Barry Chamish, l’un des ténors des théories du complot, n’est sans doute pas un parangon de rationalité, mais dans un article publié en anglais sur Internet[1], il donne quelques éléments sur des faits qui semblent spécifiques du phénomène OVNI en Israël et qui sont très peu connus en France. Tout commence le 28 septembre 1987 au soir sur la plage de Shikmona. Le témoin, un mécanicien auto nommé A. A., voit un objet discoïdal qui émet un bref rayon rouge avant de disparaître. Deux jours plus tard, le témoin revient sur les lieux avec un ufologue local, Hadassah Arbel. Ils découvrent une figure ellipsoïdale de 5 mètres de diamètre formée de sable brûlé noir sur le sable clair de la plage. Dans la végétation qui, elle, n’a pas brûlé, il y aurait « une image nette du pilote de l’engin faisant un contrôle du bord ». Laissons à Chamish la paternité de l’interprétation. Une chaîne de télévision intéressée a fait analyser la figure et l’on a découvert que les grains de sable brûlés étaient recouverts d’une fine pellicule d’hydrocarbure. En d’autres termes, c’est une image brûlée et peinte au pétrole ! Le phénomène s’est reproduit quelques mois plus tard, le 6 juin 1988, sur la même plage, un peu plus loin. Enfin, le 27 avril 1989, deux adolescents ont vu un OVNI exploser « en des milliers d’éclats » à ce même endroit. La plage fut couverte de morceaux de métal blanc brûlé froid au toucher, métal qui rougeoyait dans l’eau et qui se réduisait en cendre quand on voulait le saisir. L’analyse faite par le Technion Institute of Technology a montré qu’il s’agissait de magnésium très pur.
Il est intéressant de rapprocher les phénomènes de Shikmona d’affaires plus anciennes. On connaît deux cas de traces brûlées, l’un du 16 septembre 1965 à Silverton près de Pretoria (Afrique du Sud) où deux policiers en patrouille de nuit ont vu à la fois l’OVNi s’élever et disparaître et le goudron de la route s’enflammer ; l’autre du 21 avril 1967 à South Hill en Virginie où le témoin est un automobiliste sans fonction particulière. Des policiers ont vu une trace rectangulaire de 90 cm sur 75 encore chaude. Des analyses ont été effectuées sans apporter d’éclaircissements publiés sur le phénomène. D’autre part, en septembre 1957, un objet a explosé au dessus de la plage d’Ubatuba au Brésil en des milliers de débris dont trois furent recueillis par le Dr Fontes et analysés par le Laboratoire des productions Minières du ministère de l’Agriculture. C’était du magnésium presque pur.
L’activité reprend le 20 avril 1991 près de Kadima. Le témoin est une femme, T.C., qui voit deux objets en forme de « silo à fruits » puis un être d’une taille supérieure à 2 mètres, revêtu de métal, lequel a avec elle un très bref échange télépathique. A la place où elle avait vu le « silo » surnuméraire, on trouva un crop circle de 4,5 mètres de diamètre, saupoudré de débris de silicone (peut-être ajoutés par un farceur) et surtout un liquide rouge qui, à l’analyse par le National Biological Laboratory se révéla être du cadmium dilué. En d’autres termes, un pigment banal pour peintres. En mai, le géant vêtu de métal reparaît mais cette fois comme visiteur lévitant dans une chambre à coucher ; le témoin est une autre femme, S.Y., qui occupe des fonctions municipales importantes. Elle pense avoir rêvé mais, au matin, découvre un crop circle dans son jardin. En juin, même scénario dans un village proche de Kadima, en un peu plus dramatique. Le témoin est encore une femme, H.S. qui voit son chien passer en lévitation dans sa cuisine et traverser un mur. Elle se précipite dehors, est arrêtée par un mur invisible et rencontre le même type de géant à tête ronde. Quand elle crie : « Qu’avez vous fait à mon chien ? », l’être répond télépathiquement : « Fiche le camp. Je suis occupé. Je pourrais t’écraser comme une fourmi si je voulais. Retourne vers ton mari. » Bien entendu, le crop circle habituel de 4,5 m apparaît dans le jardin, avec son cadmium. Et l’histoire montre que ces géants peuvent être aussi mal embouchés et machistes que des terriens ordinaires…
A partir de ces cas fondateurs, on commence à voir des géants un peu partout, au sud de Tel Aviv, dans des bourgades et des villages. A Yatzitz où les témoins sont exceptionnellement des hommes, on trouve des traces enfoncées de 35 cm dans le sol, comme si la créature de 2,75 m de haut avait pesé une tonne et marché sur des échasses. Pensant à une action terroriste, les témoins appellent l’armée qui suit les traces sur 8 km sans rien trouver d’autre. Puis, en 1996, les histoires de géants se transforment en une vague d’OVNI plus classique, avec une douzaine de films et les premiers « petits gris », sans parler de pierres qui font fondre la glace.
Barry Chamish rapproche ces géants modernes des Anakim et des Refaim cités dans la Bible, des êtres d’ailleurs assez hostiles, fils des Nephilim dont le nom signifie « les tombés » ou « ceux de la chute », « ceux de l’obscurité » — mais on pourrait le rapprocher du grec Néphélé, nuage. C’est dans la mythologie grecque la mère de Phrixos et Egée, les deux enfants qui seront transportés en Colchide par le bélier volant à la toison d’or. On sait qu’Egée tombe et donne son nom à la mer où elle se noie. On retrouvera le même mot, à peine transformé, dans l’épopée germanique avec les Nibelungen et leur héros Siegfried qui se transforme en dragon pour s’être baigné dans le sang de celui qu’il a tué. D’un peuple à l’autre, c’est la même constellation de sens que l’on retrouve. Pour lui, pas de doute, ils existent comme vous et moi, ils sont venus dans le passé et ils reviennent, et ils le font savoir en peignant des cercles rouges dans les herbes afin que nul n’en ignore. Je ne le suivrai pas sur ce terrain. Les premiers « géants » contemporains, ceux de Kadima, ne mesurent après tout qu’environ 2,13 m, ce qui reste dans les possibilités humaines et celui de 2,75 m était peut-être monté sur échasses. Prudence donc, mais notons ces cas atypiques dans nos tablettes.
Geneviève Béduneau.
[1] Chamish, Barry, Strange UFO sightings in Israel, www.YARBIRD.COM, repris également sur plusieurs autres sites.
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