Aujourd’hui, on sait que les choses ne sont pas si simples. Dans les années 1960, un généticien français, parmi d’autres, étudie les mouches drosophiles, diptère favori des laboratoires car elle s’élève facilement et mute que c’en est un plaisir. Mais… pas question pour elle de respecter la loi des grands nombres et de s’accoupler au hasard, ce qui permettrait de peaufiner une statistique cohérente. Et notre chercheur d’observer comment les belles, dans le peuple des mouches, choisissent leurs partenaires selon leur forme (ce serait encore darwinien, un facteur de sélection), leur façon de faire la cour et d’autres signes plus subtils. Bref, insensiblement, notre homme a changé de science. Il est devenu éthologue. Pourtant, les premiers travaux de Konrad Lorenz qui nous semblent aujourd’hui le comble de la banalité dataient des années 30[1] ; pis encore, ses précurseurs avaient travaillé le plus souvent sur les insectes[2] ; mais leur connaissance ne paraissait pas indispensable quand on s’intéressait à la génétique moléculaire[3].
Mais sans l’éthologie, impossible de savoir ce que fait vraiment la « sélection naturelle ». La notion d’avantage ou, pire encore, celle d’adaptation restent des truismes ou des pétitions d principe. Jacques Graven écrit, par exemple : « Il est bien difficile de parler d’adaptation au sujet d’un comportement. Il peut sembler parfaitement adapté dans une certaine situation et être en fait tellement figé, tellement peu adaptable au nouveau que le terme d’adaptation devient risible. » Et de citer le cas des bœufs musqués qui, attaqués, forment un cercle, les jeunes restant au centre, protégés par les cornes des adultes, comportement excellent contre un fauve et désastreux face aux fusils des chasseurs humains[4]. En l’occurrence, c’est l’homme qui s’est adapté en prenant une loi de protection.
Avec l’éthologie, il faut sérieusement revoir les concepts en vogue. Car on trouve de tout chez l’animal, y compris de l’altruisme. Le même Jacques Graven décrit une colonie de pélicans blancs qui nourrit un des siens devenu impotent de vieillesse. De même, chez les fous bruns, un infirme ayant perdu une aile survit grâce à ses compagnons de colonie. Les cas d’assistance, de partage de nourriture, d’entraide semblent particulièrement fréquents chez les oiseaux, y compris entre espèces différentes. J’ai moi-même été témoin d’un cas assez curieux. Une de mes amies élevait des canards de manière très artisanale, presque en liberté, mais comme sur une couvée de 20 ou 30 œufs éclos les rats et les serpents n’en laissent survivre qu’un ou deux avec de la chance, elle ramassait les jeunes à l’éclosion et les installait, avec ou sans leur mère, dans des cases bien protégées et chauffées. Les deux oies de la maison semblaient avoir vite compris et trompettaient à chaque naissance pour l’avertir. Et un soir, concert d’oies. Hélène sort, fait le tour des nids, pas de caneton. Elle rentre. Les oies, alors, se déchaînent, tant et si bien que nous voilà parties toutes deux à la lampe électrique dans le jardin pour essayer de comprendre ce qui nous vaut cette tonitruante sérénade. Et nous découvrons un nid de poules d’eaux où deux œufs bougent, prêts à éclore. Pas de parents dans le voisinage. Les oies ne nous ont laissées en paix que lorsque nous avons cédé et ramené les œufs pour les faire éclore dans la cuisine. C’est ainsi que nous avons découvert, accessoirement, l’origine des shadocks, boule noire toute en pattes et en bec : ce n’est rien d’autre qu’un poussin de poule d’eau. Sur les deux, installés avec les canetons de la veille, un s’est particulièrement attaché à Hélène qui tenait l’œuf dans sa main lors de l’éclosion. Nous l’avons évidemment surnommé Shadock. Lequel une fois grand est parti vivre sa vie de poule d’eau sur la rivière. Mais le plus étonnant fut de voir, à l’automne suivant, notre Shadock venir sur la pelouse présenter à Hélène… sa famille, conjoint et poussins. Avant de repartir dignement vers le bras du Fouzon qui longe les lieux.
Une question qui fâchera. Darwin était-il darwiniste, au sens que nous donnons aujourd’hui à ce terme ? Il décrit par exemple le comportement de deux escargots déposés dans une cour aride. Le plus fort des deux « laissa son compagnon à sa faiblesse » et fit littéralement le mur pour chercher pitance. Au bout de 24 heures, on le vit revenir et les deux repartirent vers les terres riantes de l’autre côté de la clôture. D’où la conclusion du maître : « L’escargot paraît capable d’affection jusqu’à un certain point[5]. » Aujourd’hui, un éthologue se demanderait comment les escargots ont communiqué, laissant de côté le fait d’assistance en lui-même.
Si le volet de la sélection naturelle pose concrètement plus de problèmes qu’il n’en résout en tant que postulat, cela signifie que le travail réellement scientifique se fait soit par la génétique (les mutations), soit par un travail d’observation in situ qui tient compte à la fois du comportement dans les sociétés animales (éthologie) et des interactions systémiques avec l’environnement (écologie). Il s’agit, comme toujours en sciences, d’observer l’observable, d’échafauder des explications théoriques et de monter des expériences pour en tester la validité. On interroge le réel et c’est lui qui a le dernier mot. Toujours. Sinon, ce n’est plus de la science. Mais il est rare que les idéologies n’en soient pas égratignées au passage. Ainsi des vers de vase de la baie de Chesapeake. Il faut préciser que cette baie, au débouché du fleuve, est l’un des sites les plus pollués de la côte est : métaux lourds, hydrocarbures, tout s’y déverse en abondance. Les biologistes qui surveillaient la faune locale virent très logiquement les populations de vers et autres animaux de vase s’affaiblir et décliner tandis que les poissons allaient chercher pitance ailleurs. On continua donc l’observation afin d’établir objectivement le rythme de leur extinction. Mais deux ou trois ans après ce déclin, quelle ne fut pas la surprise des chercheurs de voir les populations qui auraient dû s’éteindre se remettre à prospérer avec une nouvelle génération plus frétillante que jamais. On pêcha quelques dizaines d’individus qu’on éleva en aquarium, les uns dans les eaux de la baie, les autres dans des eaux propres. Dans les deux cas, les vers et autre faune de vase prospéraient. Les aquariums fournirent la clé de l’énigme. Si l’on versait dans les boues de Chesapeake des spécimens recueillis dans une baie non polluée, la première génération tombait malade et n’avait qu’une descendance rare et souffreteuse ; mais cette dernière engendrait à son tour une génération mieux adaptée, capable de métaboliser les polluants. Et de génération en génération, en dix ans pas plus, les niveaux de population étaient redevenus normaux, avec une santé… de fer !
Evidemment, la théorie darwinienne pur jus plus ou moins mâtinée d’écologisme pessimiste supposait des rythmes d’adaptation beaucoup plus longs et prédisait donc l’extinction totale de la faune de Chesapeake. La réponse du réel, il faut l’avouer, ne plaît pas à tout le monde.
Les vers de Chesapeake ont répondu rapidement, en deux générations, à la dégradation de l’environnement ; ils l’ont fait par une mutation, la même chez tous les individus concernés et qui d’emblée donnait à leur descendance les moyens de survivre et prospérer[6]. Pas de renforcement graduel des caractères avantageux permettant à quelques individus de survivre, se reproduire et recomposer le taux de population au bout de x générations. La reconstitution d’une baie grouillante de vie en seulement dix ans est un fait, de ceux que le vieux Lénine qualifiait de têtus. Mais la façon dont les espèces envasées ont relevé le défi de la modification de leur niche écologique pose de nombreuses questions. Et actuellement, une bataille de spécialistes fait rage autour de la faune et de la flore des alentours de Tchernobyl, afin de savoir s’il y a seulement des maladies ou si l’on rencontre des phénomènes d’adaptation, voire de spéciation.
Le problème de Chesapeake ne peut se résoudre si l’on considère le temps à la façon des physiciens, en mois ou en années ; c’est en nombre de générations qu’il faut compter. Or d’une espèce à l’autre, le même nombre de générations va prendre plus ou moins de temps d’horloge, ce qui signifie qu’une éventuelle adaptation par mutation aux variations du milieu ne sera pas forcément mise en évidence ou qu’elle n’aura pas le temps de se produire si le milieu bouge trop vite. L’éléphant et l’homme sont défavorisés de ce point de vue.
Des faits comme ceux de Chesapeake posent en particulier une question très embarrassante : comment se fait-il que la mutation adaptative soit la même chez les descendants de tous les parents de seconde génération (« tous » est statistique, bien entendu, mais les « mauvais élèves » n’ont tout simplement pas muté) ? La réponse peut être d’ordre chimique et déterministe, ce qui revient à dire que c’était la seule mutation possible dans un tel environnement ; il pourrait s’agir d’information et toute une école tend à lire en ces termes l’histoire de l’univers[7] ; on pourrait aussi considérer, comme dans les X Files, que la vérité est ailleurs, que ce qui est à l’œuvre transcende les espèces.
Mais ces trois points de vue ne sont pas contradictoires. Le « matérialisme méthodologique » interdit pratiquement de chercher plus loin qu’un mécanisme chimique. Il ne peut toutefois s’opposer à la description en termes d’information[8], bien que cette dernière, quel que soit son support « hard », ne puisse être considérée comme « matière » en soi (mais comme observable et mesurable, oui). Mais ces descriptions sont neutres d’un point de vue métaphysique, d’autant plus neutres que le dieu Hasard semble faire un peu trop bien les choses, que contrairement au dogme néo-darwiniste de principe, dans ce cas précis (mais non exceptionnel) les mutations ne sont pas plus aléatoires que l’accouplement des drosophiles.
Reste à savoir si les hypothèses méta-biologiques peuvent être exprimées sans déclencher une cascade de malentendus et de hurlements. En fait, en dehors du matérialisme positiviste pur et dur ou métaphysique négative, trois hypothèses sont en lice. Plus une, comme chez les Mousquetaires.
La première en date est l’hypothèse Gaïa. A l’origine, il s’agit d’une recherche financée dans les années 1960 par
Mais il y a plus intéressant : ce taux de 21% est la proportion idéale pour les être vivants. Imaginons qu’il augmente de 1%, les simulations montrent que le risque d’incendie de forêt lors des orages croîtrait, lui, de 70%. S’il baissait, seuls les organismes anaérobies pourraient se maintenir. Il y a donc à l’œuvre un mécanisme global, planétaire, de régulation de l’atmosphère entretenu par le vivant. Ce mécanisme, la microbiologiste Lynn Margulis l’a découvert (ou du moins l’une des boucles de rétroaction) en notant que certains micro-organismes marins rejettent du méthane lequel, en se combinant à l’oxygène rejeté « en surplus » par les végétaux, contribue à garder constant ce taux de 21%. Mais comment ces micro-organismes « savent-ils » quel est le rythme nécessaire à l’homéostasie de l’ensemble ?
Lovelock et Margulis postulent donc l’existence d’un système écologique complexe planétaire qui possède sa propre homéostasie et fonctionne comme un organisme unique, le « tout » informant les « parties ». L’écrivain anglais William Golding proposa le nom d’hypothèse Gaïa, reprenant l’antique dénomination grecque de la déesse Terre.
Mais l’hypothèse Gaïa force à relire l’évolution des espèces non comme une simple foire d’empoigne, un coupe-gorge où seul compte le rapport de forces mais comme la coévolution de l’ensemble des entités présentes sur la planète, des minéraux à l’homme en passant par tout le vivant ou, plus exactement, comme l’évolution du système écologique global. Lovelock reprend toute la problématique : « Nous sommes contraints de modifier notre interprétation de la grande vision de Darwin. Gaia attire notre attention sur le fait qu'aucune infaillibilité n'est rattachée au concept d'adaptation. Il ne suffit plus désormais de dire que des organismes mieux adaptés auront vraisemblablement plus de descendants. Il faut ajouter que la croissance d'un organisme affecte son environnement physique et chimique ; par suite, l'évolution des espèces et l'évolution des roches sont étroitement associées ; elles constituent un processus indivisible[9]. »
Indépendamment de Lovelock et Margulis, d’autres chercheurs comme le sociologue Edgar Morin sont parvenus à cette notion : « La vie évolue, on le sait, mais en disant évolution, on a longtemps pensé de façon atomiste à la seule évolution des espèces et cette évolution a été vue de façon seulement buissonnante, divergente, les espèces s'éloignant les unes des autres dans toutes les directions végétales et animales. Aujourd'hui, on commence à concevoir la co-évolution des espèces et l'évolution des écosystèmes ou éco-évolution.
La conception atomisée de l'évolution ne conçoit comme principe d'innovation que la mutation génétique. L'éco-évolution, elle, est marquée par d'innombrables mutations écologiques, c'est-à-dire des restructurations nouvelles sous l'effet de bouleversements à long et court terme : submersions, émersions, plissements, surrections, érosions, tropicalisations, glaciations, migrations, surgissements d'espèces nouvelles. Ainsi l'éco-évolution dans sa richesse, sa diversité, sa multiplicité pousse, presse, enveloppe l'évolution des espèces. La conception atomisée de l'évolution ne voit comme principe de survie que la sélection «naturelle» des espèces. Elle ne voit pas que cette sélection est inséparable d'une intégration éco-systématique, elle ne voit pas que les conditions de sélection se modifient en fonction de l'évolution des éco-systèmes, qui produit de nouvelles règles d'intégration et de nouveaux critères de sélection. Elle ne voit pas surtout que ce qui est «sélectionné», ce ne sont pas seulement les espèces aptes à survivre dans telles ou telles conditions, mais c'est tout ce qui favorise la régulation et la réorganisation des éco-systèmes. Ce ne sont pas seulement des individus et des espèces qui sont sélectionnés, mais des rétroactions, des boucles qui, en s'autostabilisant aux dépens d'autres possibilités, deviennent sélectionnantes à l'égard des individus et des espèces. Ce qui est «sélectionné», c'est tout ce qui peut fortifier une chaîne, un cycle, un circuit, c'est tout ce qui réorganise. Ce que les éco-systèmes ont essayé, «appris», acquis à travers d'innombrables événements désorganisateurs, ce sont des moyens et des modes de réorganisation; ce qu'ils ont essayé, «appris», acquis en intégrant des espèces de plus en plus diverses, c'est une complexité réorganisatrice de plus en plus raffinée. Ce qu'ils ont essayé, acquis, «appris» à travers les révolutions écologiques, comme par exemple les changements de climat, c'est l'aptitude à réorganiser les règles de réorganisation[10]. »
L’intérêt de l’hypothèse Gaïa, selon Lovelock, c’est aussi sa mathématisation possible : « En considérant les espèces et leur environnement comme un seul système, nous pouvons pour la première fois construire des modèles qui sont mathématiquement stables bien que comportant un très grand nombre d'espèces rivales. Dans ces modèles, une diversité accrue parmi les espèces se traduit par une meilleure régulation. Supprimez tel micro-organisme marin et le taux d'oxygène dans l'air augmentera peut-être. »
Il faudrait compléter cette phrase car le catastrophisme et le pessimisme dont font part certains tenants anglo-saxons de Gaïa à l’égard de l’homme est curieux. Si Gaïa est vraiment un super-organisme évolutif, il aura sans doute d’autres circuits de régulation de l’oxygène, y compris par l’activité humaine. En manière de provocation contre les contempteurs de la croissance, Jacques Bergier faisait remarquer que certaines usines humaines rejettent de l’oxygène qui s’ajoute à celui que fabriquent les forêts[11]. Or, ce qu’il n’a pas vu, le taux reste à 21%. Pousserons nous la provocation jusqu’à supposer que le carbone émis par d’autres usines suffit à l’équilibrer[12] ?
Comme le pessimisme anglo-saxon semble indécrottable, certains dont Lovelock lui-même n’hésitent pas à rebaptiser croissance l’évolution de Gaïa, la comparant à celle d’un animal, et donc à prophétiser son vieillissement et sa mort inéluctable : « Et qui plus est, il est probable qu'un jour prochain on connaîtra les signes de vieillissement de cet organisme avec suffisamment de précision pour pouvoir prédire le moment de sa mort. », prophétise le rédacteur canadien anonyme de l’article dans l’Encyclopédie de l’Agora. A quoi je répondrai que, les vers de Chesapeake montrant sans ambiguïté la réactivité de Gaïa et son « enfance » durant depuis 4,5 GA, nous avons normalement tout le temps de nous retourner et cela même si l’apparition d’homo sapiens sapiens marquait le début de son âge adulte.
Mais pour nombre d’écologistes anglo-saxons, sapiens sapiens jouerait plutôt le rôle d’un agent perturbateur, d’un signe de maladie ou de sénilité. Lovelock a fini par s’attirer leur vindicte, si j’en crois le même article : « Cette méfiance de nombreux écologistes à son endroit tient aussi au fait qu'il soutient que, pour Gaia, la pollution industrielle est négligeable. Sauf qu'il précise immédiatement après que c'est à elle-même que l'humanité se fait du tort, un tort peut-être irréparable en ne respectant pas les rythmes et les équilibres de Gaia. Gaia jouit d'une santé robuste, elle a survécu aux glaciations. L'espèce humaine par rapport à elle est comme une colonie de bactéries par rapport à notre organisme. » A quoi certains répondent qu’il est des bactéries tueuses de leurs hôtes.
En fait, et Lovelock a joué lui-même avec cette idée en reprenant le nom de Gaïa, ce qui n’était à l’origine qu’une hypothèse scientifique, celle d’un système écologique unique et complexe[13], a rencontré la résurgence dans les milieux féministes américains d’un culte de
Un autre conflit oppose Lovelock aux transhumanistes. Persuadé que Gaïa, comme tout être vivant, est appelée à vieillir et à mourir, il redoute une immortalité obtenue « grâce à la science médicale » et qui forcerait ses descendants « à vivre sur une planète gériatrique, avec la tâche interminable et débordante de préserver sa santé en même temps que la leur ».
Le pessimisme anglo-saxon sur l’homme est tout de même étonnant. Il me faudra un jour y revenir.
(à suivre…)
[1] Voir Konrad Lorenz, Trois essais sur le comportement animal et humain : les leçons de l’évolution de la théorie du comportement, trad. C. et P. Fredet, Seuil, Paris, 1970.
[2] Citons R.A.F. de Réaumur (1683-1757) ; sir John Lubbock (1834-1913) dont Ants, Bees and Wasps parut en 1882 ; J.H. Fabre (1823-1915).
[3] Désolée, je me souviens de l’anecdote souvent racontée, je sais que ce fut publié mais j’étais trop jeune au moment des faits et j’ai oublié qui a soulevé ce lièvre.
[4] Jacques Graven, La pensée non humaine : les mystères du psychisme animal, Retz, Paris, 1963, p.58.
[5] Ce n’est pas dans l’Origine… mais dans The expression of the emotions in man et animals, 1872.
[6] Nous ne sommes pas loin des équilibres ponctués chers à Stephen Jay Gould.
[7] Attention, information ne signifie pas conscience.
[8] Henri Laborit a beaucoup insisté sur cette notion d’information dans le vivant.
[9] John Lovelock, Gaia: A NewLook at Life on Earth, New York, Oxford University Press, 1979.
[10] Cité mais non référencé dans l’article Gaïa de l’Encyclopédie de l’Agora, http://agora.qc.ca/
[11] Je sais, Bergier n’est pas la plus scientifique des références du moins en matière d’archéologie, mais son insolence à l’égard des pensées frileuses, convenues ou pessimistes m’intéresse.
[12] Mais l’effet de serre ? gémira le chœur des pleureuses. Même sans faire appel à Gaïa, on ne peut pas accepter que les courbes actuelles soient prolongées de façon linéaire sans autre perspective. Je suis frappée de ce que la plupart des extrapolations qu’on nous présente comme des certitudes ne sont pas systémiques.
[13] Avant de se laisser fasciner par les résonances religieuses de Gaïa, Lovelock avait baptisé son hypothèse Biocybernetic Universal System Tendancy ou BUST, ce qui induit un jeu de mot entre le buste poitrine et un adjectif signifiant foutu, en faillite. Je ne suis pas sûre qu’il ait été conscient du second sens de l’acronyme.
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