Saturday, June 17, 2006

Vagabondages en terre humaine (3)

Mais revenons aux extropiens. Une surprise attend celui qui cherche à consulter le site de l’EXI (Extropy Institute). Sur fond de couleurs douces, bleu et vert, on trouve cet avertissement que je traduis :
« PAS SUIVANTS – L’Institut d’Extropie ferme ses portes et ouvre une fenêtre pour un futur proactif. »
Après un historique de leur mouvement depuis 1990, revue Extropy, the Journal of Transhumanists Tought, conférences, forums publics, campagnes médiatiques, etc., ils annoncent avoir rempli leur mission et fermer leurs portes. Toutefois, cette fermeture est un élément de leur plan stratégique.
Surprise, surprise ! Car le plan stratégique n’est décrit qu’en termes aussi vagues que le ressac sur les plages de Californie. Un bruit de fond ample et puissant mais dont la traduction en langue humaine laisse à désirer.
C’est donc sur d’autres sites, repris, résumés, retravaillés que l’on trouve leurs définitions et manifestes. Sous toutes réserves donc.
L’extropie ne serait pas le contraire d’entropie, dit l’un. Mais si, mais si, dit l’autre. Elle se définit comme l’ « étendue d’un système au niveau de l’intelligence, l’information, l’ordre, la vitalité et la capacité de développement ». Aïe. Je sais ce qu’est un système. J’ai même tracé des diagrammes pleins de flèches et de carrés pour en cartographier quelques uns. J’ai un peu plus de mal à me représenter son étendue. S’agit-il du nombre de connexions, de rétroactions, de la complexité, de l’intégration des sous-systèmes ? Je sais ce qu’est l’information. Du point de vue scientifique, comme mesure de l’improbable ou comme rapport signal/bruit ; du point de vue de Margot, comme ce qui passe à 20 heures le soir sur les étranges lucarnes[1] ; du point de vue du journaliste d’investigation comme le dahu qu’on chasse avec patience et rage et que parfois on attrape si l’on a bien visité tous les terriers possibles. Mais l’étendue d’un système d’information ? L’organigramme de l’AFP[2] ? Je ne sais pas ce qu’est l’intelligence, en dehors de la réponse de Binet (« c’est ce que mesure mon test ») ; je ne sais pas ce qu’est l’ordre ni à quelle échelle on veut le mesurer car ce qui se présente comme ordre macroscopique repose souvent sur un certain désordre chaotique sous-jacent ; la vitalité m’échappe encore plus. Il s’agit de notions intuitives, impossibles à mesurer et même à définir. Enfin, la capacité de développement d’un système me laisse aussi perplexe car on ne nous dit pas s’il croît spatialement comme une chaîne de grands magasins qui ouvre des succursales ou en complexité comme l’écosystème depuis les origines de la vie.
Une autre traduction, meilleure du point de vue linguistique, parle d’ampleur au lieu d’étendue. C’est toujours une notion intuitive.
De quoi parle-t-on ? Que mesure vraiment l’extropie ?
Quand une définition ne définit rien, j’ai toujours l’impression qu’on me cache quelque chose, ne serait-ce qu’un vide abyssal.

Continuons la lecture. La Déclaration lancée par Max More[3] en 1999 développe les têtes de chapitre que nous avait donnés le Joyeux Ragondin. Sans forcément tout reprendre, il me semble intéressant d’en commenter les principaux thèmes.

1. Le progrès perpétuel
Nous cherchons à avoir plus d’intelligence, de sagesse, de puissance personnelle, d’efficacité et une espérance de vie illimitée.

Il est encore question d’auto-réalisation, de surmonter perpétuellement limitations et contraintes, d’expansion dans l’univers et l’existence infinie.
C’est très bien, tout ça, mais un peu avide et solitaire. Avoir plus, avoir plus… Pourquoi ne pas être plus ? L’intelligence, la sagesse, la puissance, le dépassement des limites sont-ils une question d’avoir ? Qui possède ? Pour ne pas répondre d’emblée à cette question, poser le sujet ou la personne, les extropiens doivent haleter dans une tension terrible d’acquisition, plus, plus…
Respire par le nez, Max, et bien profondément. Cela remet les pieds dans le présent.

2. Transformation personnelle.
Un engagement total et sans équivoque morale pour l'amélioration, intellectuelle, physiologique, usant de raisonnement et d'autocritique, tout en tâchant d'être impeccable devant ses semblables, et à être un expérimenteur pour le meilleur, sans le pire. Ardent supporteur et fervent utilisateur des techniques d'accentuations des aptitudes biologiques et neurologiques. Nous nous y appliquons et ce, dans le cours de nos vies de tous les jours.
Bigre. Même un ascète de Scété n’avait pas l’impératif d’être impeccable du premier coup ! Il est vrai qu’entre temps, on a inventé le cadre brillant et dynamique, le sourire aux dents blanches et l’obligation de résultat. Tout de même, avec une telle tension, il doit y avoir de fichues pertes sur la route. Combien craquent ?

3. Optimisme pragmatique
Une expectative positive suscitant le dynamisme. La promotion d'attitude pro-active habilitatrice envers nos destinées futures. Adopter un optimisme rationnel, basé sur l'action, en lieu et place de la foi aveugle et du pessimisme stagnant.
C’est de la langue de bois mais notons la foi aveugle, comme s’il ne pouvait exister de foi consciente aux yeux ouverts.

4.Technologie intelligente
Appliquer le fruit des découvertes scientifiques et technologiques créativement pour transcender "les limites naturelles" imposées par notre héritage biologique, notre culture, et l'environnement.
Cela se passe de commentaire. Reste à savoir ce qui les embête vraiment dans ces « limites naturelles ». Qui d’ailleurs connaît celles de la nature humaine ? Sommes nous sûrs de les avoir atteintes ? A part la mort, bien sûr, et son corollaire, ce que Michel Jeury nommait le « mur du temps ».

5. La société ouverte
Nous soutenons les ordres sociaux qui favorisent la liberté d'expression, la liberté d'action, et l'expérimentation. Nous nous opposons au contrôle social autoritaire. Nous favorisons le respect des règles, du droit, la décentralisation du pouvoir, préférerons le marchandage au lieu de l'affrontement, et l'échange au lieu de la compulsivité, l'ouverture à l'amélioration plutôt qu'une foi en une utopie statique. Nous stimulons les aptitudes prédisposant à la prise d'initiative personnelle, à l'exercice de la liberté individuelle, à la tolérance face à la diversité et à la planification à longue échéance.
Le beurre, l’argent du beurre et le sourire de la crémière. Mais l’antinomie qui sous-tend tout ce passage n’est pas déchiffrée. La triple antinomie, en fait : entre la liberté d’expression et d’action et le respect des règles ; entre la décentralisation du pouvoir et la planification à long terme ; entre l’individuel et le social.

6. L’ordre spontané
Nous promouvons l'autodétermination, l'indépendance de pensée, la liberté rationnelle, la responsabilité personnelle, l'amour-propre, et le respect pour les autres. Nous favorisons les implications dans les mécanismes décentralisateurs de coordination sociale volontaire.
L’extropianisme a quelques parentés, donc, avec des utopies oubliées. C’est du Proudhon mâtiné de Marcuse et, peut-être, de situationnisme. Mais qui les lit encore ?

7. La pensée rationnelle
Aux dépens de la foi aveugle, nous optons pour la raison et questionnons les dogmes. Demeurons ouvert à ce que nos croyances soient mises à l'épreuve dans le but de poursuivre notre parachèvement perpétuel. Nous accueillions la critique de nos croyances existantes en étant ouvert aux nouvelles idées.
Notons la confusion entre foi et croyance, sur laquelle il faudra revenir. Quant aux nouvelles idées, elles me font souvent penser à cette remarque de la modiste de Marie Antoinette : « Il n’y a de neuf que ce qu’on a oublié ». D’ailleurs, en quoi la nouveauté d’une idée nous garantit-elle sa vérité ou du moins son adéquation au réel et son innocuité ?

A partir de ces principes, Max More développe un programme, une déclaration d’intention dont les principales articulations appellent le commentaire.

Les Extropiens questionnent les idées traditionnelles préconçues qui stipulent que nous devrions laisser la nature humaine fondamentalement inchangée, que l'on doit se conformer à la "volonté de dieu" ou à ce qui est considéré comme "naturel". Comme nos cousins intellectuels, les humanistes, nous cherchons le progrès soutenu dans toutes les directions. Nous outrepassons les humanistes quand il s'agit de modifier la nature fondamentale humaine dans la poursuite de ces améliorations.
L’assimilation du « naturel » à la « volonté de Dieu » n’est pas si simple en théologie. A part en islam peut-être, mais ma traduction du Coran, celle de Jean Grosjean, est si illisible que je suis incapable d’en conclure quoi que ce soit. Et qu’est-ce que la nature humaine fondamentale ? Qu’en savent-ils ? Ou qu’en imaginent-ils dans le discours des autres, recréant ainsi un système de croyances au second degré ?

Les Extropiens reconnaissent les capacités conceptuelles uniques de notre espèce, et l'occasion que nous avons de mener l'évolution naturelle à de nouveaux sommets. Nous constatons que les êtres humains sont à une étape transitionnelle cruciale, entre notre héritage animal et notre futur posthumain.
La suite du texte montre que l’extropie n’a de sens qu’en se plaçant dans une perspective évolutionniste considérée comme une échelle montante, un tropisme de complexification ayant mené de la première cellule, fruit de la recombinaison de la « matière inerte », au néocortex et aux capacités humaines d’action transformatrice sur l’environnement. Arrêtons nous un instant car cette perspective n’est pas une évidence et ne fait pas l’objet d’un consensus scientifique clair.
En dehors de quelques fondamentalistes baptistes dont le nid se situe au sud-est des Etats-Unis[4], plus personne ne nie le fait, établi par la paléontologie, que la vie terrestre ait une histoire échelonnée sur des milliards d’années et que cette histoire soit celle d’une complexification d’abord des organismes passant de la cellule unique au pluricellulaire, puis de l’écosystème. Mais une fois constaté ce fait brut, indéniable, têtu, il reste à le comprendre et c’est là que les choses se gâtent et qu’intervient, qu’on le veuille ou non, un choix métaphysique.
Personne n’a encore pu synthétiser une cellule vivante au laboratoire. Les expériences de Miller, censées reconstituer en aquarium les conditions régnant dans les océans primitifs saturés d’hydrocarbures et frappés des foudres d’une météo convulsive, ont permis d’obtenir des acides aminés. Mais ceux-ci ne se sont pas combinés spontanément pour donner une cellule. Et de récentes études[5] ont montré d’une part que la synthèse de molécules organiques complexes s’effectuait très bien dans le vent stellaire, donc en plein espace extraplanétaire, que les comètes et autres poussières en regorgent, qu’elles ne sont pas altérées par le rayonnement solaire dès qu’elles sont protégées par une enveloppe d’argile d’environ 2 microns d’épaisseur ; d’autre part que Miller n’a pas choisi les bons composants chimiques. Il aurait reconstitué l’atmosphère de Jupiter et non celle de la Terre archaïque qui ressemblait davantage à Vénus[6].
Sur la foi des travaux de Löb et de Miller, on a longtemps pensé que la vie avait commencé spontanément dans les mers ; aujourd’hui, on penche pour une matrice d’argile. On cherche des processus d’auto-catalyse d’où aurait émergé un ARN primitif, des conditions non linéaires. Mais comme le principe de précaution implique de ne pas relâcher un micro-organisme tueur de la vie évoluée, on travaille systématiquement sur des molécules « droites » alors que la vie s’est construite exclusivement sur les molécules « gauches » ; si la chiralité importe dans le processus, on peut chercher encore longtemps[7]
Si la synthèse de la vie nous échappe, son histoire est tout aussi sujette à caution. La représentation arborescente classique donne lieu à de périodiques révisions, d’autant plus que la plupart des espèces primitives se sont éteintes sans descendance. En dehors du néo-darwinisme combinant mutations aléatoires et sélection adaptative, deux adjectifs plus métaphysiques que réellement scientifiques, des cosmologistes proposent l’existence dans l’univers d’une cinquième force fondamentale présente dès le Big Bang et responsable de la complexification croissante. Ils s’appuient sur le fait que la matière elle-même possède une histoire qui se traduit par la complexification ou néguentropie locale sur fond d’entropie globale[8]. Il y a les tenants du gradualisme, selon qui émergences et extinctions se font de manière continue, sans à-coups ; et ceux du cladisme pour qui le remplacement des espèces s’opère lors de ruptures cataclysmiques.
Les cosmologistes remarquent aussi que notre univers est extrêmement improbable. Il repose sur quelques constantes fondamentales comme la constante de gravitation, la constante de Planck, la singularité que représente la vitesse de la lumière, etc. Disons une demi-douzaine de paramètres clefs. Traduits dans les unités de mesure que nous avons élaborées en comptant sur nos doigts (système décimal) et en choisissant la Terre comme référent (système métrique), ils ne tombent évidemment pas juste, il y faut des décimales et/ou des puissances négatives de 10 qui les rendent d’autant plus impressionnants mais l’on pourrait fort bien adopter une métrique qui les égalerait tous à 1. On s’aperçoit alors qu’il suffirait d’une infime variation de l’une ou l’autre, un univers à gravitation 0,8 ou 1,2 par exemple, pour que l’histoire de la matière tourne court ou que l’émergence du vivant ne puisse avoir lieu[9].
Un tel constat repose évidemment la question métaphysique. Y a-t-il une intelligence et/ou une volonté créatrice à l’œuvre ou tout ce gigantesque édifice dont la Terre n’est qu’une poussière résulte-t-il du hasard ? Si l’on décèle ou si l’on postule un « endroit » dont l’univers mesurable ne serait que « l’envers »[10], s’agit-il d’un Esprit de type hégelien, purement immanent et qui monterait vers l’auto-conscience au travers de l’intelligence de ses productions ? S’agit-il d’un Dieu transcendant ? Voire les deux à la fois comme le clame la théologie chrétienne ? Y a-t-il finalité ? Peut-on lire un « dessein intelligent » dans la complexification de l’écosystème au cours du temps ?
Encore un point pour éclairer le débat. Depuis les travaux essentiels du mathématicien Gregory Chaitin, on ne peut plus assimiler suite aléatoire, donc nombre aléatoire, donc forme aléatoire du résultat d’une mesure au hasard métaphysique qui est absence d’intentionnalité et de causalité. En effet, Chaitin a pu faire la jonction entre théorie des nombres et théorie de l’information, établir qu’une suite aléatoire équivaut à un programme minimal – avec pour cerise sur le gâteau que la minimalité n’est pas démontrable et que, donc, l’aléatoirité d’un nombre ou d’une suite de nombres ne l’étant pas plus, il s’agit et ne peut s’agir que d’une notion intuitive[11]. Bien entendu, Chaitin n’a pas vu ce qu’entraînait sa découverte et les théoriciens des autres sciences se sont hâtés de l’ignorer, du moins en France où l’idéologie des Lumières relayée par l’Union Rationaliste maintient un terrorisme intellectuel de bon aloi.
Mais cela signifie que des résultats de forme aléatoire n’impliquent PAS l’absence d’intentionnalité et que, plus sioux encore, leur caractère aléatoire ne peut être que supputé, postulé mais NON démontré.
Ce qui, en toute rigueur, signifie que la science se trouve dans une situation kantienne telle que la métaphysique « négative » (absence de Dieu, pour dire vite) n’est pas plus économique au sens du rasoir d’Occam que la métaphysique « positive ». La riposte de Laplace à Napoléon qui lui parlait de Dieu, « sire, je n’ai pas besoin de cette hypothèse », n’a pas de sens et ne mérite plus que de figurer au musée des illusions scientifiques avec l’impetus, le phlogistique et l’ether.
Les extropiens ont fait le choix métaphysique d’éliminer de leur raisonnement l’éventualité d’un être transcendant créateur d’un univers dynamique. C’est leur choix, leur croyance. Mais qu’il soit clair aujourd’hui que ce n’est qu’une croyance à laquelle ils pourraient appliquer leur volonté de critique de tous les dogmes.
Je leur conseille de méditer les travaux de Gregory Chaitin.

(à suivre…)

[1] Mais d’où l’improbable est banni autant que faire se peut ; et servi prédigéré quand on ne peut absolument pas l’éviter, comme les jours de tsunami.
[2] Cheese…
[3] Sur le site www.extropy.org
[4] Et qui, paradoxalement, ont mal lu leur Bible car le Poème de la Création ne fait pas intervenir la parole créatrice divine pour chaque espèce. Dieu donne globalement la fécondité vitale à la terre et à la mer (« Que les eaux grouillent… », « Que la terre produise… »), la mention des espèces garantissant plutôt ce qu’on appelle aujourd’hui la biodiversité.
[5] Voir en particulier Jean Heidmann, Intelligences extra-terrestres, Odile Jacob, Paris, 1992 ; Florence Raulin-Cerceau, Pierre Léna, Jean Schneider et al. Sur les traces du vivant, de la terre aux étoiles, Le Pommier, 2002.
[6] Miller utilise un mélange méthane, ammoniac, hydrogène, vapeur d’eau + arc électrique. Il trouve alors de l’acide cyanhydrique HCN, le formaldéhyde HCHO, et plusieurs acides aminés : HCO + HCHO + NH3 => NH2-CH2-CN + H2O, aminonitrile, et NH2-CH2-CN + 2H2O => NH2-CH2-COOH + NH3, glycine. L’expérience avait déjà été réalisée en 1913 par Walther Löb (1872-1916) avec du CO2, de l’ammoniac et de la vapeur d’eau + décharges électriques. En fait, elle est de plus en plus difficile à mener à bien quand on passe progressivement du méthane au CO2. Or les atmosphères de Vénus et de Mars sont dominées par le CO2, ce que tout suggère pour la Terre primitive.
[7] « Droite » et « gauche » : il s’agit du sens de déviation de la lumière polarisée frappant une molécule.
[8] Voir Hubert Reeves, L’heure de s’enivrer : l’univers a-t-il un sens ?, Seuil, Paris, 1986 pour une vulgarisation plutôt bien faite de cette théorie.
[9] Un affaiblissement de la gravitation empêche la formation des galaxies, des étoiles, des planètes et donc de la vie, l’univers reste un gaz de particules ; son renforcement le renvoie prématurément dans un trou noir.
[10] Voir Raymond Ruyer, La Gnose de Princeton, Calmann-Lévy, Paris.
[11] Ces travaux ont fait l’objet d’une communication dans La Recherche en 1979 sous le titre « Les suites aléatoires et la démonstrabilité mathématique » si ma mémoire est bonne, donc un numéro introuvable aujourd’hui en dehors de la BN. On aura plus vite fait de taper « Gregory Chaitin » sur Google.

No comments: