôle nord,
mentionné pour la première fois par Giannini en 1959, n’a jamais
eu lieu (il préparait alors l’expédition vers le pôle sud) ;
2, le texte qui circule depuis les années 70 sous le titre « Journal
perdu de l’amiral Byrd », est un faux grossier. Il a été
publié par un groupe nommé The
Society for a Complete Earth
fondé par un Amérindien, le capitaine Tawani Wakawa Shush, au fin
fond du Missouri et ce texte reprend pratiquement sans changement les
dialogues du film de 1937, Horizons
perdus.
Mais on relève plusieurs choses importantes autour de ces faux.
Giannini
ne croyait pas à la terre creuse mais à un corps fusoïde tel qu’il
n’existe pas de solution de continuité entre la Terre et les
autres planètes du système solaire. Il avait reçu cette révélation
lors d’une randonnée dans une forêt de Nouvelle Angleterre, sous
une forme visionnaire. Il semble avoir interprété de travers, ou
plus exactement à travers l’inculture crasse de l’Américain
moyen, une vision relativiste de l’univers — mais il aurait
confondu la courbure de l’espace-temps avec une surface solide. A
moins qu’il n’ait vu les lignes de force magnétiques du système
solaire, vent solaire et Terre d’énergie. L’intéressant, c’est
le lieu où se passe cette révélation : dans les forêts où
Algonquins et Iroquois allaient chercher des visions de connaissance.
Les Iroquois en particulier recevaient des arbres les visions et les
grands rêves qui leur permettaient ensuite d’opérer des
guérisons. Ils devaient alors tailler dans l’écorce d’un arbre
vif, sans le faire périr, le masque de l’entité qui les avait
enseignés, puis recevoir, toujours en vision, une danse et un chant
de guérison. Après seulement venait l’apprentissage humain des
autres danses et des autres chants. Giannini était un Blanc dont les
actuels « chamans » se nommaient Einstein, Bose,
Oppenheimer, etc. : il a reçu une vision adaptée aux problèmes
des Blancs. S’il l’a compris de travers, ce n’est pas la faute
des arbres qui, semble-t-il, l’ont retransmise. Ce Giannini a écrit
en 1959 un livre intitulé Worlds
beyond the Poles : Physical continuity of the Universe ;
il affirme que ce titre lui vient d’une phrase de Byrd :
« J’aimerais voir ce territoire au delà du pôle. La zone au
delà du pôle est le centre du grand inconnu. » Problème.
Sous la plume de Byrd, tout ce qu’on trouve qui ressemble à cette
phrase, c’est un article du National
Geographic Magazine
d’octobre 1947 intitulé « Notre marine explore
l’Antarctique » dans lequel Byrd parle à plusieurs reprises
du « mystérieux territoire au delà du pôle ».
Quant
à la Société
pour une Terre Complète
(à tous les sens du terme, c’est très ambigu), elle reprend comme
emblème celui de la Thule
Gesellschaft
et situe dans le monde intérieur, via le pseudo-journal de Byrd, une
super-race aux cheveux blonds et aux yeux bleus, les Arianni, qui
vivraient dans une cité de cristal… Outre que je ne serais pas
rassurée de vivre dans des immeubles de cristal dont il faudrait
éloigner toute musique, tout chant et même tout cri qui risquerait
d’atteindre la fréquence de résonance et de tout briser, je
trouve un peu bizarre cette référence aux Aryens blonds de la part
d’un Amérindien du Missouri, probablement sioux. Je crois que,
dans cette histoire, tout se passe dans le monde du Rêve et du
symbole. Ou en terre de Gorre… mais aussi que, contrairement aux
actuels délirants du Web, Tawani Wakawa Shush savait très bien ce
qu’il faisait et qu’il reprenait les thèmes volkisch germaniques
en connaissance de cause. Je précise d’ailleurs bien volkisch et
pas forcément nazis. Cela ressemble encore à une tentative
amérindienne pour fournir aux Blancs présents sur le territoire
américain des mythes qui leur ressemblent.
Reste
que les missions de Byrd ont tout de même été en partie couvertes
par le secret militaire, comme d’ailleurs la mission allemande de
1938, celle du Schwabenland.
Crenshaw fait remarquer à ce propos deux choses intéressantes.
L’expédition américaine de 1939 était officiellement un
prolongement de la doctrine Monroe, s’assurer de la partie de
l’Antarctique qui fait directement suite à la Terre de feu, une
riposte à l’expédition allemande — pourtant cette expédition
ne s’est jamais préoccupée de ce que faisaient les Allemands,
Byrd n’a même pas essayé de les espionner. Pourquoi ?
Deuxième problème : le croiseur des neiges, le véhicule
énorme, suréquipé, qui devait permettre à Byrd d’atteindre le
pôle. Il débarque, il roule sur 1,6 km et — silence radio. Plus
personne n’en parle et le pôle est atteint par les petits
véhicules. La version officielle (?) reprise par je ne sais plus
quel auteur de SF, c’est qu’il n’a pas pu rouler à cause d’un
problème de lubrifiant, de carburant ou de circuit de
refroidissement du moteur qui ne tenait pas les grands froids. Un
doigt dans le nez et le derrière qui se tortille :
« L’ingénieur, il avait pas prévu… » On se moque de
qui ? Je pense pour ma part qu’il y avait deux expéditions en
une et que le pôle qui intéressait le croiseur des neiges n’était
pas le point géographique mais le point magnétique, pour des
mesures dont la presse n’avait pas à connaître.
Je
ne crois pas à la terre creuse. Cela ne colle pas avec les mesures
géophysiques et encore moins avec les photos satellites. Par contre,
il se passe aux alentours des pôles magnétiques des choses tout à
fait singulières. Avant de les aborder, quelques remarques
s’imposent. Primo, la physique quantique date de 1904, la
relativité de 1905, le radar de 1900, la mécanique ondulatoire de
1924, la première tentative d’unification théorique de
l’électromagnétisme et de la gravitation par Kaluza et Klein de
1921-26. Donc déjà en 1938, on était capable de penser
antigravitation, interactions électromagnétiques sur
l’espace-temps, etc. Voir la Philadelphia
Experiment
qui va suivre et sur laquelle tant de bêtises furent dites. A ce
propos, la Navy est un arracheur de dents — pour la qualité des
mensonges, évidemment. Ils ont fini par avouer du bout des lèvres
qu’il y avait bien eu des expériences en 1942-43 mais qu’elles
portaient seulement
sur l’invisibilité radar, la furtivité, et qu’elles furent
abandonnées à cause de mauvais résultats. C’est vrai — sauf
les omissions qui en font un mensonge bien rond, bien chaud, bien
fumant, à rallonger de 5 km le nez de Pinocchio. La seule façon
d’obtenir la furtivité radar dans
l’eau,
c’est de disperser les ondes incidentes de manière à ce qu’elles
ne reviennent pas sur le récepteur, donc de créer un champ
électromagnétique bien calculé autour du navire, assez intense
pour aller assez loin et que l’ennemi ne reçoive plus que l’écho
habituel des vagues. Il semble que ces champs ont eu des effets
secondaires tout à fait imprévus mais pleins d’enseignement pour
les génies qui travaillaient alors pour la Navy avant de rejoindre
le projet Manhattan. En particulier pour Rosen, l’assistant
d’Einstein à l’époque. Un drôle de personnage qui pourrait
fort bien avoir vendu lui-même la mèche sous le masque du fameux
Carlos Allende qui lui ressemble plus qu’au matelot Allen. En 1947,
les leçons de ces expériences avaient été tirées.
Secundo,
en 1947 encore, on a la fameuse recrudescence d’observations de
phénomènes insolites — ceux que les journalistes vont appeler
« soucoupes volantes ». Or chaque fois qu’on a pu faire
des mesures lors d’une observation ou après, on s’est aperçu
que les principaux effets des OVNI sont d’ordre électromagnétique.
La toute première étude des OVNI réalisée par l’US Air Force,
le fameux projet Sign,
prenait le problème à la hussarde : nous savons que ce n’est
pas nous ; donc, c’est les Russes ou les Martiens ? La
réponse fut plus mitigée que ne l’auraient voulu les hauts gradés
du Pentagone : ce n’est pas les Russes, mais ça ne ressemble
pas non plus à des vaisseaux capables de traverser l’espace. Pas
nous, pas les Russes, pas les Martiens ? Diantre ! Voilà
qui nécessite une étude poussée, donc secrète, et de faire
retomber l’intérêt du public. Ce dernier point étant un défi
impossible et les étranges lumières ne faisant pas exploser
prématurément les bombes H dans leurs silos douillets, les mêmes
gradés ont fini par aider à construire un légendaire
extraterrestre1
pour servir de couverture à leurs essais secrets, quitte à faire
voler des drones munis de projecteurs colorés au dessus de l’area
51 pour détourner l’attention des F117 et autres B2 — mais sans
cautionner ce mythe, bien sûr, d’où le rapport Condon et la
politique systématique de démentis. Tout cet ensemble bipolaire,
mythe ET manipulé + rationalisme de bon ton, n’empêche pas les
étranges lumières de revenir, encore et encore, identiques à ce
qu’elles furent de siècle en siècle, par vagues imprévisibles et
dans certains lieux choisis où il serait plus qu’intéressant
d’installer un magnétomètre à demeure. Les ufologues
commençaient à dangereusement s’approcher de ces domaines
réservés entre 1976 et 1979, quand les services secrets avec une
touchante unanimité pour une fois ont réactivé le dipôle mythe ET
(petits gris)/négation (hypothèse psychosociologique) pour casser
la communauté de ces emmerdeurs de chercheurs indépendants et faire
mettre au rancart le réseau de grossiers magnétomètres à
beuglante qui commençait de couvrir le monde sous l’étiquette
« détecteurs d’OVNI ». Le mien détectait surtout le
démarrage du tracteur du voisin, mais passons… C’était l’époque
héroïque !
Donc,
quand on parle du pôle et de bizarreries, oublions le pôle
géographique ou écliptique, l’axe du monde, le mont Analogue et
la dérive périodique des constellations. Même si c’est
géographiquement proche, ce n’est pas le sujet. Il faut voir la
Terre comme une bulle d’énergie, oublier la matière solide,
oublier la localisation dans l’univers pour ressentir la danse de
son champ magnétique. La perception du pôle se transforme
radicalement. Ce n’est plus l’axe de rectitude autour duquel
tourne la planète, mais les points de tension, complémentaires et
antagonistes comme aurait dit Lupasco, qui ordonnent le chaos. Yin et
Yang, ou du moins l’une de leurs expressions. Au nord, le pôle ne
cesse de danser, quotidiennement autour de sa position moyenne, en
dessinant une ellipse qui peut s’éloigner de 80 km du point idéal
(il y a même parfois plusieurs pôles nord actifs sur cette ellipse)
et séculairement par une lente dérive qui, de manière étonnante,
le rapproche aujourd’hui du pôle géographique mais le long d’une
sorte de spirale vers l’ouest. Au sud, il semble que ce soit plus
ramassé, plus ponctuel, mais je n’ai pas encore trouvé de données
précises. De plus ces pôles réels ne sont pas aux antipodes l’un
de l’autre, il n’y a pas d’axe passant par le centre de la
Terre. Pour simplifier le calcul, on utilise parfois des points
moyens fictifs et un axe dont l’angle avec l’axe géographique
est de 11°5, et c’est ce qu’on voit sur certaines cartes, mais
l’aiguille de la boussole les ignore ! Enfin, le champ est
plus intense au sud qu’au nord et de plus il varie avec les cycles
diurne, saisonnier, sans doute aussi avec la Grande Année. Ces pôles
ne sont que l’une des composantes du champ total, l’autre est un
octopôle, donc un champ tournant ou pulsant, comme une sorte de cœur
énergétique profond de la Terre. Un vortex naturel, permanent dans
son impermanence. Enfin, certaines publications sur le web, celles
d’Annick Chauvin de Géosciences Rennes, mise à jour 22 septembre
2003, évoquent la mise en évidence de « plusieurs secousses
rapides dans l’évolution temporelle du champ magnétique »
dont l’origine est interne (cela s’agite dans le magma).
Je
cite encore Annick Chauvin : « Il paraît acquis que le
champ magnétique existe à la surface de la terre depuis au moins
3,5 milliards d’années. » Or les premières traces de vie,
les bactéries bleues unicellulaires apparaissent entre 3,8 et 3,4
milliards d’années. Et d’autres études montrent que le vivant,
sans parler du cerveau, est extraordinairement sensible aux
variations du magnétisme. Ce qui, entre parenthèses, pourrait
amener un jour à réhabiliter Mesmer, mais passons.
Il
faut vraiment voir la Terre d’énergie comme une danse, en
perpétuel mouvement et transformation. Les pôles magnétiques se
déplacent de 40 km par an environ en ce qui concerne le mouvement
séculaire et de manière irrégulière, beaucoup plus lente, le
dipôle s’affaiblit, l’octopôle prend le relais, puis les
polarités s’inversent, le nord devient le sud et réciproquement.
C’est comme une fleur qui s’ouvre avant de redonner un fruit. Et
là, il n’y a plus de cycle régulier, calculable, mais une
succession de « vagues » imprévisibles (comme les vagues
d’OVNI, mais sur des durées de plusieurs dizaines ou centaines de
milliers d’années). Enfin, pour ma part, je suis persuadée qu’en
faisant une bonne analyse de Fourier on trouverait des cycles
derrière cette succession irrégulière mais, pour l’instant, on
ne les connaît pas. Tant que ce mouvement est « rapide »,
de l’ordre de 10 à 100 millénaires entre les renversements, il
semble favoriser la vie. Mais lorsque une stase intervient et que,
sur plusieurs millions d’années, les pôles ne changent pas, la
reprise du mouvement est cataclysmique. Je me suis aperçue qu’elle
correspondait aux grandes solutions de continuité où de nombreuses
espèces s’éteignent et où la vie repart sur d’autres bases :
fin de l’ère primaire, la vie jusque là confinée au milieu
aquatique redémarre mais sur la terre ferme ; fin de l’ère
secondaire, des dinosaures et des plantes à spores, la vie
recommence avec les mammifères et les plantes à fleur. Mais même
dans les cycles courts, l’inversion semble s’accompagner d’une
forme de recréation, d’une aurore de la nature. Je n’ai pas
encore pu le mettre en évidence de manière irréfutable, faute de
précision suffisante dans les données2.
Autre
chose, essentielle. La Terre matérielle, le plancher des vaches et
l’océan réunis, et même l’air respirable n’occupent qu’un
tout petit espace au centre de la Terre d’énergie. En gros, le
rayon de la Terre est de 6370 km ; mais pour obtenir celui de la
Terre d’énergie, il faut rajouter 63 000 km environ. Au delà, le
vent solaire l’emporte. Nous vivons sur un grain de poussière au
cœur d’une immense rose de moins en moins matérielle et de plus
en plus énergétique, plus on va vers le bord des pétales. Tout
cela est très structuré, avec diverses couches — mais aussi très
intense, avec des courants, des tourbillons, des foudres. Tout de
même, les trois pôles, ceux de la Terre matérielle, ceux de
l’écliptique ou de la Terre entre les étoiles et ceux de la Terre
d’énergie sont géographiquement proches, plus resserrés au nord,
plus écartés au sud pour l’instant. Et les lignes de force du
champ magnétique convergent dans ces régions polaires et plongent
vers le centre de la planète.
Que
se passe-t-il lors du renversement des pôles magnétiques ? Le
dipôle s’affaiblit, il reste un champ octopolaire et donc pulsant.
On connaît partiellement les effets d’un tel champ sur le vivant
et surtout sur le cerveau. On sait que cela favorise des états à la
fois visionnaires et hyperlucides. On connaît moins les effets sur
le climat, sur les séismes, sur les volcans, sur l’ionosphère et
les ceintures de van Allen protectrices de la vie, sur la couche
d’ozone et autres composantes de la chimie de la haute atmosphère,
etc. Mais on sait que taquiner le champ magnétique terrestre a des
effets à tous ces niveaux.
Officiellement
depuis les années 50, les militaires américains et russes se sont
intéressés à ces questions, chacun à leur manière. Les
Américains, comme d’hab, ont travaillé avec la grosse artillerie,
à savoir la Bombe ; les Russes, comme d’hab aussi, ont
travaillé avec les ondes et les mathématiques de pointe — le
régime soviétique n’avait rien changé à leur génie profond.
Les Américains aiment vaincre sans péril et si possible s’attaquer
à plus faible qu’eux ou, du moins, affaiblir considérablement
l’adversaire à distance avant de l’affronter directement. Leur
stratégie a toujours été la préparation par un déluge de feu,
cela commence avec l’artillerie de la guerre de Sécession et
culmine avec la bombe d’Hiroshima. On en a vu encore quelques
exemples récents. Donc les questions qu’ils se posent et depuis
longtemps, c’est comment utiliser la Terre d’énergie pour (liste
non exhaustive) :
- Paralyser les moyens énergétiques, les capacités de guidage et de repérage de l’adversaire, sa radio puis son électronique (guerre électromagnétique)
- Détruire ses moyens de subsistance et affaiblir à la fois ses capacités et son moral (guerre climatique)
- Détruire ses bases même souterraines et ses villes pour faire bonne mesure (guerre sismique, guerre par infra et ultrasons)
- Détruire sa capacité de compréhension et de décision, bref abêtir sa population, la rendre infrahumaine (guerre par modulation d’ondes)
Les
Russes, eux, ont surtout travaillé dans l’idée de prendre
secrètement la maîtrise des climats, des psychismes, etc., d’en
retourner la puissance à leur profit plutôt que de tout casser. En
l’analysant à la chinoise, on pourrait dire que les Américains
font du karaté basique, yang contre yang ; au mieux, mais c’est
rare, de l’aïkido, yang contre yin ; alors que les Russes
pratiquent le judo et le tai ji, yin contre yin et yin contre yang.
C’est un constat, pas un jugement. Sauf qu’un guerrier ou un
chevalier au sens traditionnel travaille avec les deux polarités et
les quatre oppositions.
Mais
destruction ou maîtrise secrète des climats, des cerveaux, des
communications exigent de produire, moduler et diriger deux types
d’ondes électromagnétiques, des micro-ondes d’une part et des
ondes à extrêmement basse fréquence d’autre part (ELF en
acronyme anglais, il fallait oser !). En fait, la meilleure
façon de produire des ELF, c’est de bombarder l’ionosphère avec
des micro-ondes et, pour cela, le meilleur emplacement, c’est
d’installer l’émetteur à proximité des pôles magnétiques.
Celui (avoué) des Américains, le fameux projet HAARP, se trouve en
Alaska. Les Russes en avaient un vers Riga mais, depuis
l’indépendance des pays baltes, il doit se trouver quelque part en
Sibérie. Celui de l’Europe est en Norvège. Tous à proximité du
Nord.
Revenons
à l’Antarctique et à ses énigmes. Que cherchait-on vers le pôle
sud en 1938-39 alors que la guerre était proche et que les gens bien
informés la sentaient venir ? Plusieurs aspects3
font de la seconde guerre mondiale un événement singulier. Tout
d’abord, l’accent mis sur la science et sur la recherche d’une
arme absolue qui soit une forme de foudre, de feu purificateur. Avant
que cela ne culmine dans la bombe atomique, il y aura eu les fusées
de von Braun et le napalm. Les seul précurseurs historiques, ce sont
les miroirs d’Archimède, le feu grégeois et la poudre à canon.
C’est la thématique du déluge de feu, tel que le pressentaient
les occultistes de toute obédience depuis 1860 environ. Et puis,
toujours dans la course scientifique, l’accent mis sur les ondes :
radar pour la détection, radio pour la communication.
C’est
étrange, d’ailleurs, si l’on regarde le XXe siècle en son
ensemble. 14-18, c’est la terre, la boue des tranchées, la guerre
immobile, la thématique du Golem. 39-45, c’est le feu, le
mouvement rapide, les foudres venant du ciel avec Hiroshima comme
point d’orgue. Le Vietnam, c’est l’eau et le végétal, avec
l’agent orange et d’autres diableries du même ordre. La guerre
du Golfe de 1991 ainsi que les Balkans, c’est l’air, l’avion
furtif à 7000 pieds, les frappes guidées par laser, la première
mise en œuvre d’obstacles climatiques (on ne l’a pas dit
publiquement, mais c’était lisible sur les cartes météo). Et
depuis 2001, c’est l’information et tout ce qui concerne les
ondes, l’électronique, etc. : on peut le voir comme une forme
de quintessence. Alchimiquement, l’étape suivante devrait voir un
retour à l’élément terre pour un nouveau tour de roue, peut-être
par un conflit sismique4.
Il
y a deux problèmes distincts dans l’Antarctique. Le premier, c’est
sa position polaire et le fait que le pôle magnétique sud ne se
comporte pas exactement, semble-t-il, comme son homologue du nord. Le
second, c’est le continent sous la glace, un continent qui, du fait
de la dérive, n’a pas toujours été le support de la banquise. A
mon avis, il est polaire depuis trop longtemps pour qu’on y trouve
des traces humaines — mais d’éventuelles traces ET, car le mythe
fabriqué n’empêche pas la vie ailleurs dans l’univers, pourquoi
pas ? D’autre part, si quelque chose de type « porte des
étoiles » devait voir le jour, un continent en position
polaire du point de vue magnétique serait sans doute le meilleur
endroit où l’installer.
De
Barjavel à la série Star
Gate
en passant par Edgar Poe, toute la mythopoièse moderne tend à faire
de l’Antarctique le conservatoire des énigmes oubliées, comme
l’Australie semble le conservatoire des espèces ailleurs éteintes.
Deux mémoires, celle de la Terre et celle de l’interface avec
l’Ailleurs magique. Je ne sais pas si l’on trouvera sous les
glaces une trace de dieux oubliés — pour tout dire, je suis
sceptique car que je crois que ces dieux oubliés sont dans les
étoiles (Céphée et Cassiopée) et qu’il s’agit d’abord
d’influences, de puissances relayées par les lignes de force du
cosmos — mais autre chose est à prendre en compte : le
cerveau semble ne pas se comporter exactement de la même manière
selon qu’il est proche d’un pôle ou d’un autre. Si une
inversion a lieu, le moteur d’une civilisation future et peut-être
de l’envol vers les étoiles se trouvera sans doute dans
l’hémisphère sud. Auquel cas le Chili, l’Argentine,
l’Australie, la Nouvelle Zélande et l’Afrique du Sud se
trouveraient en bonne posture. Même si la prochaine inversion prend
encore un millénaire ou deux ou dix, personne ne le sait.
1
Même au cas où de vrais ET seraient en cause, il y a peu de
chances qu’ils ressemblent au portrait qu’on a fait d’eux,
successivement en grands frères de l’espace venus nous sauver de
la bombe atomique puis en affreux petits gris mutilant le bétail et
enlevant les humains avec l’accord du gouvernement.
2
Appel à mes lecteurs biologistes ou mathématiciens…
3
En dehors du conflit idéologique auquel on trouverait aisément des
ancêtres.
4
J’ai écrit ces lignes en 2003. Nous y sommes. Les derniers
conflits, en particulier au Mali, en Centrafrique, en Ukraine,
mettent des fantassins en première ligne. Mais au lieu de la boue,
c’est le sable du désert ou le béton des villes.
No comments:
Post a Comment